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Le soleil | Sénégal | 01/12/2020 | Lire l'article original
L'augmentation des nouvelles contaminations au coronavirus constatée ces derniers jours est la conséquence des conditions climatiques favorables, le relâchement dans le respect des mesures barrières et de la familiarité avec le virus. L'analyse est faite par l'ancien Directeur de la santé du Sénégal, le Professeur Oumar Faye.
La légère augmentation des infections au coronavirus observée depuis quelques jours au Sénégal n'est pas un fait exceptionnel. L'histoire des épidémies de maladie virale suit d'abord une courbe ascendante, ensuite une descendante avec des phases plates pour parler comme les épidémiologistes. Toutefois, le rebond des infections notées ces derniers jours peut s'expliquer par l'amorce d'une baisse des températures. « Lorsque l'on gère une épidémie, il faut être dans la réflexion prospective. Le virus peut entrer en hibernation et reprendre de la vigueur lorsque les conditions sont réunies, y compris climatiques. Actuellement, nous observons partout une hausse des contaminations », a soutenu le Professeur Oumar Faye, spécialiste des épidémiologies et ancien Directeur de la santé du Sénégal.
Le praticien assimile les épidémies à un réacteur avec des forces motrices. Ce réacteur se met en marche lorsque les conditions sont réunies (rassemblements, relâchement observé en matière de respect des mesures barrières). « L'augmentation des contaminations ces derniers jours peut aussi s'expliquer par le relâchement, il y a des rassemblements, beaucoup ne portent plus le masque alors que le virus est toujours en circulation », a indiqué l'ancien Directeur de la santé du Sénégal.
Face à l'éventualité d'une deuxième vague, l'universitaire préconise l'application des mesures barrières, notamment le port du masque. Sur ce point, il estime que le ministère de l'Intérieur « doit monter au créneau » pour amener les Sénégalais à respecter les mesures barrières. « Le ministère de l'Intérieur doit reprendre les choses en main en faisant appliquer strictement le port du masque car, nous savons que la deuxième vague est souvent plus mortelle que la première. C'était le cas avec la grippe espagnole, c'est ce qui est en train de s'observer maintenant dans les pays d'Europe », a analysé l'universitaire.
Selon lui, le principe de précaution doit prévaloir lorsque l'on gère une épidémie en prévoyant tout le temps les risques. Le spécialiste pense que les autorités gagneraient à renforcer le système sanitaire et à préparer les agents de santé à une deuxième vague. « Il faut réarmer moralement les agents de santé qui sont essoufflés par la première vague. Il faut aussi renforcer notre système sanitaire », a-t-il poursuivi.
Au mois d'avril dernier, Pr Oumar Faye avait défendu le confinement pour freiner l'évolution de l'épidémie. Aujourd'hui, il envisage cette option en déclarant : « le meilleur ami d'une épidémie, c'est le temps, parce que les gens sont fatigués à la longue. Ils ne respectent plus les mesures barrières, le virus devient familier. Il faut être prêt pour la deuxième vague », a prédit l'universitaire.
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