La salle de conférences de l'Organisation ouest
africaine de la santé (OOAS) de Bobo-Dioulasso abrite du 9 au 13
février un cours international de formation de formateurs sur la
surveillance de la deuxième génération du VIH/Sida et des IST en
Afrique francophone. Ce cours est organisé par l'Organisation mondiale
de la santé (OMS), les Centres de contrôles des maladies (CDC) des
Etats Unis et le Centre Muraz de Bobo-Dioulasso.
Le cours de Bobo est dispensé à travers un manuel
de formation qui comprend un guide du facilitateur et quatre modules,
à 22 participants venus du Bénin, du Cameroun, de Centrafrique,
du Mali, de la Mauritanie, du Niger, de la République du Congo,
du Sénégal et du Burkina. Il a pour objectif de contribuer au renforcement
de la capacité des pays à planifier, mettre en œuvre, suivre et
évaluer les systèmes de surveillance du VIH/Sida et des IST dans
la région africaine de l'OMS. Le cours s'adresse aux épidémiologistes
et responsables de la surveillance du VIH/Sida et des IST au niveau
national, régional, provincial et du district. Cet objectif, de
l'avis de l'OMS revêt une importance capitale parce que rappelle-t-elle
: "La plupart de nos différents pays comptabilisent aujourd'hui
20 ans de recul sur l'épidémie du VIH/Sida" en raison des systèmes
de surveillance qui montrent des insuffisances : application irrégulière
des définitions nationales des cas, existence de définition de cas
inappropriés, sous-diagnostic, sous notification, absence d'analyse,
de dissémination et d'utilisation des données générées. La 2ème
génération de surveillance épidémiologique vient pour expliquer
pourquoi les gens continuent à s'infecter malgré les efforts de
prévention et de lutte, a expliqué le Dr Nicolas Méda, l'un des
directeurs du cours. Aussi la formation qui se déroule à Bobo-Dioulasso
amènera-t-elle les participants à se familiariser avec le contenu
des modules de formation sur la surveillance du VIH/Sida et des
IST. Elle leur permettra également d'acquérir les compétences nécessaires
à l'encadrement des formations nationales et régionales et d'établir
un consensus sur les modalités d'organisation des ateliers nationaux.
Ces participants devront, en retour être capables d'organiser des
ateliers nationaux au niveau régional, provincial ou du district
pour les acteurs du système de surveillance.
A la cérémonie d'ouverture, le haut-commissaire
de la province de Houet qui représentait le ministre de la Santé
a déclaré : "Le gouvernement attend beaucoup de ce cours international…notamment
de meilleures données sur l'épidémie qui nous serviront à mieux
faire les programmations stratégiques des ressources déjà très limitées
dans le domaine du VIH/Sida". Cela, indépendamment des appuis déjà
réalisés par le Centre Muraz dans la surveillance épidémiologique
du VIH/Sida et des IST et relevés par le Dr Serge Diagbouga, directeur
dudit centre. Il s'agit de l'évaluation complète et la reformulation
du système de surveillance du VIH/Sida au Burkina en 1997, date
à partir de laquelle des données régulières sur l'épidémie du Sida
dans le pays sont disponibles. On peut citer l'appui de pays comme
le Bénin, Madagascar et le Rwanda dans l'évaluation et le renforcement
de leur système de surveillance épidémiologique, l'estimation et
la projection de l'épidémie au Burkina réalisées en novembre 2003
à l'aide des nouveaux outils OMS/ONUSIDA et la réalisation actuelle
du projet VIRUS, une étude d'analyse complète de la situation du
VIH/Sida, des IST en milieux urbain et rural et dans les secteurs
clés du développement à la demande du secrétariat permanent du Conseil
national de lutte contre le Sida et les IST (SP-CNLS/IST) et des
partenaires au développement.
Urbain KABORE
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2004_12_02/sidwaya.htm
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