“Nous
sommes encerclés…le SIDA est dans la cité…il nous faut faire une
information totale; non seulement à coup de la croisade morale autour
du vecteur principal de transmission qu’est le sexe. Mais user également
de la croisade de santé, en mettant en exergue toutes les autres
voies de transmission”. Ce sont là quelques mots forts du Président
Laurent Ggagbo, hier au Palais présidentiel, à l’ouverture de la
conférence des membres du Gouvernement sur le thème : “Impulsion
et mise en œuvre d’une réponse multisectorielle contre le VIH/SIDA
: quelle implication des ministres de la République de Côte d’Ivoire
?”.
Des
mots qui ont certainement amené les membres du gouvernement à adopter
six mesures dont celle relative à l’implication personnelle de chaque
ministre dans le cadre du comité interministériel de lutte contre
le sida. Autre mesure, ces membres du Gouvernement se sont engagés
à la création d’un fonds national de lutte contre le sida ; chacun
dégageant 10% du budget de son ministère pour le fonctionnement
de sa cellule locale et pour la mise en œuvre de son plan sectoriel
de lutte contre le sida. Une grande première en matière de campagne
de sensibilisation et de lutte contre le Sida.
Hier
donc, et ce pendant toute une demi journée, sept ministres ivoiriens,
dont les missions n’ont a priori rien à avoir avec le VIH (le ministre
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Ministre de l’Education
Nationale, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice etc) ont
fait bloc autour de Mme Assana Sangaré. Pour barrer la route à l’infection
à VIH et à l’expansion du Sida en Côte d’Ivoire. Une solidarité
gouvernementale qu’a tenu à saluer le Président de la République
; qui, pour encourager cette initiative, a expliqué qu’après avoir
réussi à mettre sur pied les structures du Ministère de la Lutte
contre le Sida, il convient maintenant de marquer une halte pour
corriger la trajectoire, réorienter le combat, afin de préparer
la victoire de la vie sur ce mal absolu.
Un
mal que le Président Gbagbo a volontiers qualifié de peste de ce
millénaire finissant. Devant ce fléau, a dit le Chef de l’Etat,
le Gouvernement de la IIè République a cru bon de confier au Ministère
chargé de la Lutte contre le SIDA, un rôle d’annonceur. Annonceur
de la vérité selon laquelle l’humanité ne dispose pour l’instant
ni de vaccin ni de médicament contre ce mal. Annonceur d’un espoir
selon lequel la science est certes parvenue à mettre au point des
antirétroviraux qui peuvent prolonger la vie; mais des antirétroviraux
dont les coûts sont très élevés. Annonceur d’une nouvelle voie qu’a
décidée d’emprunter la Côte d’Ivoire pour ce qui est de l’aide attendue
des partenaires au développement.
Ici,
le Président de la République s’adressant particulièrement au représentant
du Groupe thématique ONU-SIDA a déclaré que concernant le SIDA,
la Côte d’Ivoire n’entre pas en négociation avec ses partenaires.
La Côte d’Ivoire fait plutôt un plaidoyer pour une aide. Une aide
que la Côte d’Ivoire veut désormais gérer dans la transparence.
C’est pourquoi le Président Ggagbo a fustigé le comportement des
ONG qui s’engraissent sur le des malades du SIDA.
Soucieux de montrer la bonne utilisation des fonds décaissés par
les partenaires au développement, le Président indiqué que, sur
le budget 2002 consolidé par l’enveloppe de 3000 dollars que vient
de consentir la Banque Mondiale, la Côte d’Ivoire entend commencer
à construire dans chaque Département, un centre où seront accueillis
tous ceux qui sont touchés par le SIDA.
Afin de mieux impliquer les membres du gouvernement participant
à cette conférence, les organisateurs ont programmé une série d’exposés
animés par les sommités du SIDA en Côte d’Ivoire. Sous la conduite
du Ministre Aboudrahamane Sangaré, représentant le Premier Ministre
Affi N’guessan, les membres du gouvernement et leurs proches collaborateurs
ont échangé sur quatre thèmes allant de la “Situation épidémiologique
du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire” …au “Plan National de lutte contre
le VIH/SIDA” ; en s’arrêtant au passage sur les questions aussi
importantes que la situation de la recherche sur le vaccin anti
VIH, l’impact socio-économique, l’impact de la prise en charge,
et l’organisation institutionnelle.
Comme
pour montrer leur adhésion totale à cette lutte, au-delà de la manifestation
protocolaire de la solidarité gouvernementale, chacun des ministres
participant à cette conférence a pris une part active à cette rencontre
en qualité de président ou de co-président de séance. Cette conférence
a été sanctionnée par une déclaration d’engagement, et par la signature
de la lettre d’engagement des ministres. TANOH Benoît
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