Actualités de la santé
en Afrique
Mars 2005
Au sommaire de cette semaine :
Cameroun :
© Un nouveau scanner au CHU : Cet équipement
de radiologie vient compléter un plateau technique déjà
riche
© L’hépatite B : la traque s’organise
: Le vaccin contre cette maladie est désormais gratuit dans toutes
les formations sanitaires pour les enfants de 0 à 11 mois
Congo :
© Sida : le Congo, en rupture de paiement, ne reçoit
plus d’anti-rétroviraux
Côte d'Ivoire
© Faut-il vacciner tous les nourrissons ?
© Mortalité maternelle et infantile :
7 millions de bébés décèdent chaque année
Madagascar :
© Santé publique - La drépanocytose
sévit dans le Sud-est
© Santé infantile - 274 enfants meurent de
malnutrition toutes les vingt-quatre heures
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Santé Tropicale
Quelle est votre approche de suivi et promotion de la croissance
à base communautaire des enfants de 0 à 2 ans ?
En soi-même, nous n’avons pas créé une nouvelle
approche. Ce sont quelques nouveaux concepts que nous avons introduits
dans l’approche du suivi et promotion de la croissance à
base communautaire qui se fait dans le cadre du paquet d’activités
intégrées de nutrition (Pain) pour améliorer l’efficacité.
Dans le premier, nous avons recentré la cible en réduisant
la tranche d’âge 0-36 mois à 0-2 ans. Elle concerne
les enfants qui courent le plus de risque de malnutrition et par-delà,
de morbidité, d’infections. C’est le groupe à
risque où la malnutrition et les pertes de croissance se manifestent
le plus fréquemment. De même que les diarrhées,
la rougeole et le paludisme. L’objectif est de permettre aux agents
de santé communautaire et de santé en général
à avoir moins d’enfants à gérer, plus de
temps à leur consacrer et d’être plus efficaces dans
le suivi. Le deuxième élément est qu’on ne
va plus utiliser le suivi, à partir des trois couleurs, caractérisant
les courbes de croissance classique qui permettaient de collecter le
poids de l’enfant après chaque pesée et de l’illustrer
dessus : la couleur verte pour le poids normal, la courbe jaune pour
la malnutrition modérée et la partie rouge pour la malnutrition
sévère. On va plutôt utiliser le gain de poids.
Ainsi, un enfant, même s’il est en bon état (c’est-à-dire
dans la zone supposée verte), s’il baisse dans cette zone,
tout en ayant même un poids normal, cela est un indicateur de
retard de croissance. Vous voyez la nuance !
Et qu’est-ce qu’on peut en dire ?
Cela nous permet de tirer la sonnette d’alarme, avant que son
cas ne s’aggrave parce qu’il peut continuer à se
faire peser, à rester dans la zone verte, à baisser sans
attirer l’attention, ni du prestataire communautaire, ni de la
mère. En utilisant maintenant le suivi sur la base du gain de
poids, dès qu’un enfant cesse de gagner du poids ou le
gain de son poids est lent, on s’en aperçoit. Il y a un
tableau de référence sur lequel, selon l’âge,
il est indiqué, pour chaque mois, le nombre de gramme qu’il
doit gagner.
Le troisième élément, c’est la capacitation
des relais communautaires à négocier avec les mères
des actions concrètes et réalisables par rapport aux problèmes
identifiés, en fonction du résultat de la pesée
de leurs enfants. C’est pour permettre aux mamans d’agir
à bon escient, en termes de supplémentation, d’alimentation,
de santé de leurs enfants et même d’amélioration
de leur environnement par une hygiène appropriée.
Le quatrième élément a trait au partage des informations
avec la communauté à qui l’on fait, après
chaque séance de pesée, une restitution de la situation
nutritionnelle des enfants pour qu’elle en tire des leçons,
en trouvant des solutions aux insuffisances identifiées.
À quoi va servir la présentation des résultats
?
Si les recommandations de l’atelier au ministère de la
Santé et de la Prévention médicale sont adoptées,
quelques éléments de la mise en œuvre du PAIN seront
changés, en introduisant les nouveaux concepts de suivi et promotion
de la croissance, évoqués plus haut.
Les populations semblent quelque peu réticentes à participer
à la prise en charge des problèmes de santé et
de nutrition des enfants. Quelles explications donnez-vous à
cela ?
Nous sommes dans un contexte de pays sous-développé où
les populations, en majorité rurales et analphabètes,
n’ont pas un niveau d’éducation élevé.
Elles ne savent pas donc l’intérêt qu’il y
a à faire suivre convenablement leurs enfants. Il s’y ajoute
que les structures de santé n’arrivent pas à asseoir
une base de collaboration avec les communautés qui constituent
pourtant le socle des soins de santé primaires. Cette participation
communautaire a une exigence : c’est la collaboration entre les
agents de santé et les communautés, à travers les
leaders, les organisations communautaires de base et les relais. Tant
que ce socle n’est pas bien assis, il serait très difficile
de convaincre les mères à emmener les enfants pour le
suivi.
Le volet survie de l’enfant semble un peu traité
en parent pauvre dans le domaine de la santé. À quoi cela
est-il dû et qu’est-ce qui pourrait être fait pour
inverser la tendance ?
Vous avez raison de dire que la survie de l’enfant reste encore
un domaine qui a besoin d’appuis. Les gouvernements devraient
accorder davantage de priorité à ce volet. Il devrait
en être de même pour les partenaires qui, jusqu’à
récemment, accordaient beaucoup d’importance à la
survie de l’enfant. Il y a actuellement une tendance à
la réduction des ressources qui sont dévolues à
la survie de l’enfant au profit d’autres secteurs jugés
plus prioritaires. Je ne citerai que l’exemple du Vih. Toutefois,
si l’on ne fait pas attention à la malnutrition, malgré
les acquis, nous risquons d’avoir une augmentation de la prévalence
de certaines malnutritions notamment le retard de croissance ou bien
l’émaciation. C’est pour dire que nous avons besoin
de faire un plaidoyer continu aussi bien pour la nutrition que pour
la survie de l’enfant, en y associant les politiques, les Ong,
les communicateurs. Bref, tout le monde parce que, dans le domaine de
la survie de l’enfant, tout est question de changement de comportements,
pour l’essentiel. Il suffit que la mère ou bien la gardienne
d’enfants change de comportements dans certains domaines pour
que l’enfant gagne en statut nutritionnel ou améliore sa
survie ».
Propos recueillis par M. SADIO
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