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Huit ministres se sont engagés à alimenter un fonds national de lutte contre le sida - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 22/01/02

“Nous sommes encerclés…le SIDA est dans la cité…il nous faut faire une information totale; non seulement à coup de la croisade morale autour du vecteur principal de transmission qu’est le sexe. Mais user également de la croisade de santé, en mettant en exergue toutes les autres voies de transmission”. Ce sont là quelques mots forts du Président Laurent Ggagbo, hier au Palais présidentiel, à l’ouverture de la conférence des membres du Gouvernement sur le thème : “Impulsion et mise en œuvre d’une réponse multisectorielle contre le VIH/SIDA : quelle implication des ministres de la République de Côte d’Ivoire ?”.

Des mots qui ont certainement amené les membres du gouvernement à adopter six mesures dont celle relative à l’implication personnelle de chaque ministre dans le cadre du comité interministériel de lutte contre le sida. Autre mesure, ces membres du Gouvernement se sont engagés à la création d’un fonds national de lutte contre le sida ; chacun dégageant 10% du budget de son ministère pour le fonctionnement de sa cellule locale et pour la mise en œuvre de son plan sectoriel de lutte contre le sida. Une grande première en matière de campagne de sensibilisation et de lutte contre le Sida.

Hier donc, et ce pendant toute une demi journée, sept ministres ivoiriens, dont les missions n’ont a priori rien à avoir avec le VIH (le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Ministre de l’Education Nationale, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice etc) ont fait bloc autour de Mme Assana Sangaré. Pour barrer la route à l’infection à VIH et à l’expansion du Sida en Côte d’Ivoire. Une solidarité gouvernementale qu’a tenu à saluer le Président de la République ; qui, pour encourager cette initiative, a expliqué qu’après avoir réussi à mettre sur pied les structures du Ministère de la Lutte contre le Sida, il convient maintenant de marquer une halte pour corriger la trajectoire, réorienter le combat, afin de préparer la victoire de la vie sur ce mal absolu.

Un mal que le Président Gbagbo a volontiers qualifié de peste de ce millénaire finissant. Devant ce fléau, a dit le Chef de l’Etat, le Gouvernement de la IIè République a cru bon de confier au Ministère chargé de la Lutte contre le SIDA, un rôle d’annonceur. Annonceur de la vérité selon laquelle l’humanité ne dispose pour l’instant ni de vaccin ni de médicament contre ce mal. Annonceur d’un espoir selon lequel la science est certes parvenue à mettre au point des antirétroviraux qui peuvent prolonger la vie; mais des antirétroviraux dont les coûts sont très élevés. Annonceur d’une nouvelle voie qu’a décidée d’emprunter la Côte d’Ivoire pour ce qui est de l’aide attendue des partenaires au développement.

Ici, le Président de la République s’adressant particulièrement au représentant du Groupe thématique ONU-SIDA a déclaré que concernant le SIDA, la Côte d’Ivoire n’entre pas en négociation avec ses partenaires. La Côte d’Ivoire fait plutôt un plaidoyer pour une aide. Une aide que la Côte d’Ivoire veut désormais gérer dans la transparence. C’est pourquoi le Président Ggagbo a fustigé le comportement des ONG qui s’engraissent sur le des malades du SIDA.

Soucieux de montrer la bonne utilisation des fonds décaissés par les partenaires au développement, le Président indiqué que, sur le budget 2002 consolidé par l’enveloppe de 3000 dollars que vient de consentir la Banque Mondiale, la Côte d’Ivoire entend commencer à construire dans chaque Département, un centre où seront accueillis tous ceux qui sont touchés par le SIDA.

Afin de mieux impliquer les membres du gouvernement participant à cette conférence, les organisateurs ont programmé une série d’exposés animés par les sommités du SIDA en Côte d’Ivoire. Sous la conduite du Ministre Aboudrahamane Sangaré, représentant le Premier Ministre Affi N’guessan, les membres du gouvernement et leurs proches collaborateurs ont échangé sur quatre thèmes allant de la “Situation épidémiologique du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire” …au “Plan National de lutte contre le VIH/SIDA” ; en s’arrêtant au passage sur les questions aussi importantes que la situation de la recherche sur le vaccin anti VIH, l’impact socio-économique, l’impact de la prise en charge, et l’organisation institutionnelle.

Comme pour montrer leur adhésion totale à cette lutte, au-delà de la manifestation protocolaire de la solidarité gouvernementale, chacun des ministres participant à cette conférence a pris une part active à cette rencontre en qualité de président ou de co-président de séance. Cette conférence a été sanctionnée par une déclaration d’engagement, et par la signature de la lettre d’engagement des ministres. TANOH Benoît

Lire l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=9264

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