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Pourquoi les pharmacies locales sont-elles de plus
en plus inondées de produits essentiellement constitués de plantes
naturelles ? Selon M. Diahou N'guessan, c'est la recherche de réponses
à cette question qu'il s'est posée à l'aube de son engagement dans
le domaine de la santé naturelle, qui l'a conduit dans l'univers
fermé de la Phytopharmacologie. C'est ainsi qu'il va découvrir que
"pour chaque maladie, il y a une plante qui pousse".
Fort de cette certitude, le diplômé des techniques du bâtiment de
l'Institut National Supérieur des travaux publics (Instp), l'ancien
professeur de physique et chimie, démissionne et entre en 1991 à
l' Institut Méditerranéen de Documentation et de Recherches sur
les Plantes Médicinales. Avant de participer à plusieurs stages
et Séminaires de spécialisation en Ethnopharmacologie.
A la fin de ses études, les premières réflexions
du Dr. Diahou Bertin le conduisent à établir l'évidence que: "les
produits naturels à base de plantes proposés dans nos pharmacies
sont issus de la flore européenne. Alors que très peu de produits
utilisant des plantes naturelles sont issus de la flore spécifiquement
africaine. Laquelle est incontestablement plus dense et plus diversifiée".
Mieux, Dr. Diahou s'éveille au fait que pour chaque maladie, les
guérisseurs africains dont il revendique l'héritage, utilisent des
plantes précises.
Ainsi l'ancien professeur de physique entame-il
ses premières recherches, avec l'idée de donner une base scientifique
et moderne aux connaissances médicinales traditionnelles. Phytorama,
son laboratoire de Biologie végétale et de recherche phythopharrmacologie
voit le jour pour servir de rampe de lancement à ses projets. A
ce sujet, dira le Dr. Diahou, "J'ai vite compris qu'il fallait que
je sorte vite de l'informel. Dès lors, la création de phytorama
d'abord, et ensuite toutes les autres structures que j'ai mises
en place pour respecter les normes modernes se sont imposées à ma
conscience de chercheur".
Les premiers résultats ne se font pas attendre. Plusieurs formules
de médicaments naturels sorties des laboratoires de phytorama sont
contrôlées et codifiées par d'éminents professeurs. En l'occurrence,
le Pr. Sébastien Dano Djédjé toxicologue, Feu le professeur Etienne
Yapo, ancien doyen de la faculté de pharmacie, Feu le professeur
Lorougnon Guédé pour ne citer que ceux là. Fort des résultats de
ses recherches, éprouvés et validés par les voix autorisées de la
pharmacologie, le Dr. Diahou engage la bataille de la distribution
de ses produits. Ainsi réussi-t-il à faire agréer vingt-huit médicaments
naturels sur un total de soixante douze disponibles, par la direction
de la pharmacie et du médicament (DPM), un organe étatique de réglementation
de la mise sur le marché des médicaments. Parlant du jour où ses
28 premiers produits ont été agréés par la DPM, le premier phytopharmacologue
ivoirien, dit avoir vécu ce moment comme celui de la consécration
de ses efforts. Pour lui, le mur psychologique qui séparait "Blancs"
et "Noirs" sur le terrain des recherches en phytopharmacologie s'est
écroulé ce jour-là.
De fait, l'agrément de la DPM est d'autant plus important qu'il
autorise l'ayant droit à commercialiser ses produits en pharmacie.
Ce qui n'est pas offert au premier venu dans la médecine naturelle,
en raison des nombreux tests plus rigoureux les uns que les autres
auxquels le postulant est soumis.
Enfin, reconnu par les services de l'Etat ivoirien,
l'ancien enseignant de Physique et Chimie, crée Phytorama laboratoire
et devient officiellement le concepteur et propriétaire à titre
exclusif des droits, marques et formules des produits phytorama.
Une grande première en Côte d'Ivoire dans un secteur
qui semble être la chasse gardée de gros industriels. Lesquels sont
pour la plupart des filiales de groupes étrangers. Les produits
du Dr. Diahou se présentent sous forme de gélules, capsules, ampoules
et crèmes.. vendus pour la plupart en pharmacie. Ils couvrent tous
les domaines de la santé.
Malgré ses quelques lauriers glanés ici et là,
le Dr. Diahou affirme être conscient qu'il a encore du chemin à
parcourir dans ce domaine. Au demeurant, il appelle les Ivoiriens
à s'investir dans la mise en valeur de nos plantes et connaissances
médicinales ancestrales. Car souligne-t-il, ce fond de recherches
représente une véritable mine d'or qu'il ne faut pas laisser le
temps ensevelir. "Tous les jours, conclut-il, j'essaye de montrer
la voie aux autres. Entre deux recherches, je reçois et consulte
mes patients. Je travaille également sur mon projet d'exploitation
à grande échelle des résultats de mes recherches ".
David YA
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=v15h3ue9zS2
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