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Revue de presse de santé tropicale

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Dix actions à mener pour que l'Afrique soit prête lors de la prochaine pandémie

Infomed | Sénégal | 06/08/2022 | Lire l'article original

Dix actions à mener pour que l'Afrique soit prête lors de la prochaine pandémie est un article scientifique produit par Dr Abdoulaye Bousso, expert en gestion des urgences sanitaires, ancien directeur du Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire du Sénégal (COUS) . Cet article a été publié dans: Medicon Medical Sciences Volume 3 Issue 3 September 2022.

On dit toujours que notre continent n'est jamais prêts face aux évènements de santé publique. Nous ne l'étions pas lors de la dernière épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest et nous ne l'étions pas aussi au début de l'épidémie COVID-19. Malgré les événements que nous avons vécus, les moyens investis, nous sommes dans un éternel recommencement. Toutefois nous avons une obligation de tirer des leçons de cette pandémie COVID-19, afin de renforcer durablement nos systèmes de santé. Il est certain qu'un prochain évènement de santé publique arrivera, la question, c'est quand ? Serions-nous prêts?

Pour répondre oui, il faudra que chaque pays mette au moins en œuvre les dix actions suivantes.

1. Intégrer la communauté dans les stratégies de gestion des urgences sanitaires

La gestion de la COVID-19 a mis en avant les gaps dans le cadre de l'engagement communautaire qui a conduit dans nos états à la prolifération des fake news et à la réticence à la vaccination. La perception du risque est très variable sur notre continent, voire d'un pays à l'autre. Il est plus qu'urgent, dans la perspective du prochain évènement de santé publique, pour une meilleure adhésion des populations, d'impliquer la communauté dans le processus de préparation. L'implication de la société civile devra être renforcée.

2. Digitaliser et sécuriser les informations sanitaires

La gestion des données des patients a été un défi majeur de cette pandémie COVID-19. La plupart de nos pays ont été confrontés pour la première fois à la gestion d'une quantité importante de données relatives à une seule affection en une période donnée, ce qui a posé la problématique de leur collecte, de leur stockage et de leur sécurisation Pour une utilisation efficiente des données, facilitant les orientations stratégiques, des plateformes intégrées sécurisées doivent être mise en place. La souveraineté des données reste un défi sur notre continent. Il faudra se méfier des solutions « gratuites » souvent offert par certains partenaires, il y'a toujours un prix à payer, ici on paie avec nos données. L'innovation comme le pass sanitaire, pour identifier les personnes vaccinées contre la COVID-19 devra être capitalisée par nos programmes élargis de vaccination.

3. Disposer de stocks d'urgence

La COVID a mis en évidence une forte carence de nos pays à disposer d'équipements de protection. Lors des précédents évènements de santé publique, les Etats africains bénéficiaient de la solidarité internationale à travers la mise à disposition de leurs stocks d'urgence. Il est impérieux pour nos Etats de constituer leurs propres réserves réduisant ainsi leur dépendance à l'aide extérieure. Il serait très grave qu'au décours de cette pandémie que nos pays ne disposent pas de stocks d'urgence constitués d'un minimum d'équipement de protection individuels (masques, gants, combinaisons, matériel de prélèvement…), ce serait faire preuve de négligence extrême. Il faudra élaborer stratégie bien pensée de gestion des stocks d'urgence, avec des produits périssables et non périssables, de même qu'une bonne cartographie pour situer ces stocks afin de les rendre disponibles dans les meilleurs délais sur l'étendue du territoire national.

4. Construire autrement nos hôpitaux

Nous rentrons dans l'ère des maladies infectieuses hautement contagieuses. Leur gestion requiert des conditions spécifiques et contraignantes qui doivent concourir à les contrôler et empêcher leur propagation. La prise en charge des patients doit se faire dans des structures de santé où sont traités les autres malades en général, sans les exposer au risque. Se pose alors l'épineuse question de l'architecture des structures de santé abritant des centres de traitement, souvent improvisés et non conformes. Nos futurs hôpitaux devront prendre en compte cette préoccupation à travers la mise en place systématique des services pour maladies hautement contagieuses et de réanimation.

