Une simple maison d'habitation au carrefour de
l'hôtel le Paradis à Ngousso, à proximité d'un débit de boisson.
Une plaque qui donne des indications sur ce lieu assez spécial.
Le centre de santé de médecine traditionnelle chinoise ne paye pas
de mine. Pourtant, comme plusieurs autres centres visités à Yaoundé,
il est assez fréquenté par des malades qui viennent y faire des
séances d'acupuncture, une technique chinoise de soins vieille de
plus de 5000 ans et reposant sur le placement judicieux d'aiguilles
métalliques très fines (environ 0,22 millimètres) sur des points
précis du corps humain. Le but ici étant d'équilibrer l'énergie
vitale des organes du corps et de l'esprit.
Marie Noëlle Nguiateu de nationalité camerounaise
et Hong de nationalité chinoise y travaillent à plein temps. Ainsi,
dès 8 h du matin jusqu'à 16 h, elles reçoivent environ une dizaine
de patients tous les jours ouvrables de la semaine. Chacun vient
avec son problème précis. "Je souffre d'un mal de nerfs depuis bien
longtemps. J'ai suivi un traitement dans un hôpital moderne et j'ai
été soulagé. Mais là, je viens de rechuter et on m'a conseillé la
médecine chinoise. Après un diagnostic fait par un médecin chinois,
il m'a conseillé de faire dix séances d'acupuncture. Je ne suis
qu'à la sixième et, je me sens nettement mieux. Mes douleurs du
cou ont disparu", explique Jérôme B, un malade rencontré dans ledit
centre.
En effet, les personnes souffrant de problèmes
de nerfs, de rhumatismes, du mal d'estomac, de paralysies faciales
ou encore les hémiplégiques ont de plus en plus recours à l'acupuncture,
un art qui n'était pourtant pas autant répandu dans la ville de
Yaoundé. Il y a quelques années, l'hôpital chinois de Mbalmayo était
encore le seul endroit approprié pour de tels soins. Aujourd'hui,
du centre de médecine chinoise sis au quartier Ngousso, à celui
de Tsinga, en passant par ceux de Biyem-Assi, Medong ou à l'hôpital
gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, le fondement est le
même. Une fois le diagnostic du médecin établi, le nombre de passage
d'acupuncture prescrit, pas moins d'une dizaine pour tous les cas,
avec une somme qui oscille entre 10 000 et 15 000 fCfa par séance,
on passe à la pratique proprement dite. Mais avant ça, le praticien
doit mettre son patient en confiance. Il le rassure sur le déroulement
des soins. " Très souvent les malades ont peur. Avant de stériliser
les aiguilles, nous les leur donnons. En les touchant, ils se familiarisent
avec ce matériel qui une fois placées sur les points d'acupuncture,
ne fait pourtant pas mal. L'introduction des aiguilles d'acupuncture
se fait sans douleur ou comparable à la piqûre d'un moustique. Lorsque
les aiguilles sont en place, le patient ressent ordinairement une
sensation de bien-être et de détente ", explique le Dr Yiang du
Centre de médecine chinoise de Biyem-Assi.
Pratique
Par ailleurs, cette science à la fois naturelle
et empirique n'est pas aussi simple que d'aucun l'imagine. C'est-à-dire,
que non seulement les symptômes de la maladie sont étudiés, mais
autour tout le reste du corps. Une bonne évaluation peut prendre
jusqu'à une heure trente et inclut un questionnement détaillé de
chaque aspect de la santé, une observation de la langue et du corps,
la prise des différents pouls et la palpation de certains points
stratégiques du corps, situés sur les méridiens. De cette façon,
il est possible de déterminer la cause initiale du problème pour
ainsi le traiter à la source et éviter qu'il ne se reproduise. "
Un cardiaque qui a mal aux nerfs ne peut pas être soumis à l'acupuncture
pour éviter un éventuel choc. En un mot, l'essentiel de l'acupuncteur
se trouve dans sa capacité du spécialiste à observer son patient
en lui posant des questions sur son état général de santé afin d'identifier
avec précision la véritable source du problème ", ajoute le spécialiste.
Après, l'acupuncteur repère les points d'acupuncture, ces zones
situées sur des trajets nommés méridiens et correspondant aux canaux
d'énergie parcourant le corps. Et, avec une finesse qui évite la
moindre douleur au malade et en quinze ou trente minutes, le tour
est joué. Ainsi, la façon de piquer dépend de l'état de relaxation
et de confiance du patient. À la fin, le patient a droit à un massage
aux huiles essentielles pour décontracter ses muscles et chasser
le froid. Cela favoriserait également l'évolution rapide du traitement.
Marie Noëlle avoue qu'un patient avertit peut se piquer à domicile
au cas où il ressent une douleur. Et que parlant de risque potentiel
de contamination aux maladies, ils sont contourner par une hygiène
scrupuleuse du matériel de travail et des pratiquants.
Sorèle Guebediang à Bessong(stagiaire)
Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=all&id=1076924794
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