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Revue de presse de santé tropicale

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Dr Ousmane Gueye, directeur du service de l'éducation et de l'information pour la santé : « Il est important de porter le masque pour éviter une deuxième vague »

Le soleil | Sénégal | 23/10/2020 | Lire l'article original

« Continuons à observer les mesures barrières». C'est le principal message que lance, dans cet entretien, Dr Ousmane Guèye, Directeur du Service national de l'information et de l'éducation pour la santé (Sneips) aux populations sénégalaises. Car avec la baisse des cas de Covid-19 depuis quelques semaines au Sénégal, il est constaté un certain relâchement dans le respect des mesures de prévention individuelle et collective.

Les cas de Covid-19 baissent au Sénégal. Est-ce une raison pour ne plus respecter les mesures barrières ?

Il ne faut surtout pas arrêter les mesures barrières. Au contraire, on doit intensifier cette lutte. C'est le moment même de surveiller et d'être vigilant. C'est fondamental. Car même si le Sénégal enregistrait zéro cas, on n'est pas à l'abri, parce que tout au début de cette pandémie, le virus est né à Wuhan en Chine et aujourd'hui on en parle partout dans le monde. Ce virus n'a pas de frontière ; d'où la nécessité de redoubler d'efforts. Le jour où l'on décrétera zéro cas dans le monde entier, en ce moment, je dirais qu'on peut laisser les masques, bien que de mon point de vue, l'utilisation des masques doit continuer, car nous avons des villes polluées. Il faut que les populations sachent qu'en dehors du coronavirus, les masques protègent. Le lavage des mains doit aussi être naturel ; il doit relever de notre activité quotidienne, au-delà de la Covid-19.
Pour me résumer, il est important de continuer à porter les masques, à se laver les mains, à observer la distanciation physique. Nous n'avons pas le droit, malgré la baisse des cas de Covid-19 au Sénégal, de baisser les bras.

Vous avez dit qu'il est important de continuer la lutte. Pourtant, on a comme l'impression que vous avez réduit considérablement les activités de sensibilisation sur la Covid-19. Qu'en est-il réellement ?

Je ne pense pas qu'on ait arrêté les activités de sensibilisation. Au contraire, elles se poursuivent. Seulement, il faut signaler qu'il y a des évènements religieux qui sont organisés tels que le Magal de Touba. Nous étions dans l'optique de déployer le maximum de forces à Touba, lors de cet événement, conformément aux instructions du ministre de la Santé et de l'Action sociale. Ce qui a fait que nos forces ont été orientées vers Touba, mais après le Magal, nous sommes en train de nous organiser pour nous déployer vers les autres foyers religieux qui vont organiser le Gamou. Nous continuons à sensibiliser.

C'est à Dakar qu'on ne voit pas trop ce que nous faisons. Nous nous sommes dit que Dakar avait bénéficiée de nos campagnes intenses de sensibilisation. Il fallait donc se déployer, par la suite, dans les régions, même s'il y a des foyers inactifs, depuis plusieurs semaines, dans certaines de ces régions. C'est le lieu d'intensifier la communication et la sensibilisation pour que le virus ne revienne pas dans ces zones. Nous continuons à mener nos activités de sensibilisation.
Dès mercredi (21 octobre 2020), nous avons une réunion avec les partenaires techniques et financiers pour leur faire une restitution des activités que nous avons menées à Touba et, éventuellement, leur proposer un nouveau plan d'accompagnement des Gamou et de déploiement dans d'autres régions.

Quelles sont les activités que vous menez dans les régions, notamment dans les zones rurales où l'on a enregistré peu de cas ?

Je crois que la sensibilisation est un succès dans la mesure où aucun Sénégalais ne peut dire qu'il ne connait pas la Covid-19. Les gens connaissent, en plus, les gestes barrières. La campagne de sensibilisation que nous sommes en train de dérouler a porté ses fruits. Il faut, dans ce sens, préciser que nous avons travaillé avec les régions médicales.

Au Sénégal, chaque région administrative a une région médicale. Dans chacune de ces entités, il y a un district sanitaire. Nous avons présentement 79 districts sanitaires. Toutes les régions médicales ont été accompagnées par le Service national de l'éducation et de l'information pour la santé (Sneips) dans la lutte contre la Covid-19.
C'est ainsi que nous avons fait des formations. Mieux, les Comités régionaux de gestion des épidémies (Crge) ont bénéficié d'un accompagnement du Sneips pour le renforcement de capacités, la formation sur la communication de risque et l'engagement communautaire, avec l'appui de partenaires comme l'Oms, l'Unicef et autres qui nous ont aidé à former tous nos collègues qui sont dans les régions (médecins-chef de région, médecins-chef de district, les chefs des Bureaux régionaux de l'éducation et de l'information pour la santé (Breips), les gouverneurs, préfets, etc.). Et ces derniers ont dupliqué les formations dans les départements, les arrondissements, entre autres.

Aujourd'hui, on a noté un certain nombre de succès dans les régions. C'est aussi le lieu de souligner le renforcement de capacités dont les relais communautaires ont bénéficié dans toutes les régions. Un partenaire privilégié, l'Unfpa, en l'occurrence, nous a accompagnés à orienter 4.880 relais communautaires dans les 14 régions du pays. Ce sont ces formations, campagnes de sensibilisation qui nous ont valu un certain nombre de succès dans la sensibilisation des populations.

