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Le Faso | Burkina Faso | 09/09/2024 | Lire l'article original
La prévalence du VIH au sein des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes est passée de 3,6% en 2014 à 27,1% en 2022 dans les deux principales villes du Burkina Faso à savoir Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette hausse de la prévalence s’accompagne aussi de la régression de l’utilisation des moyens de prévention tel que le préservatif au sein de ce groupe spécifique. Ces données émanent de l’étude biocomportementale sur le VIH et estimations des tailles des populations clés, commanditée par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les IST (SP/CNLS-IST) en 2022. Elle a été réalisée par une équipe de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Burkina Faso avec l’accompagnement technique et le financement du Fonds mondial contre le paludisme, le VIH et la tuberculose et constitue la 3e du genre chez les populations clés après celles de 2014 et de 2017.
Selon les estimations d’ONUSIDA, la prévalence de l’infection à VIH dans la population adulte du Burkina Faso était estimée à 0,6% en fin 2021, contre 0,7% en fin 2018, et 0,9% en fin 2015. Le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) était estimé à 96 000 dont 9 100 enfants de moins de 15 ans et 87 000 adultes. Parmi ces adultes, 53 000 sont des femmes.
Si la tendance est à la baisse au sein de la population générale, force est de constater qu’au sein de certains groupes spécifiques, notamment les populations clés (les professionnelles du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les détenus, etc.), on note une certaine concentration de l’épidémie.
Ainsi, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), l’étude commanditée par le SP/CNLS-IST en 2022, montre que le taux de prévalence est passé de 3,6% en 2014 à 27,1% en 2022. A noter que l’étude a concerné au total 328 et 185 HSH de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Le taux de prévalence au sein de ce groupe varie en fonction de la tranche d’âge et du niveau d’instruction des HSH. Le taux de prévalence est en effet beaucoup plus élevé chez les HSH de plus de 25 ans.
Selon l’étude, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes qui s’identifient comme « femmes » sont significativement plus infectés par le VIH que leurs pairs « hommes » avec une séroprévalence de 44,7%. La même tendance est observée pour la séroprévalence de la syphilis et de l’hépatite B. Cela pourrait s’expliquer par le fait que ces HSH qui s’identifient comme « femmes » sont plus sujets à des rapports anaux réceptifs qui sont plus à risque d’acquisition du VIH et des IST en général que les rapports insertifs généralement pratiqués par les « hommes ».
La hausse du taux de prévalence au sein des HSH pourrait s’expliquer par diverses raisons. L’une de ces raisons, c’est la faible exposition des HSH aux efforts de prévention du VIH. Seulement un HSH sur deux (52,3%) a déclaré avoir reçu des préservatifs et des lubrifiants gratuitement au cours des trois derniers mois ayant précédé l’enquête, tandis que 38,4% et 28,3% ont bénéficié d’un test de diagnostic d’une IST. Ceux ayant bénéficié de conseil d’un pair éducateur sur le VIH durant les six derniers mois n’étaient que 28,3% de l’effectif des HSH (26,5% à Ouagadougou et 33,0% à Bobo-Dioulasso).
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