L’UNESCO
envisage la mise en place prochaine de politiques nationales de
prévention du SIDA en milieu scolaire au Sénégal, en Guinée-Bissau
et en Gambie. C’est ainsi que cette agence onusienne va organiser
à cet effet en février prochain à Dakar, un atelier de réflexion
sur un programme qui devra permettre d’assurer une bonne implication
des acteurs, d’harmoniser les stratégies, de rationaliser l’utilisation
des ressources et de promouvoir une bonne santé sexuelle chez les
adolescents de la population scolaire. C’est ce qu’a révélé Mme
Lieke Berghauser Pont, experte associée, responsable de l’Education
préventive.
Ces
rencontres de réflexion s’inscrivent dans les perspectives 2002-2003
de l’organisme international qui s’est engagé depuis plusieurs années
auprès des gouvernements des Etats dans la lutte contre cette terrible
affection en milieu scolaire. Par ses effets négatifs sur la demande,
l’offre et la qualité de l’éducation, le SIDA constitue un énorme
défi pour les systèmes éducatifs nationaux. Il compromet même dans
certains pays la réalisation d’objectifs de l’éducation pour tous
fixés au plan mondial pour 2015.
D’ici à 2005, a indiqué la spécialiste de l’UNESCO, il est prévu
de faire accéder au moins 90 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24
ans à l’information, l’éducation et aux services nécessaires pour
réduire leur vulnérabilité face au VIH/SIDA. Selon Mme Lieke Berghauser
Pont, “son institution a mis en œuvre des stratégies basées sur
la collaboration avec d’autres agences des Nations Unies dans le
cadre de leur participation active au programme mondial ONUSIDA.
C’est un appui aux pays membres afin qu’ils élaborent et intègrent
le VIH/SIDA dans leur politique éducative”. Ces stratégies prennent
en compte la diversité culturelle et les questions d’éthique dans
la formation des enseignants et des programmes d’éducation.
Dans
ce sillage, a-t-elle dit, l’UNESCO “aidera les Etats membres à déterminer
des actions communautaires appropriées dans le cadre de la mise
en œuvre de programmes et de projets d’éducation préventive”. Le
changement dans les comportements à risque est surtout visé dans
la mise en œuvre de ce programme destiné à la population évoluant
dans l’éducation formelle et informelle (élèves étudiants, mais
aussi aux jeunes non scolarisés et même aux adultes). Ce programme
sera complété par des campagnes plus larges faisant appel à différents
supports notamment: la diffusion de bulletins, de brochures d’informations
dans la presse, de messages radiodiffusés en plus de l’implication
des leaders d’opinion.
Dans
la dynamique, l’UNESCO mène des actions en collaboration avec le
groupe pour l’étude et l’enseignement pour la population (GEEP)
et développe un partenariat avec le ministère de l’Education nationale,
le comité de lutte contre le SIDA et le Fonds des Nations Unies
pour la Population (FNUAP). Plus de 20 jeunes membres des commissions
culturelles des centres des ressources éducationnelles (CRE) ont
été formés à la conception de sketchs autour de divers thèmes touchant
aux IST/SIDA. Le projet doit couvrir l’ensemble des régions du Sénégal,
mais actuellement seules les régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor
et Saint-Louis sont concernées avec l’implantation des centres de
Malika, Chérif Lô, Thionk-Essyl et de Oréfondé.
Une
banque de données sera constituée au cours de l’année 2002 sur la
pandémie pour les jeunes. Elle sera dotée de livres, brochures,
guides didactiques, manuels, bibliographies, catalogues, films vidéo
et affiches. SAER GUEYE
Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10756&index__edition=9491
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