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Vaccination : Quelques progrès et beaucoup de chemin à parcourir à Louga - Le soleil - Sénégal - 17/01/02

Il est 8 heures ce mercredi 16 janvier 2002 au district sanitaire de Louga quand une dizaine de femmes, pour la plupart jeunes, portant ou tenant leur bébé entre les mains, franchissent le portail d’entrée de la structure sous l’œil vigilant d’un vieux gardien enveloppé sous une tenue militaire vieille certes, mais bien propre. Ce vigile tient à se faire respecter surtout par les “ sans-papiers ” qui, à défaut de convaincre, guettent un moment d’inattention pour resquiller. Ici, presque tous les jours, du lundi au vendredi, sont jours de vaccination, souligne avec fierté le responsable du bureau du programme élargi de vaccination (PEV), M. Thierno Mountaga Tall, un agent du service d’hygiène détaché en même temps qu’un de ses collègues pour assurer la vaccination.

Le PEV dans la région de Louga, il faut le dire, bénéficie d’une attention toute particulière de la part des autorités et du personnel sanitaire dans une région où les contraintes liées à la tradition, à la géographie, aux coutumes et comportements ne manquent pas. L’équipe des cadres de la région est consciente des efforts fournis surtout en ce qui concerne les deux passages dans le cadre de la vaccination contre la polio. Ces deux passages ont permis d’atteindre respectivement “ les remarquables taux ” de 94 et 95 pour cent en octobre et novembre 2001.

En ce qui concerne les enfants complètement vaccinés contre les différentes maladies ciblées, le taux de 39 pour cent aurait été enregistré en 2001 sur un nombre de 28.820 constituant la population âgée de 0 à 11 mois de la région. La palme revient à Kébémer avec un taux situé aux environs de 36 pour cent. La satisfaction, nous dit-on, vient des progrès réalisés surtout en ce qui concerne la mobilisation sociale grâce à l’implication des autorités administratives, des leaders religieux, mais aussi des ONG (Plan international et Aquadev) et des projets (Basics II) qui ont été d’un grand apport. La prise de conscience des autorités centrales, qui a permis d’accroître les moyens, a été déterminante.

Des difficultés, il y en a eu cependant surtout sur le plan de la logistique. Certains départements de la région sont, en effet, très vastes et leur accès difficile. On pense à celui de Linguère qui, en plus, est une zone de nomadisme où les familles d’éleveurs sont, en permanence, à la recherche de pâturages. L’insuffisance du personnel a également été ressentie, même si ce sont tous les agents de l’ensemble des structures sanitaires qui ont participé aux opérations. La réticence de certaines populations à cause des rumeurs qui ont négativement influé sur les résultats.

Cependant, la visite que nous avons effectuée au point de vaccination du district sanitaire de Louga montre que les efforts déployés pour accentuer l’information, l’éducation et la communication commencent à payer leurs fruits. En moyenne, 100 enfants de 0 à 11 mois y sont quotidiennement vaccinés, selon le responsable du bureau, M. Thierno Mountaga Tall.

Sokhna Ndiaye du quartier de Keur Serigne Louga explique : “ si je suis venue vacciner mon enfant pour un troisième passage, c’est parce que je suis consciente de l’utilité de la vaccination sur la santé de mon enfant ”. C’est la même réflexion que nous avons recueillie auprès de la dame Thioro Diop du village de Keur Pathé situé dans l’arrondissement de Sakal. Elle a parcouru 12 kilomètres pour faire vacciner son enfant à Louga “ à ses propres frais ”, précise-t-elle. “Il y a des hommes qui amènent eux-mêmes leurs enfants pour les faire vacciner, mais il y en a qui poussent l’inconscience jusqu’à s’opposer aux visites prénatales que veulent faire leurs épouses”, a-t-elle ajouté. MAMADOU CISSE

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10759&index__edition=9491

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