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L'objectif visé est de parvenir
à l'élimination de cette maladie parasitaire qui touche aussi notre
pays dans cinq de ses dix régions sanitaires.
Les six pays membres de l'Organisation de coordination
de lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) étaient,
trois jours durant, réunis à Libreville dans le cadre d'un atelier
sous-régiorial sur l'élaboration de plans d'actions pour l'intensification
des activités de lutte, en vue de l'élimination de la trypanosomiase
humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil. Ces travaux qui se
sont achevés hier à l'hôtel Okoumé Palace (Nous y reviendrons) étaient
organisés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, depuis
la résurgence de cette maladie en 1970, alors qu'elle avait pratiquement
disparu entre 1960-1965, s'est mobilisée, avec l'apport d'autres
partenaires, dans la lutte et la surveillance de cette maladie qui
sévit exclusivement en Afrique sub-saharienne, où elle touche 36
pays dont les six de. l'OCEAC (Gabon, Congo-Brazzaville, Cameroun,
Guinée Équatoriale, RCA, Tchad).
Rappelons que la THA est une maladie parasitaire,
causée par le trypanosome, transmis à l'homme par la piqûre d'une
glossine, la mouche tsé-tsé. La maladie touche les zones rurales
et reculées, là où les systèmes de santé sont les plus déficients
ou inexistants. Le relâchement des campagnes de dépistage et de
surveillance, pour diverses raisons ces trente dernières années
a favorisé la résurgence de la maladie du sommeil, alors qu'elle
avait pratiquement disparu en 1970. Ce qui en fait un problème majeur
de santé publique en Afrique dont les États membres de l'OMS se
sont rapidement saisis.
Ainsi, lors d'une réunion en septembre 2001 à Brazzaville,
mission avait été donnée au Bureau régional de "prendre les mesures
nécessaires pour appuyer les pays dans la lutte contre la maladie".
C'est dans ce cadre qu'une rencontre avait été convoquée à Yaoundé
au Cameroun, en février 2003 pour dresser un premier bilan des actions
engagées depuis deux ans pour la maîtrise de la trypanosomiase,
et arrêter les stratégies de lutte à poursuivre dans l'avenir.
Lors de ces assises, il avait été constaté un grand écart au niveau
des pays dans l'avancement de la lutte contre la maladie du sommeil.
Le Gabon, le Cameroun et la Guinée Equatoriale présentent une situation
tendant vers l'élimination de la THA, alors que la RCA, le Tchad
et le Congo-Brazzaville doivent encore intensifier la lutte.
Objectifs
L'atelier de Libreville avait donc pour objectif
la rédaction des plans d'actions adaptés à l'élimination de la trypanosomiase
ou à l'intensification de la lutte; en vue de l'éradication de cette
maladie dans ces six pays d'Afrique centrale, où près de 400 000
cas sont signalés chaque année. Selon l'OMS, 30 000 seulement de
ces cas sont déclarés officiellement et 100 personnes en meurent
chaque jour. Les travaux de Libreville avaient donc quatre objectifs
à atteindre: le point sur la situation de la THA et les activités
de lutte menées en 2002-2003 dans les six pays, discussion des principaux
éléments de la stratégie et des étapes a suivre pour aller vers
l'élimination dé la THA, définition des grandes lignes des plans
d'action pour les deux prochaines années pour intensification des
activités de lutte, en vue de l'élimination de la THA et, enfin,
la définition des actions prioritaires et les ressources nécessaires,
pour intensifier la collaboration inter-pays et la coordination
des activités de lutte contre la THA en Afrique centrale.
Au Gabon où le premier cas de la maladie du sommeil
a été détecté à la fin du 19e siècle, la résurgence de la maladie
se traduit par l'augmentation du nombre de cas enregistrés, qui
sont passés de 6 en 1998 à 87 en 2002. Ce faible taux de prévalence,
dira Faustin Boukoubi, le ministre de la Santé publique s'explique
aussi bien par la faiblesse de la couverture prospective dans toute
l'étendue du territoire national, que par les efforts déployés dans
les foyers à risque par le Programme national de lutte contre la
trypanosomiase humaine africaine (PNLTHA), mis en place depuis 1995,
ainsi que par l'appui technique de la cellule sous-régionale de
lutte contre la trypanosomiase, mise en place par l'OMS/AFRO.
Les grands foyers de la trypanosomiase au Gabon
sont situés dans au moins cinq régions sanitaires parmi les dix
que compte le Gabon (l'Estuaire, l'Ogooué-Maritïme, la Ngounié,
le Moyen-Ogooué et la Nyanga). Cependant, la lutte dans ce foyer
de la maladie est confrontée à plusieurs écueils. Notamment la baisse
régulière des fonds de l'Etat et de la contribution des partenaires
au développement, le manque de véhicules ou d'embarcations pour
sillonner les zones endémiques, la mobilité des personnels de santé
périphérique formés à la lutte, absence de collaboration intersectorielle
entre l'Institut d"hygiène et d'assainissement (IHPA), chargé de
la lutte anti-vectorielle et le programme national de lutte contre
la trypanosomiase, le manque de médicaments et l'absence de participation
communautaire.
En dépit de ces entraves, quelques stratégies sont
mises en oeuvre sur le terrain, pour l'élimination de la maladie.
Laquelle passe avant tout, expliquent les spécialistes du PNLTHA
par le dépistage des cas passifs sur le terrain, la disponibilité
et l'allocation financière suffisante et permanente par l'Etat et
les partenaires, le renforcement de la coopération entre le Gabon
et les pays limitrophes.
Source : Journal l'Union Plus du 26/02/2004
Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/gabon/actu/actu_26022004c.htm
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