Le paludisme est un problème majeur de santé publique
au Sénégal. Tous les ans, le paludisme tue quelque 8.000 individus.
Ce sont les femmes enceintes et les jeunes enfants qui sont les
principales victimes. Récemment, à la veille de la célébration de
la fête nationale de l'indépendance, le chef de l'Etat, Me Wade,
déclarait : "notre pays vient de déclarer la guerre au paludisme
qui fait des ravages au sein de nos populations".
La journée africaine du paludisme (JAP) sera célébrée,
le 25 avril prochain, dans la localité de Bokidiawé, située dans
la région de Matam. De nombreuses manifestations sont prévues à
Kanel, Ranérou et Matam, les chefs-lieux des trois départements
de la région Nord. Le Sénégal a été choisi, cette année, pour abriter
cette Journée parce qu'il a produit des résultats appréciables dans
la lutte contre cette maladie. On note aussi, au niveau le plus
élevé de l'Etat, un fort engagement à faire reculer le paludisme.
Récemment, à la veille de la célébration de la
fête nationale de l'indépendance, le chef de l'Etat, Me Wade, déclarait
: "Malgré nos efforts dans le domaine de la santé, le plus grand
de tous les chantiers où nous avons accompli des conquêtes certaines,
il reste encore à faire, beaucoup à faire. Nous avons arrêté l'avancée
du Sida, mais ne dormons pas sur nos lauriers. Efforçons-nous de
conserver les acquis et de gagner de nouveaux territoires sur l'ennemi".
Le président Wade avait ajouté : "notre pays vient de déclarer la
guerre au paludisme qui fait des ravages au sein de nos populations."
(1)
Le paludisme est effectivement un problème majeur
de santé publique au Sénégal. 35 % des motifs de consultations dans
les structures de santé sont relatifs à cette maladie. Dans la région
de Matam, ce pourcentage grimpe à 47, 7 %. En outre, le paludisme
tue quelque 8.000 individus chaque année. Ce sont les femmes enceintes
et les jeunes enfants qui sont les principales victimes.
C'est dire donc qu'il y a encore d'énormes efforts à déployer, malgré
le nombre et la qualité des interventions menées jusque dans les
communautés les plus reculées. Lutter contre cette maladie n'est
pas la seule affaire du ministère de la Santé et de la Prévention.
Une des clés du succès est la mobilisation des communautés, une
implication des organisations de la société civile et un partenariat
efficace entre le privé et le public. Si le Sénégal a été choisi
pour abriter les manifestations de la journée africaine, c'est certainement
parce qu'il a engrangé quelques bons points dans ces domaines-là.
Faire reculer le paludisme est une préoccupation
partagée par de nombreux pays africains. L'Afrique a voulu d'ailleurs
se donner les moyens de gagner cette "guerre" dont parlait le président
Wade. En effet, le 25 avril 2000, les chefs d'Etat et de gouvernement
de 44 pays d'Afrique où le paludisme est endémique s'étaient réunis
à Abuja, au Nigeria, à l'occasion du premier sommet sur le paludisme.
Durant cette rencontre, les dirigeants africains ont ratifié la
déclaration d'Abuja. A travers cette déclaration, ils s'engagent
à intensifier leurs efforts pour réduire de moitié le fardeau du
paludisme d'ici à 2010. Ils ont aussi défini les objectifs intermédiaires
pour 2005. (2)
Le sommet d'Abuja a fixé un objectif ambitieux
: accroître l'usage des moustiquaires imprégnées d'insecticide en
Afrique pour obtenir, d'ici à 2005, une couverture d'au moins 60
% des groupes à risque (femmes enceintes et enfants âgés de moins
de cinq ans). Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), l'usage
régulier par les jeunes enfants des moustiquaires imprégnées d'insecticide
peut réduire de 20 % la mortalité générale et de 50 % le nombre
d'accès palustre.
Sources :
1. Message à la nation du président de la République,
Me Abdoulaye Wade, 03 avril 2004.
2. Programme national de lutte contre le paludisme/Ministère
de la Santé et de la Prévention.
EL BACHIR SOW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=36461&index__edition=10157
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