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Lutte contre la poliomyélite le long de la frontière : Sénégalais et Gambiens conjugueront leurs efforts - Le soleil - Sénégal - 18/01/02

Le Sénégal et la Gambie envisagent de mener des actions conjointes pour lutter efficacement le long de la frontière contre la polio. À cet effet, des agents de santé gambiens ont récemment séjourné à Sédhiou.

Une importante délégation gambienne composée d’agents de la santé évoluant de la base au sommet de la pyramide sanitaire a séjourné à Sédhiou. Le but de cette visite de travail était d’analyser les forces et faiblesses des récentes journées nationales de vaccination contre la polio organisées dans chaque pays. Les deux pays envisagent de mener des actions conjointes pour lutter efficacement le long de la frontière contre la polio pour l’éradiquer ou diminuer ses effets dévastateurs. Cela exige que tous les enfants qui entrent dans l’un ou l’autre pays en raison de la mobilité de leurs parents soient vaccinés.

La réalité est, cependant, tout autre puisqu’en Gambie, les Sénégalais doivent donner un franc symbolique pour vacciner leurs enfants et, pour ne pas bourse délier, ils refusent de décliner leur nationalité, les agents, eux, n’ont pas le temps de demander une quelconque pièce. La rencontre de Sédhiou est la seconde après celle qui s’est tenue à Faoune. Celle-ci avait insisté sur la vaccination transfrontalière. Le bilan des JNV fait par le médecin-chef, Mame Demba Sy, fut consolidé par des contributions de qualité de Mme Maïmouna Dia, sage-femme, Lamara Bâ, Ousmane Bâ des soins de santé primaires de Kolda.

C’est avec un rétro-projecteur que le médecin chef a présenté les statistiques des dernières JNV. À Sédhiou, 538 vaccinateurs ont sillonné le département sous le contrôle de 69 superviseurs. On n’a enregistré aucune rupture en vaccins, toutes les glacières étaient fonctionnelles ainsi que les chaînes de froid. Sur le plan financier, l’Etat, l’UNICEEF et les comités de santé ont soutenu la campagne dont les deux passages ont connu des fortunes diverses. Le premier passage a rencontré quelques difficultés dont le manque de moyen logistiques (les motos), la mobilité des populations, la rumeur selon laquelle la vaccination rend stérile. Cette rumeur a porté un sacré coup au premier passage qui n’atteindra pas le taux de 100 %. Au 2e passage, la réticence due à cette rumeur s’estompa et le résultat final des JNV fut excellent.

UNE AFFAIRE PERSONNELLE

Les hôtes gambiens, Saïkuna Sagnia, administrateur de la division santé, Amadou A. Sow de l’éducation pour la santé, Aliou Jammeh de la division santé publique et Sana Jawara de la division santé pour tous ont à leur tour fait le bilan de leur campagne de vaccination dans le Mansakonko Area, le département qui fait frontière avec celui de Sédhiou. Les taux enregistrés dans tout le district sont excellents : Jara East : 97,7 % ; Jara West : 88,7 % ; le taux le plus faible en raison de la mobilité des populations de cette zone a été relevé dans le Jara Central : 97,2 % ; le Kiang West : 95,8 % ; le Kiang Central : 97, 5 %. Le taux général est de 94,1 %.

Ces taux restent à peu près les mêmes pour ce qui est de l’administration de la Vitamine A destinée aux enfants de 6 à 11 mois et ceux qui sont âgés de 12 à 59 mois. Les taux enregistrés pour ces deux catégories d’enfants sont respectivement de 92,5 et 99,1 %. Les succès ainsi obtenus en Gambie sont dus à une prise de conscience nationale, du ministre de la République au plus démuni, “ chacun a fait de la vaccination contre la poliomyélite son affaire personnelle ”. Les ministres ont mis leurs propres moyens pour assurer une bonne campagne dans les localités où ils sont originaires.

Les deux délégations, après un enrichissant débat sur les résultats obtenus, ont proposé des solutions pour surmonter les difficultés rencontrées. Elles ont ensuite convenu de la création d’un comité de vaccination transfrontalière. Ce comité sera composé de Sénégalais et de Gambiens. Il s’occupera de la vaccination sans laisser de poches le long de la frontière pour le succès de cette action conjointe. On n’écarte pas la mise en commun des moyens financiers, logistiques, etc. MALAMINE KAMARA

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10795&index__edition=9492

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