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Revue de presse de santé tropicale

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Pr Tandakha Ndiaye Dièye, immunologue : « Le monde va basculer sous peu vers le visa vaccin »

Le soleil | Sénégal | 11/11/2020 | Lire l'article original

Le temps a donné raison au Professeur Tandaka Ndiaye Dièye qui officie au Centre national de transfusion sanguine du Sénégal. En mars 2020, dans une interview accordée au «Soleil», il avait prédit que les tests Pcr seront imposés aux voyageurs. Le 10 novembre 2020, il avance que le monde basculera vers le visa immunologique. L'universitaire sénégalais croit également que la guerre des vaccins est inévitable, d'autant plus que plusieurs dizaines de vaccins sont en phase 3 de test en moins d'un an. C'est du jamais vu dans l'histoire de l'humanité ainsi que dans celle de la médecine. Le passage à la phase 3 requiert au minium entre 4 à 5 ans. Il regrette le fait que l'Afrique soit presque en marge de cette course pour la production de vaccins et pour les essais vaccinaux.

Pfizer et BioNtech ont annoncé la mise au point d'un vaccin efficace à 90 % contre le nouveau coronavirus. Comment peut-on expliquer cette célérité ?

Il est démontré depuis fort longtemps que pour lutter contre une maladie infectieuse, le moyen le plus efficace, c'est le vaccin. Pour le cas spécifique de la maladie à coronavirus, nous n'avons pas eu l'immunité collective tant souhaitée. Nous avons une seconde vague en Europe et même une troisième vague dans des pays asiatiques. Ces vagues vont continuer. C'est pour cela qu'il faut se battre pour trouver un vaccin efficace. Plusieurs vaccins sont fabriqués pour les maladies qui ont une certaine prévalence. Actuellement, la pandémie du coronavirus concerne tous les pays du monde. Et comme on ne peut pas empêcher l'homme de se déplacer, il est impérieux de trouver une solution. C'est ce qui explique cette course à la fabrication de vaccins. Actuellement, on ne peut pas voyager sans les tests Pcr, sans ce que j'appelle un passeport virologique. Mais, d'ici peu de temps, nous allons vers un passeport immunologique. Autrement dit, pour voyager, il faut être vacciné. Donc, l'Afrique doit bouger. Elle ne peut pas être en dehors de cette marche de l'humanité. Le visa immunologique sera bientôt imposé à tout le monde. Les Africains risquent d'être bloqués. Nous ne sommes pas encore là. Mais, il faut être prévoyant.

Beaucoup pensent que la mise au point des vaccins a été trop rapide. Qu'en pensez-vous ?

Jamais dans l'histoire de l'humanité, nous avons eu autant de vaccins pour une seule maladie en un temps si court. Nous avons entre 30 et 40 vaccins qui sont en phase 3 de test. C'est du jamais vu. Cette célérité est la preuve que les pays, les multinationales, les firmes ont travaillé dans une parfaite synergie. Le vaccin produit par Pfizer et BioNtech qui est efficace à 90 %, c'est magnifique. Il y a des vaccins dont l'efficacité tourne autour de 60 % qui sont mis sur le marché. C'est vrai, c'est trop rapide, car il faut au moins entre 4 à 5 ans pour qu'un seul vaccin puisse arriver à la phase 3 de test. Actuellement, nous avons 10 candidats vaccins qui sont à un stade avancé. Il n'y a pas un seul vaccin testé par un seul pays ou une seule institution. Ce vaccin qui est efficace à 90 % est produit en association entre Pfizer et BioNtech, une firme allemande. Il est produit sur la base d'une copie de l'Arn du virus. A l'état actuel, entre 43 000 et 46 000 personnes sont enrôlées pour les essais. Nous attendons les résultats de la deuxième dose à la fin du mois de novembre.

Il y a une levée de boucliers en Afrique contre ces essais. Est-ce que les pays africains ne se mettent pas en marge de l'évolution des progrès de la médecine ?

Les Africains doivent comprendre que les essais vaccinaux se déroulent toujours dans les zones où il y a plus de malades. C'est à partir de là que nous pouvons confirmer l'efficacité d'un vaccin. Actuellement, les essais se passent en Europe, en Amérique et en Asie.

