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Revue de presse de Santé tropicale

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53e journée contre la lèpre : La forme grave toujours présente

Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 31/01/2006 | Lire l'article original

Vieille comme Mathusalem, la lèpre se rencontre encore dans la région d'Agnibilékrou avec la forme la plus grave de la maladie. En effet, au cours de ces trois dernières années, la proportion mufti bacillaire à atteint la cote d'alerte malgré les campagnes de sensibilisation menées par les autorités sanitaires. Tenez, de 33,3 % en 2003, le taux de proportion multi bacillaire est passé à 50% l'année suivante pour atteindre en 2005, 80%.

A en croire M. Kouamé Yao, coordonnateur de la lutte contre la lèpre à la Direction Départementale de la Santé à Agnibilékrou, la forme la plus redoutable du bacille de Hansen dans la région du Djuablin s'explique par le fait que les malades ne se présentent pas à temps dans les structures spécialisées dès l'apparition de tâches rougeâtres suspectes sur la peau. "Généralement c'est au cours des dépistages actifs ou pendant des consultations d'autres maladies que l'on découvre les premiers signes cutanés de la maladie chez certains patients," nous confie l'infirmier Kouamé Yao avant d'ajouter que le fait que les malades de la lèpre cachent la pathologie dont ils sont victimes augmente indubitablement le taux de contamination dans la population. "En réalité, la lèpre est peu contagieuse par rapport à la tuberculose ".
Il y a trois ans, six malades de la lèpre ont été déclarés au District sanitaire d'Agnibilékrou contre dix cas notifiés en 2004 et dix autres en 2005, Au cours de cette dernière année, deux enfants de moins de 15 ans figuraient pour la première fois parmi les malades. La contamination de cette frange de la population par le bacille de Hansen inquiète. Une préoccupation qui trouve certainement son explication dans la situation de crise qui prévaut depuis 4 ans en Côte d'Ivoire. Laquelle situation, selon le Dr. Kouadio Alla Rémi, ministre de la Santé et de l'hygiène publique, a entraîné une désorganisation du système de santé qui risque de compromettre les efforts réalisés avec à la clé 1000 nouveaux cas déclarés en 2005 dont 659 formes graves qui n'ont pas accès au traitement.

Face à l'ampleur de la situation, le premier responsable de la santé en Côte d'Ivoire a, à l'occasion de la 53ème journée mondiale des lépreux célébrée le dimanche 29 janvier à Agnibilékrou, projeté de mettre en place un plan d'intensification des activités dans les districts sanitaires à forte prévalence. Fort heureusement, dans la région d'Agnibilékrou, la lèpre ne constitue pas véritablement un problème de santé publique. Parce que, selon le Dr Dakouri Ange Pierre, Directeur départemental de la Santé, le taux de prévalence est de moins un pour 10000 habitants. Un ratio fixé par l'OMS en dessous duquel l'on peut affirmer que la maladie du bacille de Hansen est éliminée. C'est le cas donc dans le Djuablin où le taux de prévalence est de 0,8 pour 10000 habitants.

Une zone d'ombre cependant dans ce beau tableau sanitaire. En effet, chaque année, de nouveaux cas sont notifiés dans le département d'Agnibilékrou. Pour rappel, la lèpre simple ou paucibacillaire se guérit en six mois contre douze pour la forme multi bacillaire ou la forme la plus grave. Et cela par le traitement à base de poly chimiothérapie

Amoriakro, le village le plus endémique


Dans le département d'Agnibilé-krou, c'est le village d'Amoriakro qui détient la palme en matière de contamination par le bacille de Hansen. Chaque année, de nouveaux cas de lèpre y sont enregistrés. Faisant du coup de cette zone, la plus endémique du royaume du Djuablin. Pour la seule année 2005, sur les 10 patients en traitement au district sanitaire, cinq proviennent d'Amoriakro. On explique la propagation de la maladie par la négligence et / ou la réticence des contaminés à se présenter le plus tôt possible dans les centres de santé spécialisés. Conséquence : la forme multi bacillaire de la pathologie se répand rapidement dans l'entourage des malades, malgré les campagnes de sensibilisation menées par les responsables du district sanitaire d'Agnibilékrou.
En outre, il y a des problèmes de dépistage de la lèpre dans le milieu scolaire en général et dans le primaire en particulier où les gosses peuvent traîner une tâche anodine qui finira par constituer pour eux une "gangrène".
A ce propos, le Directeur départemental de la Santé à et son équipe entendent mener des dépistages systématiques tant chez les élèves qu'au sein de la population. Pour ce faire, les infirmiers et les agents de santé communautaire seront formés au dépistage de cas de lèpre. Toujours selon le Dr. Dakouri Ange Pierre, une formation est prévue au bénéfice des toucheurs en vue de détecter d'éventuelles malades de la tuberculose. De même, une autre action visant à la recherche de paralysie flasque aiguë est envisagée à l'endroit des populations dans la perspective d'identifier des patients souffrant de poliomyélite.

