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Sud Quotidien | Sénégal | 15/02/2021 | Lire l'article original
S'il y a un besoin criard pour le Sénégal au moment où le virus lié à la pandémie de covid-19 s'est largement propagé dans toute l'étendue du territoire, c'est de se doter de moyens nécessaires de limiter la propagation. C'est d'ailleurs ce qu'ont soutenu plusieurs experts en santé et spécifiquement dans ce domaine où l'on parle de virus. Pour avoir l'avis d'un expert dans ce domaine, Dakaractu s'est entretenu avec le Dr Coumba Kane, qui est professeur des universités en Bactériologie, mais également en virologie.
En effet, se basant sur la particularité du virus et son aspect virulent, le Dr Coumba Touré Kane rappelle à la population la nouvelle posture à prendre face à son évolution. "Nous sommes dans une pandémie qui doit réveiller encore une fois de plus, l'ensemble des consciences surtout vers un changement de comportement. Il nous faut adopter avec facilité le respect des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires parce que pour le moment, même avec le vaccin qui est tant annoncé, l'impact ne sera pas immédiat.
Donc, ce qui peut nous protéger, c'est le respect de ces mesures- là, particulièrement le port de masque", soutient l'experte en virologie. Interpellée sur la mutation du virus en période de froid, la professeure titulaire de microbiologie, bactériologie et virologie à la Faculté de médecine l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar sera sans équivoque. " Ce sont des virus qui sont généralement des virus à pic épidémique saisonnier. Donc on peut relativiser car, si nous prenons le cas de l'Afrique du Sud, ils sont en période de chaleur et nous en période de froid".
Ainsi, explique notre interlocuteur, "les virus à voie respiratoire ont généralement une recrudescence en période de fraîcheur. Mais pour ce coronavirus, c'est l'avenir qui édifiera le monde, notamment celui scientifique". Cependant, le virus en lui-même, mute. C'est d'ailleurs la particularité des virus dits 'virus à ARN' (leur matériel génétique étant composé d'un acide nucléique appelé ARN). Cependant, le Dr Coumba Touré Kane estime que nous ne disposons pas des moyens pour faire toute la surveillance génomique requise pour voir exactement quels sont les virus qui circulent, pourquoi tel ou tel variant etc. "C'est vrai qu'il y'a l'Institut Pasteur qui fait des séquences, il y'a également l'Iressef qui en fait.
C'est donc certainement pas suffisant pour étayer tout ce qui est virus circulant dans le pays. Car il faut faire des échantillonnages répétés, selon les localités géographiques et les séquencer. C'est vrai que cela a un coût onéreux... Qui va donc les prendre en charge? C'est la vraie question à se poser", rappelle le Dr Kane. Ce qui est clair, c'est que le testing doit être décentralisé, comme le fait savoir la virologue, à Dakaractu. "Je le dis depuis le mois de Mars. Pour cette pathologie, il faut une large formation pour commencer à faire le testing un peu partout dans le pays. C'est ce qui nous permettra d'ailleurs d'avoir un grand nombre de gens testés.
Ce qu'il faut savoir, c'est que le Sénégal doit se préparer à d'autres éventualités concernant l'apparition d'autres virus plus virulents. Il nous faut donc bien nous y préparer avec un système sanitaire performant et bien préparé.
S'agissant de la vaccination, la conseillère en charge des partenariats, de la recherche et de l'innovation auprès du ministère de la Recherche et de l'Innovation de l'Enseignement supérieur estime que le vaccin ne vient qu'en complément. C'est pour ainsi signifier aux sénégalais que la lutte se fait globalement. "On doit se rendre à l'évidence et savoir une bonne fois que le vaccin vient en complément à tous les éléments et stratégies de riposte que nous avons déjà mis en place. Ce n'est pas la vaccination qui va freiner la dissémination du virus. Même avec la vaccination, le virus va continuer à coexister avec nous.
Donc il est important que les gens sachent l'importance de ce vaccin, car il freine les formes graves et peut aussi, peut-être, limiter certaines infections".
C'est dans ce sens qu'il est important que tout le monde se mette dans une bonne logique de communication pour faire savoir aux citoyens, l'importance de ce vaccin, mais également l'impératif de s'armer toujours de ces mesures barrières édictées par les autorités sanitaires. C'est extrêmement important", considère le Dr Coumba Touré Kane. Dans cette perspective, la virologue reste persuadée que la riposte se fait à tous les niveaux et par toutes les couches existantes surtout au niveau communautaire en insistant sur l'aspect comportemental.
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