Le secteur de la santé sera le
premier aujourd'hui à voir ses nouvelles recrues, parmi les 5 000
emplois par an que le président de la République avait promis.
Les recrutements dans la fonction publique démarrent aujourd'hui.
La liste commence par les agents du service de la santé, au nombre
de 642. Ils seront les premiers à être servis, parmi les cinq mille
emplois, que l'Etat du Sénégal compte pourvoir cette année. Et ce,
jusqu'en 2005. C'est-à-dire au total 15 mille emplois. Ensuite,
viendront en désordre, les secteurs comme la police, la gendarmerie,
la douane, la justice, les parcs nationaux, les personnels du chiffre,
l'éducation…
Le secteur de la santé a ouvert les marches, parce qu'il fait partie
des "secteurs sociaux privilégiés par les bailleurs de fonds", comme
"l'éducation", selon M. Mouhamadou Lamine Diallo, le directeur de
la Fonction publique. Il explique que "les secteurs sociaux sont
privilégiés (Education, Santé) ainsi que la Justice, la Sécurité
et les régies financières, mais les autres besoins de l'administration
sont également pris en compte de façon à renforcer la performance
et l'efficacité de celle-ci, étant entendu que, parallèlement, la
stratégie de rémunération sera revue en vue de son adaptation au
nouveau contexte". D'ailleurs, le ministère du Travail et de la
Fonction publique, en partenariat avec celui du Budget, ont "décidé
de mettre en œuvre une étude pour revoir la stratégie de rémunération
des membres de l'administration", note-t-il. Et ce, parce que, selon
M. Diallo, "il y va de l'amélioration de la qualité de la fonction
de l'administration sénégalaise." Elle va constituer aussi, un pan
important dans "la lutte contre la corruption", pense-t-il.
A en croire M. Diallo, pour les 642 agents qui vont être recrutés
aujourd'hui, 1 322 agents ont eu à déposer leur demande. Très souvent,
sur certains secteurs de la santé, l'offre est supérieure à la demande.
Par exemple, une offre de recrutement de 101 médecins spécialistes
n'a reçu que 9 réponses. Il en est de même pour les techniciens
anesthésistes. Les postes à pourvoir sont à 22. Ils n'ont été que
quatre à se présenter. Idem pour les sages-femmes. 44 demandes seulement
ont été reçues au ministère du Travail et de la Fonction publique,
alors que 80 postes étaient offerts. La liste n'est pas exhaustive.
Cela pose, alors, le problème de "la professionnalisation, de la
qualification", dans ces secteurs cités. Autrement dit, les gens
qui effectuent des formations dans ces secteurs sont à compter.
Pour ce qui est des handicapés, à qui le président de la République
soulignait qu'ils constitueraient les 15% des cinq mille recrus,
le directeur de la Fonction publique indique avoir reçu "des instructions
pour faire de la discrimination positive en faveur des handicapés".
Et que, "à compétence égale, c'est le handicapé qui sera recruté".
C'est dire qu'on peut dépasser à ce rythme les 15% indiqués par
le président de la République, comme on pourrait ne pas les atteindre,
s'il n'y a pas de handicapés postulants à un poste. A la question
de savoir, si la transparence sera de mise dans ces recrutements
et s'il n'y a pas risque de politisation du projet, M. Diallo précise
que "les dossiers que nous recevons sont ceux des Sénégalais. C'est
une commission nationale qui se charge du travail, et qui travaille
en toute objectivité. Des tests sont organisés dans certains cas,
des entretiens pour d'autres cas. Il n'y a pas de considération
partisane dans ce processus de mise en œuvre de la stratégie de
recrutement". D'ailleurs, "des experts viennent pour apprécier notre
travail", finit-il de noter.
Fatou FAYE
Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=11392
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