Aujourd'hui que les cas de Covid-19 connaissent une baisse au Sénégal, comment faire prendre conscience aux populations que le danger est toujours là ?

La stratégie qui est de mise aujourd'hui est basée sur l'engagement communautaire qui signifie faire porter les messages, les activités, les actions par les populations. Il s'agit, à travers cette stratégie, de mettre les citoyens au-devant de la scène. Avec les sciences sociales, nous avons développé des stratégies d'actions dans les 12 districts sanitaires de Dakar. Cela a consisté à recruter 1.000 volontaires par district, soit 12.000 volontaires qui ont sillonné toute la région de Dakar pour sensibiliser. C'était aussi le cas avec le mouvement navètane dans l'initiative « Navètane Covid » ou les équipes de sensibilisation communautaire…

Ce sont des expériences très intéressantes. Les mêmes activités ont été reproduites dans les régions. La stratégie consiste, aujourd'hui, à intensifier cet engagement communautaire. Il faut continuer à travailler avec la communauté, les leaders religieux, politiques, la société civile pour faire comprendre que cette bataille n'est pas encore gagnée. C'est donc une lutte de longue haleine qu'il faut mener au quotidien. Et je crois que le ministère de la Santé et de l'Action sociale est en train d'œuvrer pour accompagner tous les mouvements de jeunesse, les religieux, les chefs coutumiers, afin de gagner la bataille contre la Covid-19. Tant qu'il y aura des cas, il faut savoir que la maladie est là et il faut continuer à respecter les gestes barrières.

Malheureusement, les gens croient que la Covid-19, c'est fini. Ils ne portent plus les masques. Y-a-t-il raison d'avoir peur de cette pandémie ? Comment faire comprendre que les mesures d'hygiène individuelle sont nécessaires tous les jours ?

Aujourd'hui, le gros du travail revient au Sneips où l'on doit continuer à travailler, à organiser des caravanes de sensibilisation. Pour cela, le ministère de la Santé et de l'Action sociale a mis à notre disposition un camion neuf avec une bonne sonorisation et deux véhicules de liaison qui nous permettront de sillonner toutes les régions pour continuer à sensibiliser, travailler avec les régions médicales. Il faut qu'on continue de dire aux Sénégalais qu'il est important de porter le masque pour éviter d'avoir une deuxième vague comme c'est le cas présentement en Europe et ailleurs. Les gestes barrières doivent aussi être respectés. Le relâchement n'est pas du tout normal.
Mais il faut reconnaître que ce n'est pas facile de mettre régulièrement le masque pendant 6 mois et plus. Je dis donc aux Sénégalais « du courage ! ». Je leur demande de persévérer, je les encourage et leur demande de suivre l'exemple du chef de l'État qu'on voit toujours avec son masque. Nous voyons aussi des chefs religieux toujours en masque.
Nous devons prendre ces exemples si nous aimons notre pays. Si nous sommes des citoyens, nous devons avoir un engagement citoyen qui signifie se préserver et préserver sa nation. Si la santé n'est pas bonne, il n'y aura pas d'économie, pas de social, pas d'environnement favorable. Il faudrait que les Sénégalais comprennent cela. C'est pourquoi j'exhorte les médias qui accompagnent la nation sénégalaise à ne pas baisser les bras, à continuer à sensibiliser, parce que ce virus montre tous les jours de nouvelles facettes.

Personne ne sait ce que demain nous réserve par rapport à cette maladie pour laquelle on n'a encore trouvé ni médicament, ni vaccin. Nous n'avons, pour le moment, que les gestes barrières comme arme. Utilisons ces armes.

Était-il facile au début, lors de l'apparition des premiers cas de Covid-19, de faire comprendre aux populations la gravité de cette maladie ?

Au début, il n'était pas facile de faire comprendre à la population sénégalaise qu'il y a une nouvelle maladie. C'est par la suite que les gens ont compris ce qu'on leur disait, mais il restait l'appropriation des gestes. C'est là où le combat était difficile. Heureusement, la multisectorialité que le ministre de la Santé et de l'Action sociale nous a demandé d'adopter nous a permis de comprendre le comportement de la population et de réadapter nos stratégies de communication et de sensibilisation. Il fallait, comme disent les socio-anthropologues, amener ce qu'on appelle la co-construction qui veut que les messages ne soient pas conçus uniquement par le Sneips, mais qu'ils se fassent en collaboration avec les populations. Le fait de leur dire porter le masque ne devait pas venir de nous, mais des populations elles-mêmes. C'est ce qui nous a permis d'avoir une certaine percée dans la population sénégalaise. Aujourd'hui, nous félicitons le peuple et l'encourageons, parce que ce succès est quelque part lié à sa persévérance.
Nous félicitons aussi le Président de la République qui est la première institution à comprendre qu'il faut un engagement de l'État pour combattre la Covid-19. Cet engagement institutionnel nous a aussi valu ce succès. J'encourage également tout le personnel médical qui n'a ménagé aucun effort pour maintenir le cap.

Entretien réalisé par Maïmouna GUEYE

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