|
Le général de division Pape Khalil Fall, chef d'Etat
major général des Armées (CEMGA), a vivement souhaité, vendredi
après-midi, que l'hôpital Principal de Dakar (HPD) et aussi les
autres services de santé des Armées renforcent leur rôle stratégique
dans la prise en charge des urgences médicales et chirurgicales
au Sénégal.
Le Général Papa Khalil Fall procédait au nom du
ministre des Forces Armées à l'ouverture des journées médicales
de l'hôpital Principal de Dakar, parrainées par le médecin général
Amadou Lamine Diagne, professeur agrégé du service de santé des
Armées à la retraite. A cet effet, il a souligné "que l'hôpital
Principal, qui a une vocation comme structure de soins, de formation
et de perfectionnement, a capitalisé au fil des années, une grande
et très intéressante somme d'expériences. Expériences qu'il s'agit
de capitaliser à travers la formation continue et pointue des personnels
de santé, mais aussi par une adaptation du management, de la prévision
des moyens et des compétences face aux exigences stratégiques de
l'heure et de la demande croissante en soins d'urgence".
Il a déclaré miser, avec optimisme, sur la mise en œuvre de stratégies
de formation en vue de renforcer les capacités des structures hospitalières
régionales dans la prise en charge des urgences. Il a révélé que
les autorités, et en premier le Chef de l'Etat, chef suprême des
Armées, ont intégré la vision de l'hôpital Principal ainsi que les
objectifs qui en découlent, dans le développement, à Dakar et dans
l'intérieur du pays, des capacités de réponse sénégalaise face aux
urgences. Ceci permettrait de désengorger les hôpitaux de la capitale.
D'ailleurs, un premier pas a été franchi récemment par l'hôpital
Principal de Dakar, à travers son jumelage avec l'hôpital régional
"Médecin colonel Mamadou Diouf" de Saint-Louis. Cet hôpital est
actuellement en plein dans la mise en place du premier service d'accueil
des Urgences.
Nouveau service d'accueil des
urgences
Le général Papa Khalil Fall a par ailleurs annoncé
l'inauguration dans peu de mois, dans le cadre de la coopération
française, d'un nouveau service d'accueil des urgences au niveau
de l'hôpital principal, structure hospitalière la plus sollicitée,
devant les hôpitaux Aristide Le Dantec et Général de Grand-Yoff
(ex CTO). C'était en présence de plusieurs personnalités dont le
représentant de l'ambassadeur de France, le général chancelier de
l'Ordre national du Lion, le médecin chef des forces françaises
du Cap-vert, de nombreux autres officiers supérieurs et sous officiers
des services de santé militaires du Sénégal, de la France et du
Gabon, mais aussi de plusieurs praticiens des secteurs public et
privé.
"Le management des urgences médicales reste donc central dans les
objectifs stratégiques de l'HPD", a-t-il précisé.
Organisation quasi-militaire
Auparavant, le médecin général Jean Le Berre, médecin
chef de l'hôpital Principal, avait indiqué dans la même veine, que
la prise en charge pré-hospitalière et hospitalière des urgences
est une priorité placée au cœur du projet d'établissement hospitalier
de l'HPD.
Il avait, lui aussi, indiqué la nécessité de promouvoir continuellement
la formation des médecins et paramédicaux. Dans le document principal
des journées médicales, le médecin général Le Berre y précise que
la prise en charge des urgences relève d'une organisation quasi-militaire.
"Du lieu de l'accident ou de la catastrophe, jusqu'au bloc opératoire
ou au service de réanimation, écrit-il, c'est une véritable chaîne
qui se met en place avec ses multiples et indispensables maillons
intermédiaires".
"Préparation, organisation, formation sont autant
de volets qui assurent la bonne marche et l'efficacité de cette
chaîne de secours qui est un véritable travail d'équipe, soudée
dans la complémentarité d'actions, l'harmonisation des procédures
et des matériels", poursuit-il. Il ajoute que "l'improvisation et
la précipitation ne sont pas de mise dans ce domaine". Selon lui
: "le but de ces cinquièmes journées annuelles de l'HPD sur les
urgences, dont les travaux se sont achevés samedi en fin de matinée,
était de réunir tous les acteurs de cette chaîne des urgences pour
faire le pont sur les forces et faiblesses, afin de dégager une
stratégie d'amélioration de la qualité des prestations".
Bioterrorisme et gestion des
malades hautement contagieux
Juste près la cérémonie, il revenait au Pr Jean
François Quinot de présenter la conférence inaugurale axée sur un
problème brûlant d'actualité : le bio-terrorisme (nous y reviendront).
D'autres thèmes ont été également abordés dont notamment : les urgences
pédiatriques, néonatales et obstétricales, la place et le rôle de
l'infirmier, du médecin d'entreprise et du généraliste privé dans
la prise en charge des urgences, l'organisation des urgences et
du service d'accueil des urgences (SAU), la situation pré-hospitalière
et la prise en charge du malade hautement contagieux. Sur ce dernier
point, il s'agit de rappeler que la survenue de menaces induites
par le SRAS (syndrome respiratoire aigu) et les velléités de dissémination
de bacille de charbon observées l'année dernière au Etats-Unis et
en Europe, ont poussé l'Hôpital Principal à se doter d'une cellule
de gestion des maladies hautement contagieuses.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=37448&index__edition=10181
|