Je comprends la réticence des Africains par rapport à ces essais. Au départ, l'Afrique n'était pas préparée à la pandémie. Aujourd'hui, l'Afrique a bien compris. Il y a quelques essais au Kenya et en Afrique du Sud. Mais, d'une manière générale, l'Afrique ne doit pas être en marge des essais vaccinaux. Ces réticences aux essais ou à la vaccination sont injustifiables sur le continent où les vaccins ont aidé à maîtriser plusieurs maladies, je peux parler de la poliomyélite pour l'Afrique et de 14 maladies au Sénégal. Nous avons un vaccin qui est efficace à 90 %, il y a en aura d'autres. Je pense que les pays africains devaient pouvoir participer pour les phases 1 et 2 qui ne sont pas celles de l'efficacité. L'Afrique doit cesser d'être réfractaire aux essais vaccinaux. Le continent doit progresser avec l'évolution de la médecine, de la science. Après la guerre des masques et des respirateurs, on s'achemine vers la guerre des vaccins. Ce vaccin qui est efficace à 90 % est fabriqué par Pfizer qui est une firme américaine et BioNtech qui est allemande. Donc, les premiers lots de vaccins seront distribués en Amérique et en Europe. Et d'autres pays feront des commandes. Qu'est-ce que l'Afrique fera pour obtenir sa part ? C'est la grande question. A mon avis, nos dirigeants doivent être vigilants, aller en association pour pouvoir disposer des vaccins. Beaucoup de pays ont fait des commandes. L'Oms travaille à ce que les vaccins soient distribués de manière démocratique. Je dois aussi préciser que la Fda, (Food and drug), l'institution américaine est en train de travailler pour délivrer en urgence une autorisation de mise sur le marché du vaccin. En Afrique, il y aura toujours des lobbyings anti-vaccins.

Le but de cette course à la fabrication de ce vaccin, c'est d'arriver à conférer à l'humanité l'immunité collective. Au-delà de cela, il y a la recherche de l'argent. Il ne faut pas se voiler la face. Les firmes cherchent du profit. Le troisième enjeu est géopolitique. Chaque Etat cherchera ou des groupes d'Etat chercheront à avoir la paternité de ce vaccin.

Est-ce que le Sénégal peut opter pour la production locale de vaccins ?

Oui ! Je le pense. Nous avons les moyens et les compétences. Je suis dans un groupe qui travaille sur les vaccins depuis plusieurs décennies. Il y a l'Institut Pasteur qui fabrique le vaccin contre la fièvre jaune. Le Sénégal a des compétences avérées en matière de production de vaccins. Il suffit que l'Etat investisse davantage pour que le Sénégal arrive à avoir son premier prototype. Il suffit d'avoir une souche de Wuhan, de Thaïlande, de la France, Hong Kong, entre autres, pour faire la neutralisation. Mais, cela demande une collaboration. Mais, l'urgence pour le moment, c'est de travailler avec les autres pays africains, dans le cadre de l'Union africaine, pour disposer des vaccins.

Ne faudrait-il pas craindre la mutation du virus ?

Oui ! Le test d'un vaccin se fait d'abord dans les éprouvettes in vitro. On y introduit plusieurs souches pour les neutraliser. Les premiers résultats de ce vaccin révèlent qu'une très bonne neutralisation a été obtenue. Les mutations ne sont pas si énormes pour qu'elles puissent remettre en cause l'efficacité du vaccin. La partie du virus où se fait la neutralisation change très peu. La cible des anticorps bouge très peu. Et même si cette partie bouge, cela n'empêchera pas les anticorps de la neutraliser.

La pandémie a mis à nu la faiblesse du système sanitaire des pays occidentaux. Quels sont les enseignements que les pays comme les nôtres peuvent-ils tirer de cette crise sanitaire ?

Il est temps que l'Afrique fasse une introspection. Elle doit mettre en place des institutions fortes de recherches qui sont compétitives à l'échelle mondiale. Je suis convaincu que le coronavirus sera vaincu, mais nous devons nous préparer à d'autres vagues de maladies virales. Il n'y a rien à faire. Nous avons l'habitude de vivre ensemble avec les bactéries et les virus. Ils bougent, s'il y a un réchauffement climatique, un écosystème est perturbé, ils vont changer et s'adapter et ils vont prendre un élément génétique ici et là-bas pour être plus forts. Ils cherchent à être là où on ne pourra pas les éliminer facilement, et cette hôte, c'est l'homme.

Propos recueillis par Idrissa SANE et Eugène KALY

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