5. Anticiper sur la formation de ressources humaines en santé

Durant la COVID, le plus grand défi a été la disponibilité d'un personnel suffisant et bien formé. Qui dit gestion de cas graves, dit disponibilité d'un personnel hautement qualifié : médecins anesthésistes-réanimateurs, médecins urgentistes et infirmiers spécialisés.

Malheureusement ce personnel ne peut être formé qu'après de longues années de formation. Planifier la formation de celui-ci est une obligation pour pouvoir être prêt lors de la prochaine urgence. Il faudra dès aujourd'hui, sur la base de cartographie des risques, identifier tous les types de personnels (sanitaire et autres) et dès à présent commencer à les former.

6. Développer la recherche

L'iniquité dans la disponibilité des vaccins pour les pays africains a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Mais au-delà de l'émotion soulevée, il faut noter notre quasi-inexistence dans l'environnement de la recherche pharmaceutique. Si cela peut paraitre, difficile à l'échelle de nos états, il faudra développer des stratégies régionales voire continentales pour permettre à l'Afrique de participer au concert de la science. L'Afrique a toutes les ressources humaines et matérielles pour s'autonomiser en produit et équipement médicaux, pour cela il faudra aller ensemble et arrêter de nous victimiser. L'épidémie COVID a aussi permis de mettre en lumière toutes les compétences de nos jeunes scientifiques et artisans, à travers la production de gel hydrologique, machines de désinfection, robots, masques, etc. Il faudra absolument soutenir et encourager ces initiatives.

7. Financer la préparation

La plupart des événements de santé publique sont prévisibles. La cartographie des risques, les plans et procédures, les formations et les exercices de simulation élaborés ou déroulés, rendront certainement nos pays moins vulnérables. Toutes ces stratégies ont un coût que les états doivent supporter, c'est une question de souveraineté. Une bonne préparation permet d'être plus efficace dans la réponse et d'atténuer l'impact de l'événement. Il est malheureux de constater que jusqu'à aujourd'hui le financement de la préparation est assuré par les organisations internationales. Chaque Etat devra identifier dans son budget national des fonds pour financer les activités de préparation adossées sur les risques identifiés.

8. Disposer de fonds aux urgences

La disponibilité de fonds d'urgence permet d'atténuer l'impact des urgences de santé publique, en permettant d'initier une réponse rapide. Il arrive souvent que même pour mener une simple investigation d'un évènement de santé publique, nous envoyons encore des requêtes de financement aux organisations internationales. Chaque Etat devra identifier dans son budget national des fonds pour répondre aux urgences. Il faudra veiller que cela ne soit pas que des lignes budgétaires qui prennent des jours ou semaines à être mobiliser. Du cash doit pouvoir être mobilisé dans les 24 heures afin d'initier la réponse.

9. Formaliser les équipes d'intervention rapide

Les équipes d'intervention rapide sont au premier plan lors des évènements de santé publique. Ces EIR sont très souvent improvisées, non formalisées et disparaissent à la fin de l'évènement. Les expériences ne sont jamais capitalisées. Elles sont toujours reconstituées en urgence et le plus souvent laborieusement. Il faut d'abord définir les différents les options d'EIR dans le pays : national, régional ou district. Ensuite il faudra les formaliser officiellement et élaborer les procédures de gestion ainsi que le programme de formation.

10. Intégrer les menaces sanitaires dans les politiques de sécurité nationale

Déclarer l'état d'urgence et un couvre-feu face à une menace sanitaire aurait pu paraitre hors de propos trois ans auparavant. Beaucoup de nos pays ont fait face à des soulèvements populaires, menaçant la sécurité de l'Etat pour cause de non-adhésion à des mesures restrictives. Des troubles à l'ordre public ont été partout constatés. Aujourd'hui il est clair que les menaces sanitaires impactent sur tous les piliers de l'Etat, au-delà de la santé : l'économie, l'éducation, la religion, la sécurité, etc. Le risque de voir le délitement d'un Etat a été éprouvé durant cette pandémie COVID-19. Au-delà des questions sécuritaires pures comme le terrorisme, les menaces sanitaires doivent obligatoirement pris en compte dans les stratégies et politiques de sécurité nationale dans nos pays. Les menaces sanitaires ne reconnaissent pas les frontières et peuvent être beaucoup plus dévastatrices que les menaces sécuritaires pures.

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