L’appui de la coopération belge


Depuis 1997, la Coopération technique belge (CTB) a injecté plus de quatre milliards de francs dans la région du Moyen-Comoé, regroupant les départements d'Abengourou et Agnibilékrou, en vue d'améliorer sensiblement les conditions sanitaires des populations. Cet appui inestimable a été salué par le Dr Allah Kouadio Rémi, ministre de la Santé et l'Hygiène publique, le 29 janvier dernier, à la faveur de la 53ème journée mondiale de la lèpre, célébrée à Agnibilékrou.
Selon le ministre de la Santé, la CTB va renforcer le plateau de l'hôpital général d'Agnibilékrou et le CHR d'Abengourou qui, du reste, sont en cours de réhabilitation. Outre les antirétroviraux pour un coût global de 250 millions de F CFA pour traiter 200 malades du VIH, 40 logements pour le personnel de santé seront rénovés. Déjà, des maternités et des dispensaires ont été construits et équipés au profit des populations rurales et urbaines. Ces formations sanitaires ont même été équipées en ambulances et en radios de communication.
Par ailleurs, la Coopération technique belge a investi plus d'un milliard de francs dans un projet de professionnalisation piscicole et dans l'hydraulique villageoise. Autant d'actions louables qui constituent à n'en point douter un grand pas vers la lutte contre la pauvreté dans le Moyen-Comoé, conformément au vœu du gouvernement ivoirien.

Traore Moussa

Contagieuse tout de même


Les spécialistes n'ont de cesse d'affirmer que la lèpre est une maladie peu contagieuse. Le coordonnateur national, Dr Ernest Zotoua tout comme les autres intervenants n'ont pas manqué de le souligner. Ils la comparent à d'autres maladies comme la tuberculose dont on ne doute pas un seul instant du caractère contaminant. Selon eux, la contagion intervient seulement en cas de lèpre à forme multibacillaire, laquelle est la plus dangereuse.

La lèpre, même si elle est une endémie à faible contagion, mérite tout de même d'être classée comme maladie contagieuse, et insister sur ce fait ne serait pas jouer les alarmistes. Il est bon, en effet, de véhiculer ce message, en ôtant le suffixe peu. Car minimiser les risques de contagion peut s'avérer préjudiciable pour les populations déjà peu conscientes des conséquences de la plus vieille maladie. Ainsi, il n'est pas rare que certains cachent les tâches sur leur corps, parce que gênés, ou qu'ils ne leur prêtent aucune attention parce que n’étant pas suffisamment sensibilisés. Une attitude de nature à retarder la guérison. Ainsi en dépit des moyens dégagés par l'Etat pour l'élimination de cette maladie, la lèpre continue de sévir. Cette année, 1000 nouveaux cas jamais traités ont été découverts. En plus, il a été relevé que certaines régions sont fortement endémiques, contrairement à d'autres. Dans ces exemples de forte endémicité, sont classés certains villages du département de Divo et le village d'Amorikro, à Agnibilekrou, où se sont déroulées les festivités marquant la 53ème journée mondiale. Les enfants ne sont pas à l'abri, parce que très souvent proches des " grands ". On ne connaît pas véritablement la raison de la forte présence de cette maladie dans ces zones.

Toutefois le coordonnateur national de la Lèpre, Dr Zotoua, penche pour la promiscuité, le manque d'hygiène et la pauvreté. Lesquels seraient des facteurs favorisants. C'est dire qu'une sensibilisation s'impose. Car le manque d'hygiène et la pauvreté sont de véritables maux pour nos sociétés en développement et la Côte d'Ivoire n'est pas épargnée ces dernières années de maladies liées à l'hygiène, dont la fièvre typhoïde et bien d'autres maladies. Il est entendu que des efforts notables sont faits pour l'élimination de la lèpre. Ce qui a contribué à la baisse de cette maladie, qui, dans les années 1960, comptait 120.000 cas dans notre pays. En 1998, les chiffres ont chuté et au 31 décembre 2005, on parle de 1316 cas. La crise et la partition du pays ont aggravé la situation des lépreux et certaines régions, notamment celles situées en zones rebelles ont été inaccessibles. Une légère reprise est constatée et des médecins sont à nouveau sur le terrain.
Il est souhaitable, en reprenant la sensibilisation, d'insister sur le fait que l'on peut contracter la lèpre, si l'hygiène n'est pas respectée. Cela gagnerait encore plus à faire prendre conscience de cette maladie persistante.

Marcelline Gneproust

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