Grâce à de nouveaux accords, des tests et des médicaments
bon marché contre le Sida seront à la portée de centaines de milliers
de patients dans le monde en développement. Le Fonds mondial, la
Banque mondiale et l'Unicef s'allient à la Fondation Clinton pour
mettre en œuvre d'importantes réductions de prix négociées par la
Fondation Genève, New York, Washington ?
Le Fonds mondial, la Banque mondiale, l'Unicef
et la Fondation Clinton ont annoncé aujourd'hui la signature d'accords
qui permettront aux pays en développement d'acheter des tests de
dépistage et des médicaments contre le Sida de très bonne qualité
aux prix les plus bas possibles, et souvent inférieurs de 50 % aux
tarifs actuellement en vigueur. Grâce à ces accords, les pays soutenus
par le Fonds mondial, la Banque mondiale et l'Unicef pourront désormais
se procurer des médicaments et des tests aux prix négociés par la
Fondation Clinton.
En vertu des clauses acceptées par les fournisseurs, tout pays recevant
des subventions du Fonds mondial et de la Banque mondiale souhaitant
bénéficier de ces tarifs doit se mettre en rapport avec la Fondation
Clinton pour enclencher le processus. Les pays devront fournir des
garanties de paiement, faire des offres à long terme et garantir
la distribution des médicaments. Le Fonds mondial, la Banque mondiale
et l'Unicef aideront les pays qui reçoivent une aide à remplir ces
conditions, conformément à leurs politiques et pratiques existantes.
Dans le cadre de ces accords, la Fondation Clinton travaillera avec
ses fournisseurs pour trouver les moyens de mettre ces médicaments
et ces tests à bas prix à la disposition d'un plus grand nombre
de pays dès que possible. Le Fonds mondial et la Banque mondiale
représentent l'une des sources les plus importantes de financement
pour traiter le Sida dans le monde...
Le Fonds mondial consacre plus de 60 pour cent
des 2,1 milliards de dollars fournis pendant deux ans à 122 pays
à la lutte contre cette maladie. La Banque mondiale consacre actuellement
à la lutte anti-Sida 1,6 milliard de dollars dans le cadre de Programmes
multi-pays (Map) et autres interventions, y compris des subventions
accordées aux pays les plus pauvres. L'Unicef a déboursé 111 millions
de dollars en 2003 pour lutter contre le Sida et accélère ses achats
de médicaments anti-rétroviraux (Arv) et de tests de dépistage à
destination des pays en développement. La Fondation Clinton a obtenu
des réductions de prix auprès de cinq fabricants d'anti-rétroviraux
et de cinq fabricants de tests de dépistage du Vih/Sida. Ces prix
ont été annoncés en octobre 2003 et en janvier 2004, et à ce jour,
16 pays des Caraïbes et d'Afrique où l'Initiative de la Fondation
Clinton contre le Vih/Sida a été lancée peuvent en profiter.
Les médicaments concernés comprennent des formules individuelles
et des associations de deux et trois médicaments à dose fixe, tous
homologués par l'Organisation mondiale de la Santé pour garantir
leur qualité et leur efficacité. Cette norme est en effet une condition
nécessaire stipulée dans les politiques d'achat du Fonds mondial,
de la Banque mondiale et de l'Unicef. Ces médicaments sont des composantes
essentielles des quatre schémas posologiques recommandés par l'Organisation
mondiale de la Santé pour traiter le Sida "en première ligne" dans
le cadre de son initiative 3x5. Dans les pays en développement,
à l'exception du Brésil, ces thérapies essentielles ne sont accessibles
qu'à moins de 200 000 personnes vivant avec le virus, alors que
près de six millions d'autres en ont besoin. Les récentes promesses
d'aide financière, en plus de la réduction des prix des médicaments
et des tests, permettront d'élargir considérablement cette couverture.
Les fabricants de produits pharmaceutiques concernés
par ces accords sont les suivants :
- Aspen Pharmacare Holdings en Afrique du Sud
- Cipla en Inde
- Hetero Drugs Limited en Inde
- Ranbaxy Laboratories en Inde
- et Matrix Laboratories en Inde.
Le prix du traitement de première ligne le plus commun passe à
140 dollars par personne et par an, ce qui représente entre un tiers
et la moitié du prix le plus bas autrement disponible dans la plupart
des cas. Le matériel de dépistage disponible aux termes de ces accords
provient de cinq grands fournisseurs de technologie médicale et
comprend les tests CD4 fabriqués par Beckman Coulter, Inc. and BD
(Becton Dickinson and Company) ainsi que les tests de charge virale
fabriqués par Bayer Diagnostics, bioMérieux et Roche Diagnostics.
Les prix garantis par ces fournisseurs comprennent les machines,
la formation et la maintenance, et sont jusqu'à 80 % moins chers
que ceux autrement disponibles sur le marché.
À la conclusion de ces accords, l'ex-Président des Etats-Unis William
J. Clinton a déclaré : "Je me réjouis de cet effort collectif qui
aidera bientôt des centaines de milliers de personnes, et par la
suite des millions d'autres, à vivre plus longtemps et en meilleure
santé. Nous avons fait un pas dans la bonne direction pour nous
assurer que les générations futures ne seront plus accablées par
le fardeau du Sida. Nous espérons que les pays en développement
et ceux qui les aident à lutter contre la maladie tireront le meilleur
parti de ces accords et mettront rapidement en action tous les moyens
à leur disposition."
