|
A la faveur du troisième passage des Journées nationales
de vaccination (JNV), nous avons rencontré le médecin-chef du district
sanitaire de Koudougou, le docteur Sylvain Zèba pour faire le point
de ces JNV. Le docteur Zèba se dit très satisfait du déroulement
des JNV de 2004 dans son district sanitaire. Il nous parle également
des activités quotidiennes du district sanitaire de Koudougou.
Sidwaya : Quel bilan faites-vous
du troisième passage des JNV ?
Docteur Sylvain Zèba :
Il faut dire que ce troisième passage des JNV que nous avons conduit
du 7 au 10 mai 2004 s'est bien déroulé. Sur le plan des chiffres,
sur 88 121 enfants de zéro à cinq ans que nous devions vacciner,
nous avions pu faire une couverture de 91 861 enfants, soit un taux
de couverture de 104,24 %. C'est dire que nous avons pu atteindre
la cible que nous avions visée au départ. Sur le plan organisationnel,
je peux également dire qu'à tous les niveaux, les directives qui
ont été formulées pour les différentes formations sanitaires ont
toutes été respectées. Notamment les principales directives que
sont la stratégie exclusive du porte-à-porte, les éléments de qualité,
à savoir la chaîne de froid pour garantir la qualité du vaccin,
le marquage systématique des concessions et des enfants et l'implication
des personnes-ressources de la communauté pour opérer une bonne
mobilisation sociale. C'est vous dire que globalement, nous sommes
satisfait au niveau du district sanitaire de Koudougou.
Sidwaya : D'aucuns disent pourtant
que ce troisième passage n'était pas nécessaire, que dites-vous
?
Docteur Sylvain Zèba :
C'est vrai qu'à un moment donné, les gens ont pensé que c'était
un passage de trop. Mais non ! Nous sommes dans un processus d'éradication
du polio d'ici à la fin de l'année. De ce point de vue, il faut
à tout moment quand cela s'avère nécessaire, consolider les acquis
des passages passés. Les deux premiers passages de l'année se sont
bien déroulés, mais on a vu qu'il fallait nécessairement consolider
les acquis de ces premières réussites par un troisième passage supplémentaire.
Cela était nécessaire surtout que dans la sous-région, il y a un
certain nombre de pays comme le Nigeria qui ont, enfin, accepté
de suivre le pas des JNV synchronisées pour ce mois de mai-là. C'est
vrai qu'il y a cette opinion qui circule, mais j'avoue qu'en ce
qui nous concerne, nous n'avons pas rencontré de réticence en tant
que telle sur le terrain. Les quelques cas d'incompréhension ont
été vite résolus par les agents vaccinateurs eux-mêmes ou les infirmiers,
chefs de poste.
Sidwaya : Est-ce que le district
sanitaire de Koudougou a déjà enregistré des cas de polio, ces dernières
années ?
Docteur Sylvain Zèba :
Au niveau de Koudougou, nous n'avons pas jusque-là enregistré un
cas de polio virus sauvage. Mais dans le pays, il y a eu quand même
au cours de l'année 2003 dix cas et au premier trimestre de 2004,
on a enregistré deux cas. Mais en matière de santé, il faut généraliser
les choses, ce qui fait que nous sommes concernés au même titre
que les zones où ces cas ont été notifiés. C'est pourquoi en matière
de campagne de vaccination, il ne faut épargner personne.
Sidwaya : En dehors des JNV,
quelles sont vos activités quotidiennes sur le terrain ?
Docteur Sylvain Zèba :
Il faut dire d'abord qu'en dehors des JNV, nous avons d'autres stratégies
régulières de lutte contre la polio. Il y a aussi bien d'autres
stratégies qui consistent à rendre performant notre programme élargi
de vaccination de routine. Quotidiennement, nous avons des vaccinations
qui se déroulent dans les différentes formations sanitaires qui
concernent les enfants de zéro à onze mois et les femmes enceintes.
Nous insistons sur ce programme de même que la recherche active
des cas de paralysie flash aiguë. Ce sont des stratégies qui vont
avec les JNV pour l'éradication des différents types de maladies
dont la polio. Quant aux autres maladies à potentiel épidémique
comme la méningite, la rougeole ..., elles occupent prioritairement
nos actions après les JNV au niveau du district sanitaire de Koudougou.
Il y a également les maladies qui présentent un intérêt sur le plan
santé publique tels que le Sida, la tuberculose, la lèpre, le paludisme
..., qui occupent aussi une place de choix dans nos activités.
Sidwaya : Quelles sont les difficultés
que vous rencontrez dans l'accomplissement de vos tâches ?
Docteur Sylvain Zèba :
Les difficultés que nous rencontrons le plus souvent se résument
en termes d'adhésion de la population aux différents programmes
que nous menons. Malgré tout, nous essayons par la sensibilisation,
la mobilisation sociale, d'obtenir leur adhésion tant sur le plan
individuel que collectif. C'est par ces actions que nous tentons
d'amener les populations à une bonne fréquentation de nos formations
sanitaires. En dehors de ces difficultés de fréquentation, je peux
dire que sur l'ensemble de l'aire géographique du district sanitaire
de Koudougou, l'ensemble des agents de santé est plus que jamais
déterminé à accompagner les populations dans leur recherche de santé.
Interview réalisée par François KABORE
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidwaya_quotidiens/sid2004_28_05/villes_villages.htm
|