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Plan stratégique contre le sida : 7 000 personnes bénéficieront du traitement antirétroviral d’ici 2006 - Le soleil - Sénégal - 24/01/02

D’ici 2006, 7.000 personnes devraient pouvoir bénéficier dans les dix régions de médicaments ARV contre 450 actuellement. Dans la même période, le dépistage devrait être généralisé. Ce sont là deux des axes forts du plan stratégique 2002 – 2006 de lutte contre le SIDA.

“ Nous allons continuer à soutenir le Sénégal dans le sens d’un accroissement des appuis, vu les acquis excellents qu’il a obtenus dans le contrôle de l’infection à VIH durant ces dix dernières années d’engagement. Ce que les Sénégalais doivent percevoir à travers cela, c’est un grand défi à relever, car il s’agit d’empêcher leur pays (le Sénégal) à atteindre un taux critique de séroprévalence de l’infection ; l’épidémie deviendrait incontrôlable et, on sentirait rapidement et durablement les effets désastreux socio-économiques comme ceux que l’on note actuellement dans de nombreux pays d’Afrique Australe et du Centre. Nous allons nous y mettre, mais il faut que tout le monde aussi s’y mette dans cette phase décisive, du plus haut niveau de l’Etat jusqu’aux communautés de base les plus reculées, en passant par les ministères, les entreprises privées, le secteur informel, les ONGs, les associations, les guides religieux, les artistes, les vedettes du sport, etc ”.

Ces paroles sont celles d’un représentant d’un organisme international, partenaire au développement de longue date du Sénégal dans le secteur de la Santé. Il assistait, mardi matin, à une présentation par le Dr Ibra Ndoye coordinateur du PNLS des résultats 2001 de la lutte contre le SIDA et également du plan stratégique (2002-2006) qui devrait empêcher le Sénégal d’atteindre le taux fatidique (selon les experts) de 3 %. Le gouvernement a apparemment pris la mesure du challenge qui se présente. En effet, une nouvelle dynamique est dégagée avec la publication d’un décret présidentiel portant la mise en place d’un conseil national de lutte contre le SIDA en remplacement du comité national de lutte contre le SIDA (CNLS). Ce conseil national est présidé par le Premier ministre. Tous les départements ministériels y sont représentés.

“ La mise en place de ce conseil national est une vision stratégique du gouvernement du Sénégal, mais il n’est pas une exigence de la Banque mondiale qui a accordé un appui sur cinq ans de 30 millions de dollars (21 milliards de Fcfa environ) à ce plan stratégique. Ce plan négocié en octobre dernier à Washington ”, a confié un partenaire au développement aux participants de la réunion d’évaluation interne préparatoire du programme de développement intégré de la santé (PDIS), actuellement dans sa dernière année.

TRANSMISSION MERE-ENFANT

Le gouvernement mettra d’ailleurs, dans le cadre de son budget, 19,1 millions de dollars US (soit 13,7 milliards de FCFA environ) dans la réalisation de ce plan 2002-2006. 7,5 milliards seront affectés au ministère de la Santé et de la Prévention qui assure la vice-présidence du conseil national. En outre, 400 millions de FCFA seront alloués au département de l’Education nationale impliqué depuis quelques années dans la prévention de l’infection dans les écoles et les universités. Dans le plan, il s’agira pour ce ministère de développer des stratégies à travers le système éducatif formel et informel. 200 millions iront au ministère chargé des Femmes, 200 millions à la Jeunesse, 200 millions aux Forces armées et à l’Intérieur. Enfin 200 millions seront affectés au ministère chargé du Travail.

Il faudrait donc globalement 78,5 millions de dollars US, selon les prévisions. 59,9 millions de dollars sont déjà diversement logés à l’intérieur de programmations budgétaires. Seuls 18, 6 millions de dollars sont à rechercher. Dans la clé de répartition proposée, 19,5 milliards F CFA seront alloués à l’accès aux traitements antirétroviraux, au dispositif thérapeutique de lutte contre la transmission de la mère à l’enfant, les infections opportunistes chez les malades et les personnes vivant avec le VIH et le développement de centres de dépistage volontaire ; 13 milliards seront consacrés à l’IEC, à la communication et à l’intervention pour le changement de comportement (CCC/ICC). La surveillance, la recherche et l’évaluation recevront 5,7 milliards, tandis que la sécurisation des dons de sang à transfuser et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles qui, elles, offrent des voies “ royales ” à l’infection à VIH se voient toutes deux proposer respectivement, 1, 1 milliard de FCFA et 5,4 milliards. En ce qui concerne le programme de lutte contre la transmission de la mère à l’enfant (PTME) qui a débuté dans la région de Dakar dans trois sites. Il s’agit du centre de santé Roi Baudouin de Guédiawaye, de l’hôpital Aristides Le Dantec (HALD) et de l’hôpital Principal. Les résultats obtenus ont été satisfaisants en attendant de plus amples informations sur le consentement éclairé et la prise en charge psychosociale avant et après les tests. Pour ce PTME, des contacts ont été effectués au cours de 14.548 consultations prénatales (CPN), dont 12.306 au Roi Baudouin, 504 à HALD et 1.738 à Principal. En tout 12.358 tests ont été proposés aux consultantes et seuls 8.438 ont été acceptés. En fin de compte, il n’a pu être faits effectivement que 5.731 tests qui ont révélé que 95 femmes enceintes étaient séropositives. Sur les 51 enfants mis au monde par ces femmes prises en charge et sous traitements ARV, seuls deux ont été infectés.

