La
survie de l’enfant nécessite, en définitive, un paquet de services
de qualité, des actions intégrées. Vacciner, c’est bon ; vacciner
des enfants bien portants, bien nourris, protégés du paludisme et
des autres maladies, c’est encore mieux. C’est possible. Cela demande
une écoute permanente des populations, une collaboration avec leurs
représentants, le renforcement des compétences des personnels de
santé.
Au
Sénégal, pays en voie de développement, la situation de la mère
et de l’enfant est préoccupante. La survie de l’enfant est, par
exemple, l’objet d’une grande attention de la part du gouvernement
et de ses partenaires. Parmi ces derniers, il y a le projet Basics
II (Basic support for institutionalizing child survival) qui est
un contrat mondial qui lie l’USAID à “ partership for child health
car, inc ”. Basics II fait suite à Basics I et est implanté au Sénégal.
Le projet Basics II couvre la période 2000-2004. Au Sénégal, Basics
II va intervenir dans les domaines suivants : la vaccination, la
nutrition et la lutte contre les maladies diarrhéiques, le paludisme
et la stratégie de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant
(PCIME), la santé péri-néonatale. Ses activités intéressent les
régions de Kaolack, Fatick, Louga, Thiès, Ziguinchor ainsi que trois
districts sanitaires de Dakar (Guédiawaye, Bargny et Rufisque).
Les fonds mobilisés seront de l’ordre de six millions de dollars
US soit plus de 4 milliards de francs CFA.
Comme
le notent les experts de Basics II, “ en dépit d’une importante
réduction des taux de la mortalité infantile et infanto-juvénile
ces 15 dernières années, la mortalité infantile est encore élevée
”. La mortalité néonatale n’a pas changé au cours des deux décennies
écoulées. Les enfants payent encore un lourd tribut aux maladies
essentiellement la diarrhée, les infections respiratoires aiguës,
le paludisme et la rougeole. La malnutrition, souligne-t-on encore,
“ est associée à plus de 40 % des décès chez les enfants ”.
Le
tableau est sombre. La lecture des indicateurs, rouges le plus souvent,
donne la mesure de l’ampleur des problèmes à résoudre. Les besoins
sont immenses, les moyens limités, les intervenants nombreux. Le
salut passe, on s’en doute, par des actions efficaces et concertées
pour assurer la survie de l’enfant. “ Nous appuyons le gouvernement
du Sénégal et les autres partenaires ” s’empresse de dire le Dr
Aboubacry Thiam, conseiller résident de Basics au cours de l’entretien
qu’il nous a accordé en présence de ses principaux collaborateurs.
Au
fil de la discussion, on apprend que le Dr Thiam et son équipe veulent
“ travailler avec les communautés ”, combattre la “ malnutrition
chez les enfants ” à partir des réalités du terroir, former les
hommes et les femmes à être des acteurs de la gestion de la santé
de leur progéniture. L’équipe, pour atteindre ses objectifs fera,
à entendre le responsable du volet IEC, du “ corps à corps ” avec
les membres des communautés où le projet intervient. Toutes les
ressources qu’offre la communication seront ainsi utilisées. On
ne peut faire autrement si on veut changer les comportements. Il
faudra aussi parler aux élus, faire du plaidoyer, développer des
outils comme les cartes-conseils pour les agents de santé et les
agents relais communautaires, etc.
La survie de l’enfant nécessite, en définitive, un paquet de services
de qualité, des actions intégrées. Vacciner, c’est bon ; vacciner
des enfants bien portants, bien nourris, protégés du paludisme et
des autres maladies, c’est encore mieux. C’est possible. Cela demande
une écoute permanente des populations, une collaboration avec leurs
représentants, le renforcement des compétences des personnels de
santé.
Basics
II veut, par exemple, aider à booster le programme élargi de vaccination
(PEV) dont les performances sont faibles. “ Beaucoup de moyens ont
été engagés pour la relance du PEV. L’Etat paye les vaccins ” qui
existe en quantité suffisante, nous confie-t-on. Le problème est
qu’une partie du personnel de santé “ a perdu la main ” ; on ne
parle pas suffisamment aux mères afin qu’elles respectent scrupuleusement
le calendrier vaccinal de leurs enfants.
Le
projet s’attèle, avec les autres intervenants dans le domaine de
la survie de l’enfant, à lever ces contraintes comme tant d’autres
en matière de nutrition, de lutte conte le paludisme et de santé
néonatale. Il a quatre ans pour “ contribuer de manière importante
” à améliorer la survie de l’enfant au Sénégal par, entre autres,
“ une augmentation notoire de la couverture vaccinale et une meilleure
surveillance épidémiologique des maladies-cibles du PEV ”. Basics
II devra aussi contribuer à “ une augmentation de la proportion
des enfants allaités exclusivement au sein maternel jusqu’à 4 mois
au moins, une meilleure couverture en vitamine A des enfants de
6 à 59 mois et des accouchées récentes, une baisse de la prévalence
de la malnutrition sévère ”.
Dernier commentaire du Dr Thiam, “ nous devons faire des résultats
”. Les enfants ne demandent que cela. EL BACHIR SOW
Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10758&index__edition=9491
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