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El Watan | Algérie | 23/09/2024 | Lire l'article original
Dans cet entretien, le Dr Jean Kaseya revient sur l’épidémie de Mpox qui sévit en Afrique. Il a abordé la situation actuelle, exprimé ses inquiétudes et plaidé en faveur de la mise en place une bonne logistique pour accueillir les vaccins.
Pas moins de quinze pays présentent désormais des cas suspects. Êtes-vous inquiet quant à la propagation de la Mpox ?
Il y a plusieurs aspects qui pourraient en effet fonder nos inquiétudes. Le premier est les limites de l’épidémiologie. Il faut savoir que les cas et les décès portés à ce jour ne sont que la partie visible de l’iceberg, étant donné que la variole simienne (Mpox) est principalement une affection bénigne et que la surveillance et le diagnostic des cas et des contacts restent limités. Le second aspect concerne la charge de cas élevés. Avec l’émergence du clade 1b en République démocratique du Congo (RDC), il y a eu une augmentation rapide des cas au milieu d’une tendance générale à la hausse. Les cas en Afrique en 2024 ont plus que triplé par rapport à une période comparable au cours de laquelle la variole simienne a été déclarée Urgence de santé publique à portée internationale en 2022. Le troisième aspect est le taux de létalité élevé. Il faut savoir que le taux de létalité se situe entre 3 et 4%, et les enfants sont les plus affectés par les décès. De plus, la vulnérabilité des personnes vivant avec le VIH est particulièrement préoccupante pour l’Afrique. Et enfin, ce qui nous inquiète aussi, c’est que les cas se propagent à de nouveaux pays en Afrique et au-delà. D’ailleurs, plusieurs pays ont récemment signalé leurs premiers cas de variole simienne 2024 comme le Maroc par exemple.
Quelle est la situation actuelle de l’épidémie de variole du singe en Afrique ?
Depuis le début de cette année jusqu’à la semaine 35 (8 août 2024), 14 Etats membres de l’Union africaine ont notifié un total de 24 873 cas, dont 5549 confirmés, 8358 testés négatifs et 643 décès (taux de létalité (CFR) : 2,57%) de Mpox. Ces Etats membres incluent : le Burundi (328 cas confirmés en laboratoire ; 0 décès), le Cameroun (5 ; 3), la République centrafricaine (RCA) (48 ; 1), le Congo (21 ; 0), la Côte d’Ivoire (43 ; 1), la République démocratique du Congo (RDC) (5002 ; 635), le Gabon (2 ; 0), la Guinée (1 ; 0), le Libéria (8 ; 0), le Kenya (5 ; 0), le Nigeria (48 ; 0), le Rwanda (4 ; 0), l’Afrique du Sud (24 ; 3) et l’Ouganda (10 ; 0). Parmi les 24 827 cas détectés, 13 907 ont été testés (taux de dépistage de 56 %). Les enfants de moins de 15 ans représentaient 41% et les hommes 63% de tous les cas confirmés signalés sur le continent. Au cours de la semaine 35, 11 Etats membres de l’UA l’Afrique ont notifié 5764 nouveaux cas, dont 252 confirmés, et 26 nouveaux décès dus au Mpox. Ces Etats incluent le Burundi, le Cameroun, la RCA, la Côte d’Ivoire, le RDC, le Gabon, la Guinée, le Kenya, le Libéria, le Nigeria et l’Ouganda.
Avez-vous les chiffres des contaminations et des décès enregistrés jusqu’à présent ?
Comme mentionné précédemment, depuis le début de cette année, un total de 24 873 cas ont été signalés, dont 5549 confirmés, 8358 testés négatifs et 643 décès (taux de létalité (CFR) : 2,57%) liés à la Mpox dans 14 Etats membres de l’Union africaine (UA). Ces chiffres sont probablement sous estimés étant donné que l’Afrique ne dispose pas encore d’un système de surveillance de la mortalité due au Mpox bien structuré. De plus, avec le stigma et le faible accès au diagnostic de laboratoire, certains décès liés au Mpox peuvent échapper au système de notification.
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