GÉNÉRALISATION DU DÉPISTAGE

Selon le Dr Ibra Ndoye, qui d’ailleurs a été choisi par le gouvernement comme directeur exécutif de conseil national suite à un appel d’offres d’emploi suivi de soumissions individuelles, “ Il s’agit de faire mieux qu’avant ou tout au moins maintenir le cap ”. Pour gérer ce fonds, il a été proposé la mise en place d’une agence fiduciaire, dotées de structures décentralisées, chargée de piloter les financements et d’en tenir le tableau de bord comptable.

Dans les présentations des différentes évaluations des régions médicales et des chefs de programmes de santé, une complainte est revenue. Celle-ci, qui revient dans les débats depuis 1998, année de lancement du PDIS et même bien, a trait aux difficultés de décaissement dues à la multitude de procédures dans les rangs des bailleurs de fonds. “ Cette agence qui devrait être gérée par une société financière privée, à travers des soumissions à un appel d’offre en règle, devrait pouvoir abriter la gestion des fonds des partenaires qui voudraient bien les lui confier ”, a expliqué le Dr Ndoye.

D’ici 2006, 7.000 personnes devraient pouvoir bénéficier dans les dix régions de médicaments ARV contre 450 actuellement. Dans la même période, le dépistage devrait pouvoir être généralisé. Il y aura, en outre, une décentralisation en deux ans du programme contre la transmission de la mère dans les dix régions et un renforcement du contrôle du sang par le dépistage aussi de la syphilis, de l’hépatite B, voire C, à côté de celui du VIH. Ainsi, plus de 25.000 dons de sang ont été testés au cours de l’année 2001 pour le VIH et d’autres agents infectieux notamment l’hépatite B et la syphilis.

Un accent sera particulièrement mis sur les jeunes, les prostituées clandestines et surtout les migrants. Une attention sera (enfin) accordée à un point négligé jusqu’ici par un comité consultatif “ somnolent ” et qui concerne les questions éthiques et juridiques dans la recherche, la prise en charge et les droits des personnes affectées par le SIDA ou vivant avec le VIH.


L’AVANT-DERNIERE EVALUATION ANNUELLE

C’est ce matin au Méridien Président que seront ouverts les travaux de la réunion annuelle conjointe (RAC) autour du programme de développement intégré de la Santé (PDIS). C’est l’avant-dernière RAC sur ce programme lancé en 1998 sur cinq ans avec un budget prévisionnel de 229 milliards de frs cfa (l’Etat supporte 52 % du budget contre 30 % pris en charge par les partenaires au développement). En “ prélude ” à cette RAC, les résultats “ encore mitigés ” de ces quatre ans écoulés ont été communiqués, ces dix derniers jours, à tous les acteurs (directeurs et chefs de services nationaux médecins chefs de régions, chefs de programmes ou de projets, Ong, Organismes internationaux et pays étrangers bailleurs de fonds). Ces acteurs étaient en réunion ces derniers jours à Dakar. Cela leur a permis de poser un regard critique sur le PDIS qui avait divers objectifs prioritaires dont la réduction des taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile encore élevés. La vaccination a chuté sérieusement. La mise en marche de plusieurs structures de santé, voire leur réalisation prévue au programme du PDIS, n’est pas encore effective. Le médicament continue d’être encore ‘’trop cher’’. Les ressources humaines sont encore insuffisantes. Les mêmes contraintes de gestion et de coordination surgissent chaque année, etc. Cette RAC devrait, en tout cas, permettre au moins de préparer le PDIS ‘’2e génération’’ en ce qui concerne la deuxième partie du plan décennal de développement sanitaire (1998-2007). FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10945&index__edition=9497

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