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Gabon Review | Gabon | 02/10/2023 | Lire l'article original
Figure emblématique dans le combat pour la reconnaissance et le traitement approprié des troubles mentaux au Gabon, Marie Wilma Sickout Assele est porteuse d’une histoire personnelle avec la dépression. Elle a notamment initié l’ambitieux projet «Une nouvelle vie», étouffé dans l’œuf malgré une convention signée avec le ministère de la Santé. Alors que la Journée mondiale de la Santé mentale approche, elle partage avec GabonReview son expérience personnelle, ses observations sur la situation au Gabon, et ses ambitions pour une meilleure prise en charge des malades mentaux trop souvent marginalisées.
Les arts décoratifs africains la fascinent mais la santé mentale cristallise son attention. Ayant souffert de dépression, elle en a écrit le livre «Au nom de la vie» et créé la fondation Gertrude François. Lancée pour aider les personnes en situation de grande fragilité, la fondation est porteuse du projet «Une nouvelle vie». Ambitieux, il fut étouffé dans l'œuf pourtant une convention avait été signée avec le ministère de la Santé. Y consacrant toujours son énergie, elle espère avoir l'appui des autorités de la transition pour son éclosion tant il se positionne comme une réponse à la prise en charge des malades mentaux au Gabon. En prélude de la journée mondiale de la Santé mentale, Marie Wilma Sickout Assele a répondu nos questions. Interview.
Gabonreview : Vous avez souffert de la dépression, partagez-nous votre expérience.
Marie Wilma Sickout Assele : Oui j'ai souffert d'une longue et forte dépression pendant plus de 7 ans. L'expérience j'en parle, en long et en large, à travers les réseaux dans mon livre «Au nom de la vie». Une expérience assez douloureuse et pénible avec laquelle on vit chaque jour. 7 ans c'est beaucoup, les souvenirs sont présents. C'est quelque chose que je ne souhaite à personne. C'est une expérience qui marque à vie.
La seule évocation de la santé mentale peut faire peur. Quel message adressez-vous aux personnes qui n'osent pas en parler et qui n'osent pas consulter ?
Aujourd'hui encore malheureusement la dépression, la santé mentale se veut tabou. Mais je pense sincèrement qu'on fait un peu exprès de mettre ces mots à l'avant : peur, tabou etc. Tout le monde aujourd'hui est conscient, quelque part, de ce mal qui est un fléau mondial. Tout le monde en parle quel que soit le milieu où nous évoluons. Je voudrais dire tout simplement à ceux qui ont peur et honte d'en parler qu'au contraire ils ne devraient pas. La dépression est une maladie comme toutes les maladies et c'est presque normal avec ce que la société nous impose comme chocs et douleurs. Ils devraient en parler, se faire aider pour ne pas la (la dépression) laisser prendre possession de leurs esprits. Mais plutôt l'affronter !
Considérez-vous les personnes dépressives comme des malades mentaux ou, de façon triviale, comme des fous ?
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