Richard Feachem, Directeur général du Fonds mondial, a affirmé
: "Garantir l'accès à des traitements contre le Vih à tous ceux
qui en ont besoin est un impératif moral et est devenu l'objectif
d'un nombre croissant d'engagements de soutien financier. Les accords
que nous annonçons aujourd'hui s'appuient sur des données scientifiques
fiables, des politiques communes et une économie de marché pour
maximiser la portée de ces engagements. Par conséquent, des centaines
de milliers de personnes supplémentaires recevront les médicaments
dont elles ont besoin pour rester en vie et en bonne santé."
Le Président de la Banque mondiale James Wolfensohn a dit à l'annonce
de ces accords : "Nous estimons que le Sida est à lui seul le problème
le plus important en Afrique actuellement, en raison de ses effets
ravageurs dans tout le continent. Et son règlement ne peut pas être
différé pour des raisons économiques ou autres. Les nouvelles épidémies
qui apparaissent en Asie, en Europe et en Asie centrale et dans
les Caraïbes sont aussi très préoccupantes. Cette initiative permettra
de traiter ceux qui en ont le plus besoin ? Les personnes les plus
pauvres du monde. La Banque mondiale se félicite de sa participation
à ce programme et lui accorde son soutien entier."
La Directrice générale de l'Unicef, Carol Bellamy, a ajouté : "Ce
nouveau partenariat s'efforce d'éliminer certains obstacles - -
comme les prix, la loi de l'offre et de la demande - - qui empêchent
les pays en développement d'avoir accès à des médicaments et à des
tests essentiels pour lutter contre le Sida. L'Unicef est très fier
de jouer un rôle dans cette initiative créative qui promet de sauver
des vies et d'apporter l'espoir à des millions d'enfants et de familles
dans le monde."
La Fondation Clinton, le Fonds mondial, la Banque mondiale et l'Unicef
se sont engagés à explorer d'autres formes de coopération pour élargir
l'accès aux traitements. Le Fonds mondial est un partenariat public/privé
unique et indépendant qui réunit et redistribue des ressources destinées
à la prévention et au traitement du Sida, de la tuberculose et du
paludisme. Ce partenariat qui rassemble des gouvernements, la société
civile, le secteur privé et les communautés touchées, incarne une
nouvelle stratégie de financement international en matière de santé.
Le Fonds mondial travaille en étroite collaboration avec d'autres
organisations bilatérales et multilatérales pour appuyer les efforts
existants dans la lutte contre ces trois maladies.
En 2003, la Banque mondiale a dépensé 18,5 milliards de dollars
et est intervenue dans plus de 100 pays en développement auxquels
elle a fourni des financements et /ou une expertise technique en
vue de réduire la pauvreté.
En plus d'une assistance financière, la Banque aide aussi les pays
à mettre en oeuvre des programmes de lutte contre le Vih/Sida en
apportant une expertise directe (notamment fiduciaire), en introduisant
de bonnes pratiques et les leçons apprises, et en soutenant l'apprentissage
d'un pays à l'autre.
La Banque mondiale collabore aussi avec les principales parties
prenantes pour étendre les traitements antirétroviraux et a publié
récemment un guide technique : "Hiv/Aids Medicines and Related Supplies
: Contemporary Context and Procurement" contenant des principes
théoriques et des conseils pratiques. Cet ouvrage a été accueilli
très favorablement par les institutions de l'Onu, les donateurs,
les responsables de politique et les ONG.
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque dans le domaine
de la lutte contre le Vih/Sida : www.worldbank.org/aids
L'Unicef mène des activités dans 158 pays pour s'assurer que tous
les enfants survivent et réalisent tout leur potentiel à l'adolescence.
Ses initiatives sur le terrain sont axées sur :
- la vaccination et l'apport de micronutriments
- un bon départ dans la vie, y compris l'accès à de l'eau propre
et à des équipements d'assainissement, les soins de santé de base
et la nutrition, sans oublier l'affection dont ont besoin les
enfants
- l'éducation pour tous ; la lutte contre le Vih/Sida et la prise
en charge des orphelins
- et un milieu sans risque où les enfants vivent à l'abri des
mauvais traitements, de l'exploitation et de la violence.
Les activités de l'Unicef sont entièrement financées par des contributions
volontaires de gouvernements, de fondations, d'entreprises et d'individus.
L'Initiative de la Fondation Clinton contre le Vih/Sida, lancée
depuis plus d'un an, aide les gouvernements de pays africains et
des Caraïbes à mettre en place des stratégies modulables de soins,
de traitement et de prévention du Sida. Dans les Caraïbes, la Fondation
collabore avec neuf pays et trois territoires qui, ensemble, comptent
pour plus de 90 % des personnes vivant avec le Sida dans cette région
du monde. En Afrique, la Fondation est active en Afrique du Sud,
au Mozambique, au Rwanda et en Tanzanie, qui regroupent ensemble
environ 33 % de toutes les personnes vivant avec le Sida sur le
continent. La Fondation s'efforce aussi de changer les paramètres
économiques des soins et du traitement du Vih/Sida. Les premiers
accords qu'elle a négociés ont permis de faire baisser notablement
les prix des anti-rétroviraux et du matériel de dépistage.
Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=20293&r=4&d=2004-04-08
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