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Tambacounda : 578 organisations de la société civile
ont vu leur projet retenu dans le cadre de la lutte contre le sida.
Aux 504 projets retenus dans les 9 régions qui ont été visitées
par le comité national de lutte contre le sida, s'y sont ajoutés
74 projets de la Société civile de la région de Tamba.
La spécificité des projets proposés par les acteurs
de la région de Tamba, selon Mme Katy Cissé Wone, adjointe du secrétaire
exécutif du conseil national de lutte contre le Sida, est à chercher
dans le cadre des réalités socioculturelles en pays bassari et dans
les zones des mines "aurifères". En bouclant par Tambacounda, la
dixième région en termes de sélection des projets de la société
civile, après un tour du Sénégal, en mai, l'installation des comités
régionaux de lutte contre le sida, Mme Katy Cissé Wone a déclaré
que "l'objectif est de mobiliser plus d'organisations communautaires
de base et d'ONG autour de la lutte contre le sida".
Pour la secrétaire exécutive adjointe du Conseil
national, "le Sénégal est un pays à taux de prévalence concentré
et le combat est d'éviter d'arriver à l'autre étape de l'épidémie
généralisée". C'est la raison de ces rencontres régionales pour
renforcer et accroître la mobilisation. Il a été retenu d'élargir
la réponse communautaire de manière à ce que tout le monde puisse
faire de la lutte contre le sida une préoccupation. "Il faut qu'au
niveau de tous les secteurs de développement, les associations puissent
l'intégrer dans leur plan d'action, même ceux qui ne sont pas de
la santé et qui ne l'ont pas prise en compte", a dit Mme K.Cissé
Wone, qui a ajouté que "c'est ce qui justifie cette action commencée
depuis le mois de juin".
Déjà, selon Mme Katy Cissé Wone, un mois après,
87 projets de la région de Diourbel ont été reçus et 67 ont été
retenus. En plus des 10 régions, il a été sélectionné au niveau
central des projets à envergure nationale, c'est-à-dire des projets
qui ont comme zone d'intervention plusieurs régions. Ils relèvent
des grosses structures qui peuvent recevoir des financements allant
jusqu'à 65 millions. Tirant un bilan des 10 régions, elle a déclaré
qu'il y a 504 organisations retenues pour être financées. A cela
s'ajoutent les 74 de la région de Tamba ; soit au total 578 organisations
qui vont s'investir dans le cadre de la lutte contre le sida. "La
sélection, selon Mme Wone, est très souple et les projets qui ne
sont pas retenus sont soumis à la prochaine réunion de la commission
de sélection".
Le rejet reste l'exception, et les projets rejetés
sont motivés de manière que le promoteur soit capable de se baser
sur le manuel de procédure pour corriger et parvenir au financement.
La spécificité de Tamba reste le contenu des projets qui reflète
les réalités socioculturelles en pays bassari, dans les zones aurifères.
"C'est ce qui est recherché, dans le schéma de décentralisation
qui met l'accent sur la priorité à la réponse locale", a expliqué
Mme Wone. Dans cette perspective tout Tamba va présenter des projets
innovants, qui reflètent sa position de carrefour de grands axes
ferroviaires et routiers et aussi frontalière avec cinq pays et
régions, où le taux de prévalence n'est pas aussi bas qu'on puisse
le penser.
Pour l'avenir, Mme Wone préconise des activités
transfrontalières, mais, surtout, "il faut que le comité régional
fasse une synthèse des types d'activités internes aux zones d'interventions
ciblées. Et, à la prochaine commission, faire un appel ciblé pour
avoir un maillage dans toutes les zones de Tambacounda et Bakel
où il y a eu très peu de projets. Il arrivera que les sélections
se fassent au niveau des départements".
Saluant l'issue heureuse de la sélection des premiers
projets de la région de Tambacounda, le gouverneur Mamadou Diaboula
a dit que sur 97 projets élaborés, 74 ont été retenus et les autres
soumis à la prochaine commission de sélection. Pour lui, la riposte
sera à la mesure des conséquences que peut produire l'endémie. Il
a demandé de tout mettre en œuvre pour répondre à l'attente des
pouvoirs publics. Pour lui, "le gouvernement a des actions de terrain
à évaluer, surtout dans des zones sensibles comme celle de l'exploitation
minière, très fréquentée et contiguë aux pays limitrophes."
PAPE DEMBA SIDIBE
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=35644&index__edition=10133
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