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La maternité de Vélingara dispensera des soins obstétricaux d’urgence - Le soleil - Sénégal - 24/01/02

La maternité de Vélingara offrira des soins obstétricaux d’urgence (SOU) pour accentuer la lutte contre la mortalité maternelle. Dans ce dessein, les locaux de la maternité seront réhabilités, l’équipement modernisé et renforcé. Le personnel sera aussi formé. Toutes ces activités sont prévues dans le cadre du nouveau programme FNUAP/gouvernement du Sénégal (2002-2006) qui démarre dans les prochaines semaines. La révélation a été faite par le Médecin Colonel, Adama Ndoye, Chef du Service national de la santé de la reproduction au ministère de la Santé et de la Prévention qui vient de séjourner dans la région de Kolda en compagnie du représentant du FNUAP au Sénégal, M. Essan Niangoran.

Tambacounda et Kolda sont les deux régions qui bénéficieront du prochain programme du Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP). Son coût global est estimé à environ 10 milliards de FCFA. Il va démarrer dans les prochaines semaines pour finir au 31 Décembre 2006. Il sera, entre autres, axé sur la santé de la reproduction, notamment des adolescents, la scolarisation des filles et les questions de genre.

Selon M. Essan Niangoran, le Représentant du FNUAP, le volet “ santé de la reproduction ” de ce nouveau programme comprendra 4 composantes. Il s'agit de la santé de la mère et de l'enfant, de la planification familiale, de la lutte contre les MST “ y compris le Sida ” et de l'excision, ” sans oublier toutes les autres mutilations génitales féminines ”. À ce point, il a ajouté la prise en charge des jeunes “ pour donner à ceux-ci suffisamment d'informations et les conseiller sur les questions de santé de la reproduction ”. Le second volet a trait au plaidoyer pour une plus grande scolarisation des filles. “ Nous allons également travailler sur la question des genres pour faire en sorte qu'au niveau des relations entre hommes et femmes, il y ait plus d'égalité et d'équité ”. Ce sera, selon toujours M. Niangoran, par le développement d'actions de plaidoyer “ et même d'information et d'éducation pour la communauté ”. Il y aura également un volet axé sur la parenté responsable.

Par rapport à l'exécution de ce programme, il a expliqué que “ pour le moment, nous allons travailler avec le ministère de la Santé, précisément avec le Service national de la santé et de la reproduction. Pour le ministère de la jeunesse, ce sera avec le Projet de promotion des jeunes ”. Concernant le ministère de la Famille et de la Petite enfance, le programme aura comme partenaire la direction chargée du bien-être familial. “ Une fois que le programme sera mis en place avec ses différents projets, nous verrons comment travailler avec les démembrements de ces différents services dans les régions de Tambacounda et de Kolda ”.

DES TELECENTRES POUR SAUVER DES VIES

D'après le Médecin Colonel, Adama Ndoye, Chef du Service national de la santé de la reproduction, le programme du FNUAP favorisera le renforcement de bon nombre de structures sanitaires des régions de Kolda et de Tambacounda. Il a révélé que le FNUAP a décidé de faire démarrer les soins obstétricaux d'urgence (SOU) à la maternité de Vélingara. Cela suppose, a-t-il indiqué, la réhabilitation des locaux, la création d'un bloc opératoire sur les lieux et la formation du personnel “ pour que les gens puissent opérer effectivement et non plus évacuer les patients, comme ils le font jusqu’à présent, vers Kolda ou Tambacounda ”. Il a ajouté que des postes de santé seront aussi réhabilités, leurs équipements renforcés et le personnel formé. “ Il s'y ajoute l'installation d'un système de téléphonie - cela pourrait être des télécentres - dans les postés de santé. Ce dispositif permettra à l'infirmier d’appeler rapidement les centres de santé pour une rapide évacuation des malades à opérer ”.

Le médecin Colonel Ndoye a aussi annoncé la formation des infirmiers en soins obstétricaux d'urgence de base. “ Ce qui n'a jamais existé encore. Nous serons les premiers à le faire à travers ce projet ”. Toutefois, a-t-il ajouté, toute urgence chirurgicale, ne signifie pas une opération, une césarienne. “ Il y a des actes qu’on peut faire pour sauver la femme sans la référer. Tous les infirmiers des deux régions bénéficieront de cette formation. Si on le fait, on pourra régler beaucoup de problèmes en aval avant que la catastrophe n’arrive en amont ”, a soutenu le médecin colonel Adama Ndoye. Selon lui, un des objectifs de ce programme 2002 - 2006 du FNUAP est de faire baisser considérablement le taux de la mortalité maternelle dans les régions de Tambacounda et de Kolda. Dans cette partie du Sénégal, on atteint des pointes de 1200 décès de femmes pour 100.000 naissances vivantes contre 510 décès pour 100.000 naissances vivantes au plan national.

“ Si tous les blocs opératoires prévus sont installés et fonctionnent normalement et si les postes de santé ciblés ont leurs infirmiers formés en soins obstétricaux d'urgence, je parie que la mortalité maternelle pourra baisser de 50 % d'ici 2010 ”, a t-il déclaré. Il a toutefois précisé, tout comme M. Essan Niangoran, que la mortalité maternelle ne sera éradiquée au Sénégal qu'à partir d'une approche multisectorielle “ avec une conjonction d'efforts à tous les niveaux ”. MOUSSA SADIO

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=10935&index__edition=9497

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