Les
représentants des Institutions de Coo-pération multilatérale et
bilatérale, d’Institutions républicaines, les préfets de région,
maires de la ville d’Abidjan et autres personnalités politiques
et administratives ivoiriennes, n’ont pas voulu se faire conter
l’événement qu’annonçaient des banderoles bien visibles, dans la
salle de conférences de l’Ecole Nationale de Statistique et d’économie
appliquée (ENSEA), à Cocody. “ Cérémonie de présentation des résultats
de la deuxième enquête démographique et de santé de la Côte d’Ivoire.
” Par leur présence massive hier à l’ENSEA, les participants ont
marqué l’intérêt qu’ils accordent aux statistiques d’une façon générale
et à la mesure pour l’évaluation et la planification des actions
de santé en faveur d’un mieux-être de la population ivoirienne.
On comprend dès lors aisément, la joie affichée par le ministre
de la Santé, Pr Abouo N’Dori qui répondait favorablement à l’invite
à lui faite par les organisateurs de la manifestation en ces termes
: “ entrez dans le monde de la santé avec des chiffres fiables ”.
De fait, l’enquête démographique et de santé de 1998 fournit des
taux démographiques comme les taux de fécondité et les taux de “
mortalité infanto ”. Elle analyse, révèle-t-on, les facteurs qui
déterminent les niveaux et les tendances de la fécondité et de la
mortalité infantile et juvénile. Cette étude mesure les taux d’utilisation
et les niveaux des besoins non satisfaits de la contraception…
Ce
sont, indique-t-on, autant de données de base qui sont utiles pour
évaluer les programmes de population et de santé d’une part. Et
pour planifier d’autre part de nouvelles stratégies en vue d’améliorer
la santé et le bien-être de la population. Des statistiques utiles
dans la conduite des actions de développement. Il est indiqué d’avoir
des données en matière d’éducation par exemple.
A
ce niveau, on estime que cinquante sept pour cent des enfants en
âge d’aller à l’école primaire (enfants âgés de 6 – 11 ans) fréquentent
une école primaire. La scolarisation dans les régions du nord (Korhogo)
et du Nord –Ouest (Odienné) serait de loin inférieure à celle du
reste du pays, avec respectivement 36 et 43 %. Au plan national,
malgré les progrès constants enregistrés, les spécialistes sont
formels : il existe encore un écart de près de 10 points entre la
scolarisation des garçons et celle des filles, favorable aux garçons.
La situation n’est guère reluisante en matière d’eau et assainissement
: 82% de la population a, dit-on, accès à l’eau potable – 88% dans
les zones urbaines et 74 % dans les zones rurales. Précision. C’est
dans le Sud-Ouest (San Pedro) que les populations auraient le niveau
le plus faible d’accès à l’eau potable avec 72%.
Autre
indicateur : la fécondité. Si, reconnaît-on, les conditions et niveaux
actuels de fécondité demeurent inchangés, les femmes de Côte d’Ivoire
donneront naissance, en moyenne, à 5 , 2 enfants en fin de vie féconde.
Bon à savoir : le niveau de fécondité des Ivoiriennes est le même
pour les femmes du Nigeria. Au Ghana, les femmes donneraient naissance
à 4 , 6 enfants. Déjà à 16 ans, les études montrent que 3 filles
sur 10 sont mères ou enceintes de leur premier enfant et cette proportion
s’élève rapidement à près de 50 % à 19 ans.
Remarque
: la fécondité est beaucoup plus faible en milieu urbain, surtout
chez les femmes d’Abidjan, ainsi que parmi les femmes instruites
d’un niveau secondaire ou plus. L’âge précoce aux premiers rapports
sexuels (16, 1 ans) et la première union (18, 7 ans), expliqueraient
en partie la fécondité plutôt élevée. Bien que les besoins en planification
familiale aient diminué depuis 1994 (43%) comme l’indique l’étude,
il n’en demeure pas moins que 28% de femmes ont toujours des besoins
non satisfaits en matière de planification familiale. Et ce n’est
pas tout. (Nous y reviendrons). DOUH. L. PATRICE
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=10541
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