Les
travailleurs municipaux de la santé de l'hôpital Abass Ndao et des
différentes structures de santé municipale de Dakar qui compte quatre
districts, soit quelque 600 agents, sont en grève de zèle illimitée
depuis hier, mercredi 16 janvier. Ils réclament le paiement intégral
de leur prime de motivation qui s'élève à 324.000 F Cfa par agent.
"Nous revendiquons le paiement immédiat et inconditionnel de la
prime de motivation qui a été payé aux travailleurs de la santé
de manière restrictive" a déclaré Sidya Ndiaye, secrétaire général
du syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm),
affilié à la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts).
Il déclare, pour le déplorer que seuls les agents de l'État ont
perçu la prime annuelle qui s'élève à 324.000 F Cfa par agent. Cet
argent, souligne-t-il, "provient d'un fond d'un milliard cinq cent
milles francs que le ministère de la santé avait déclaré être réservé
à tous les travailleurs de la santé du Sénégal". Au moment du paiement
de ces primes, le ministère des finances et celui de la santé et
de la prévention ont signé un arrêté ministériel qui donne la liste
des personnels éligibles à ce fond fait-il remarquer. Or, poursuit
Sidiya Ndiaye, "en parcourant l'arrêté, ni dans le fond, ni dans
la forme, il n'est apparu des termes qui disent que les travailleurs
municipaux de la santé ne font pas partie des personnels publics
de la santé". Et de lancer: "Nous estimons que c'est une discrimination
et une injustice qu'il va falloir réparer, en ce sens qu'il n'y
a pas deux politiques de santé publique au Sénégal". Aussi, ont-ils
décidé de débrayer de manière illimitée jusqu'à ce que les primes
de motivation leur soient payées. Les travailleurs municipaux estiment
que les collectivités locales sont des démembrements de l'État et
qu'ils ont les mêmes compétences et assurent les mêmes missions
de service public et cela au bénéfice des populations que les agents
de l'État.
Le
secrétaire général du Sudtm souligne que le mouvement est suivi
par les travailleurs de l'hôpital Abass Ndao et des différentes
structures de santé municipale de Dakar qui compte quatre districts
soit quelque 600 agents municipaux. "Dans ces districts, le personnel
municipal représente près de 70% du personnel tout corps confondu"
fait-il remarquer. Cependant, précise-t-il, "nous avons pris toutes
les dispositions nécessaires pour assurer un service minimum, à
savoir la prise en charge des urgences et des malades hospitalisés
".
Au
delà de la prime de motivation qui a fait déborder le vase, selon
Sidya Ndiaye, "nous avons d'autres revendications". Les agents municipaux
de la santé exigent en effet une meilleure considération pour leur
corps, un statut de la fonction publique territoriale, la tenue
régulière, et en leur présence, des commissions d'avancement et
de reclassement du personnel, l'intégration du personnel médical
municipal dans les commissions de pèlerinage à la Mecque et à Rome,
le paiement des salaires à temps et la régularisation des travailleurs
contractuels.
Dans
le cadre de leur stratégie de lutte, les agents municipaux de la
santé ont prévu de faire une marche de protestation vendredi 18
janvier pour sensibiliser les populations sur leur situation. Ismaïla
SARRE
Lire l'article original : www.sudonline.sn/archives/17012002.htm
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