Contactez_nous
La_santé_tropicale_sur_internet  
www_santetropicale_com
Accès aux traitements du sida : doublement du nombre des bénéficiaires - Le soleil - Sénégal - 13/04/02

Le ministre français de la Santé, le Dr Bernard Kouchner, a signé, hier matin à Dakar, avec son homologue sénégalais, le Pr. Awa Marie Coll Seck, les textes d’un accord portant sur un appui d’un montant de 1 million d’euros (un peu plus de 650 millions de francs CFA) sur trois ans en faveur, pour une grande part, de la prise en charge thérapeutique, par les médicaments antirétroviraux (ARV), des personnes vivant avec le VIH.

Cette contribution, dénommée “Ensemble Pour une solidarité thérapeutique Hospitalière en Réseau” (ESTHER) et lancée par le gouvernement français, est une initiative sous forme de “prolongement” du fonds de solidarité thérapeutique International (FSTI) affecté au développement d’un programme contre la transmission du virus de la mère à l’enfant, mais aussi comme un complément de l’effort annuel de 250 millions de FCFA par an, depuis 1998, et qui a été porté, en 2000 à 500 millions CFA par le président Wade) toujours pour l’accès aux antirétroviraux (ARV). C’est une idée originale et novatrice, qui concerne donc des hôpitaux français et des établissements publics de santé déjà jumelés, et qui doivent œuvrer maintenant sous forme de réseau hospitalier.

Le Pr. Awa Marie Coll Seck a confié, à cette occasion, que 450 autres patients vont bénéficier de produits ARV, en plus des 470 déjà inclus dans le programme national déjà en place. Selon le Dr Kouchner : “ce programme est là pour magnifier l’engagement politique précoce et constant des autorités sénégalaises dans la lutte contre le VIH/SIDA, lequel, avec la compétence de ses professionnels de santé et de ses chercheurs, de l’implication des organisations communautaires de base et des leaders religieux, lui ont valu les acquis reconnus par l’ONUSIDA et la communauté internationale”.

“Cette initiative va accroître les capacités des structures sanitaires par la fourniture des équipements de suivi clinico-biologique des protocoles thérapeutiques chez les patients et par la formation des ressources humaines hospitalières”, a-t-il précisé. “Il est aisé de constater qu’au Sénégal, existe un potentiel considérable en compétences diverses, qui ont montré leur maîtrise avérée du problème complexe du VIH/SIDA, de la gestion thérapeutique des produits ARV et la recherche”, a en substance indiqué le ministre français.

“L’important encore est qu’elle va aussi faciliter plus encore l’accès aux médicaments pour les pays en voie de développement”, a ajouté le Dr Kouchner, qui a soulevé un nouveau concept, celui de “malades sans frontières”. “Si le Sénégal est le premier pays africain à bénéficier de programme ESTHER, c’est le fait qu’il y a un programme de lutte contre le SIDA qui est admirablement bien mené”.

Le Dr Kouchner, qui a été reçu en audience par le président de la République, avant son départ hier en fin de matinée, s’est félicité de l’implication dans le programme de sensibilisation et dans la mise en œuvre des initiatives sur l’accès aux ARV au Sénégal. Il a fait également remarquer les baisses fort appréciables (80 à 90%) des prix des produits ARV accordées par les firmes pharmaceutiques. D’autres pays africains, a-t-il dit, suivront le Sénégal, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Cameroun et le Gabon, en plus du Cambodge (Asie du Sud-Est). Au début du lancement du projet “ESTHER”, plus de 400 hôpitaux français s’étaient portés candidats. Sur les 40 choisis, seuls 7 sont dans le premier lot.

Pour le ministre français, le combat pour l’accès aux traitements du SIDA se poursuivra et certaines organisations s’y sont déjà mises, notamment en Afrique du Sud et tout dernièrement lors du sommet de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Doha (Qatar).

Le ministre sénégalais a précisé, lors de la cérémonie de signature de l’accord à laquelle assistaient plusieurs personnalités parmi lesquelles, l’ambassadeur de France à Dakar, les représentants des 7 hôpitaux français et des 8 établissements concernés, le secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le SIDA, le Dr Ibra Ndoye et le nouveau patron de la division de la lutte contre le SIDA, le Dr Abdoulaye Ly, “que c’est un appui qui devrait s’accroître au bénéfice des malades du SIDA, notamment avec la mise en œuvre du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, adopté en Juillet dernier lors du sommet de New York”. FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=13205&index__edition=9560

Retour actualités