Alors qu'ils avaient été cités par le président de la République comme les cibles prioritaires de la campagne nationale de vaccination ayant démarré il y a près de trois semaines à Libreville et dans les communes d'Owendo et d'Akanda, les personnels de santé sont parmi les moins motivés à aller se faire vacciner contre le coronavirus, selon le Copil qui estime les volontaires à 4% du nombre total de personnes ayant reçu leur première dose jusque-là.

Pourtant présenté en fin décembre 2020, à l'instar des personnes âgées, celles présentant des comorbidités (hypertension, diabète, obésité, etc.), les agents des forces de sécurité et de défense, comme les cibles prioritaires de la campagne nationale de vaccination lancée le 23 mars 2021, le personnel de santé ne semble pas tout à fait convaincu de la nécessité de se faire vacciner contre le coronavirus. À moins que le peu d'engouement observé ces dernières semaines n'exprime les doutes de la corporation sur l'efficacité du vaccin de Sinopharm dont le Gabon a reçu 100 000 doses de la part du gouvernement chinois en mars dernier.

Ce week-end en effet, le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l'épidémie à coronavirus au Gabon (Copil) a informé que 4 043 volontaires à la vaccination ont été enregistrés au vendredi 9 avril. 3 925 d'entre eux ont déjà reçu leur première dose de vaccin. Seulement 4% de ces personnes ayant été injectées sont des personnels de santé. Pour rappel, le premier Gabonais à se faire vacciner était un médecin. Mais visiblement, ni son exemple ni même celui du ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, n'ont convaincu leurs collègues.

Les autorités sanitaires précisent également que 78% des personnes vaccinées sont de sexe masculin, 10% ont plus de 60 ans, 12% sont hypertendus et 5% sont diabétiques. Annoncée pour la semaine prochaine, la seconde phase de la campagne nationale de vaccination va être lancée dans les provinces de l'Ogooué-Maritime et du Haut-Ogooué. Cette seconde phase concernera également le lancement de la vaccination dans les infirmeries militaires de Libreville, qui devrait bénéficier à une autre catégorie de personnes jugées prioritaires par le chef de l'État : les forces de l'ordre.

Griffin Ondo Nzuey

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