Le IVe Salon international des remèdes naturels
(SIRENA-pharma-Expo) se tient à la Maison du peuple de Ouagadougou
du 21 au 29 février 2004. Des tradipraticiens venus d'Afrique et
d'Europe, exposent leurs remèdes naturels au grand public. Ils échangeront
par ailleurs leurs expériences sur le thème : "Rôle et place de
la médecine et de la pharmacopée traditionnelles dans la lutte contre
les maladies opportunistes du VIH-Sida en Afrique".
Une cinquantaine de stands remplis de remèdes naturels
attendent les visiteurs à la Maison du peuple de Ouagadougou. Ils
auront le loisir entre les remèdes naturels liquides dans les bouteilles,
les feuilles, les racines, la poudre, etc.
Au delà de l'exposition la 4e édition du SIRENA a choisi comme thème
"Rôle et place de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles
dans la lutte contre les maladies opportunistes du VIH-Sida en Afrique"
pour étudier et identifier les meilleurs moyens d'associer les tradipraticiens
à la lutte contre la pandémie en Afrique. La rencontre entend également
formuler des recommandations à l'OMS et aux gouvernements des pays
africains quant aux mesures appropriées à prendre pour faciliter
la participation des tradipraticiens à la lutte contre le Sida.
Une nécessité de collaboration
"Comme jusqu'à présent la médecine moderne n'a
pu juguler la propagation de l'infection à VIH, on s'est tourné
à nouveau vers les possibilités offertes par la médecine traditionnelle
mais surtout vers les tradipraticiens de santé qui pourraient jouer
un rôle majeur dans la mise en œuvre des stratégies nationales visant
à lutter contre l'infection à VIH", a indiqué M. Théophile Kamanga
Ouédraogo, responsable du SIRENA. En effet, de par leur rôle social
et leur "autorité relative", les tradipraticiens seraient à même
d'influer sur la communauté pour éviter le rejet des personnes infectées
par le VIH. Un atout dans la prise en charge sociale des personnes
vivant avec le VIH. En outre, à l'heure actuelle, toutes les pistes
doivent être explorées dans la recherche d'une solution définitive
à la pandémie du Sida. M. Théophile Kamanga Ouédraogo d'attirer
l'attention que les tradipraticiens ne doivent plus être considérés
seulement par les professionnels de santé publique "comme des agents
de santé potentielle à sensibiliser et à associer du fait de manque
de personnel".
Le secrétaire général du ministère de la Santé Jean-Gabriel Ouango,
présidant la cérémonie d'ouverture, a noté que la lutte contre le
VIH-Sida et les maladies opportunistes constitue une priorité du
gouvernement burkinabè qui s'attelle à mettre tout en œuvre pour
une meilleure prise en charge des personnes vivant avec le VIH.
Il trouve que le thème de la présente édition est en adéquation
avec la nécessité d'impliquer les tradipraticiens dans la lutte
contre le Sida. "Les tradipraticiens de santé, qui maîtrisent parfaitement
les langues locales, peuvent être un excellent relais pour l'information
sanitaire au niveau de la communauté. Nous pensons également que
la pharmacopée traditionnelle recèle des plantes médicinales ayant
fait leur preuve dans le traitement de certaines maladies infectieuses
associées au VIH-Sida", a soutenu M. Ouango. Toutefois, a-t-il poursuivi,
l'utilisation de ces recettes à grande échelle nécessite une validation
scientifique préalable. C'est pourquoi il a invité les tradipraticiens
à une franche collaboration avec les agents de santé et les chercheurs
pour arriver à la mise au point de médicaments respectant les critères
de qualité, d'efficacité et de sécurité d'emploi.
Charles OUEDRAOGO
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2004_24_02/sidwaya.htm
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