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Paludisme, le plus grand tueur en série… - Le soleil - Sénégal - 12/04/02

Le paludisme occupe une fois encore le rang de vedette, comme le “serial killer” (tueur en série) le plus en vue dans les pays en voie de développement, notamment ceux d’Afrique subsaharienne. Dans cette attention particulière qui lui est réservée par les chercheurs africains réunis depuis mercredi dernier à Dakar, Il est suivi par les bilharzioses, les vers intestinaux, les trypanosomes et d’autres pathologies non moins importantes.

Plus d’une cinquantaine de communications sur des résultats de travaux de recherche est consacrée au paludisme aux congrès conjoints de deux sociétés médicales (la société ouest africaine de parasitologie et la société africaine de biologie clinique).

Ces études sur le paludisme ont été effectuées dans de nombreux pays de la sous-région ouest africaine (Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso, Tchad, Niger, Mali, Guinée, Mauritanie) et aussi d’Afrique centrale.

Au Sénégal, de nombreuses études sont menées par des institutions de recherche comme le département de Parasitologie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, l’Institut Pasteur de Dakar, le Programme de lutte contre le paludisme et l’Institut Recherche et Développement (IRD) dans la vallée du fleuve Sénégal, les environs du Lac de Guiers et d’autres cours d’eau dans les départements de Podor et Dagana, où l’on note une multiplication des aménagements hydroagricoles.

Les chercheurs scrutent la recrudescence éventuelle de cette endémie grave (responsable du plus haut taux de mortalité et de morbidité), l’émergence de souches résistantes du parasite, l’impact de la chimioprophylaxie chez la femme enceinte et l’enfant, les réponses immunitaires, l’efficacité de la chloroquine, le médicament de première intention et plus accessible pour la majorité de la population, les gènes de prédisposition au paludisme, etc.

EFFETS MITIGES DE LA PROPHYLAXIE

Une étude a tenté de suivre l’infection palustre du placenta sur un échantillon de 8469 femmes de 13 à 49 ans à la maternité du centre de santé Roi Baudoin à Guédiawaye, dans la grande banlieue dakaroise et Thiadiaye (région de Kaolack) pour savoir sa relation avec la fréquence des accidents obstétricaux 17,5%. L’étude révèle aussi que malgré les politiques de chimioprophylaxie mises en place, “le paludisme chez la femme enceinte demeure un problème pour la mère et le nouveau-né en milieu rural et péri-urbain”.

“La prophylaxie par la prise hebdomadaire de chloroquine telle qu’elle est appliquée par les femmes enceintes ne diminue pas de façon significative la prévalence de l’infection palustre”, a conclu l’étude faite à Guédiawaye par l’IRD et l’équipe de la maternité. Il souligne toutefois des possibilités de défaillances dans l’observation des protocoles ou de résistance de souches du parasite à la chloroquine.

Les bilharzioses, notamment les formes urinaire et intestinale, inquiètent également les autorités sanitaires de plusieurs pays de la sous-région, notamment de l’espace sahélien, où l’on cherche, par l’accroissement des aménagements hydroagricoles, à atteindre l’autosuffisance alimentaire.

La plupart des études montrent l’ampleur du problème au Sénégal, particulièrement dans la vallée du fleuve Sénégal, au Burkina, en Mauritanie, au Niger et au Mali, ainsi que la nécessité de renforcer les programmes de lutte et la disponibilité en “praziquantel”, le seul médicament (encore) efficace contre cette affection.

Une étude montre qu’au Niger, un impact croissant de la bilharziose urinaire chez la femme qui peut être source d’infertilité ou de complications obstétricales. FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=13183&index__edition=9559

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