Le
mercredi 15 janvier 2002 a eu lieu, dans la salle de réunions de
l'hôtel Soritel, une conférence de presse organisée par le ministère
de la Santé. Il s'est agi, pour ce département, de présenter son
plan d'action contre la méningite courant 2002. Cette conférence
a été animée par le secrétaire général dudit ministère, assisté
d'un représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
des directeurs de la Santé publique, de la Médecine préventive et
de la CAMEG.
Il
n'est un secret pour personne, l'épidémie de méningite a endeuillé
de nombreuses familles dans notre pays pendant la période allant
de janvier à octobre 2001. Le Dr Jean Gabriel Ouango, secrétaire
général du département de la Santé, représentant le ministre de
tutelle, est revenu sur des statistiques sombres y relatives. En
effet, a-t-il noté, on a déploré au cours de cette période 13 293
cas dont 1854 décès, soit un taux de létalité de 14%. Cela a dépassé
le seuil de tolérance.
Pour
parer à une telle situation, le ministère, convaincu de la possibilité
de réduire l'impact de la méningite sur nos populations, a innové
cette année en adoptant une stratégie de la vaccination préventive
de masse qui s'étalera du 18 au 31 janvier 2002. Elle concernera
25 districts sanitaires (sur les 53 que compte le Burkina) à haut
risque "qui n'ont pas organisé de campagne de vaccination en 2001
et ceux où le taux de couverture vaccinale en 2001 est inférieur
à 80%".
Cette
campagne, a précisé le Dr Ouango, intéresse uniquement les personnes
de la tranche d'âge comprise entre 2 et 30 ans, qui n'ont pas été
vaccinées contre cette maladie lors des trois dernières campagnes.
Toutefois, a-t-il ajouté, "Cette vaccination préventive n'occulte
en rien la vaccination réactive qui se fera dès lors que des cas
de méningite seront déclarés dans un district donné".
Le
ministère de la Santé, selon toujours le Dr Ouango, a déjà entrepris
des actions dans ce sens depuis le mois de décembre 2001. Entre
autres, il a cité :
- la surveillance épidémiologique qui est activée et fonctionnelle
;
- le renforcement de cette surveillance par les Directions régionales
de la santé ;
- le prépositionnement des médicaments dans tous les districts sanitaires
;
- les dispositions prises au niveau de la CAMEG pour assurer la
disponibilité des médicaments en quantité suffisante pour d'éventuelles
ripostes;
- la mise sur pied d'un comité de pilotage qui se réunit régulièrement
pour analyser toutes les informations ayant trait à l'épidémie.
Pour
la présente opération, la population cible est estimée à 3 129 663
habitants avec 3 661 706 vaccins disponibles. Le vaccin, a annoncé
le secrétaire général du ministère de la Santé, est gratuit. Il
a d'ailleurs invité la presse à dénoncer tout cas de vente qu'elle
constaterait. Rappelons que cette campagne vaccinale contre la méningite
coûtera 1 228 971 729 F CFA, à prélever sur le budget de l'Etat.
Le
lancement officiel de ladite campagne est prévu pour le 18 janvier
2002 au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) du secteur
30 de Ouagadougou à 9h. Notons que les vaccins qui seront administrés
sont efficaces contre les formes de méningite A et C. Quand on sait
que des cas de méningite ont été signalés dans certaines parties
du pays dont Pô et Ouagadougou, une telle opération vaccinale est
sans conteste la bienvenue. Hamidou Ouédraogo
Lire l'article original : www.lobservateur.bf/quotidiens/select.asp?Numero=101
|