Le fonctionnement du système sanitaire ivoirien
connaît des perturbations depuis la dernière semaine du mois de
mars. Depuis le 22 mars 2004, environ 450 médecins appelés, dans
le jargon de la Santé publique, "médecins CES", observent un arrêt
de travail pour, disent-ils, protester contre l'augmentation abusive
des droits d'inscription spécialisation.
En effet, cette année, les autorités de l'Université
d'Abidjan ont fait passer les frais d'inscription des médecins titulaires
du Certificat d'Etudes spécialisées (CES) de 15 000 francs à 125
000 francs, soit une augmentation de 800%. Cette nouvelle décision
irrite, depuis, les hommes en blouse qui ont provisoirement mis
un terme à leur collaboration dans les Centres hospitaliers universitaires
(CHU). Mais, les autorités semblent ne pas accorder un grand crédit
à la revendication des médecins CES. A preuve, après plus de deux
semaines, ceux-ci n'ont eu pour interlocuteurs que des Chefs de
cabinet ou des Conseillers techniques de ministres.
Aucun ministre de la République, encore moins,
le ministre d'Etat ministre de la Santé et de la Population, leur
ministre de tutelle, n'a daigné les entendre directement. Cette
négligence de la part des autorités a conduit les grévistes dans
une logique "jusqu'au- boutiste". Or, en réalité, ces médecins CES
restent indispensables dans la chaîne de fonctionnement des CHU.
En amont et en aval du suivi
quotidien des malades
Ayant officiellement achevé leurs études en Faculté,
les médecins CES sont ceux qui désirent se spécialiser dans l'un
des domaines de la médecine. Notamment en Chirurgie, en Gynécologie,
en Pédiatrie, en Ophtalmologie, en Cardiologie...
Pour ce faire, la loi les autorise à se réinscrire
à la Faculté de médecine qui les ventile, ensuite, dans les différentes
filières de leur choix, dans les CHU pour une durée de formation
de un à quatre ans. Placés sous la responsabilité des Professeurs,
des Assistants ou des Internes, les médecins CES qui ne sont, en
réalité, que des étudiants sans salaire, travaillent comme de véritables
fonctionnaires.
Ils travaillent tous les jours de 7h à 18h et montent
des gardes, 24 heures sur 24 heures. Ils ont à charge l'accueil
et le suivi quotidien des patients jusqu'à leur départ des hôpitaux.
Ils prescrivent aussi des ordonnances et participent aux interventions.
Ils ne se réfèrent aux professeurs que lorsqu'ils sont confrontés
à des cas de complications. "En réalité, nous réalisons plus 70%
des tâches médicales dans les Centres hospitaliers universitaires
(CHU) allégeant, du coup, la tâche des professeurs et Assistants
qui restent les seuls à nous remplacer en cas de grève", estime
le Dr Vé Sindé en Gynécologie au CHU de Yopougon. On le voit bien,
les médecins CES sont incontournables dans le fonctionnement des
CHU.
Il serait donc opportun, pour les autorités, de
s'employer à satisfaire leurs revendications en vue d'éviter un
dysfonctionnement, à long terme. Coulibaly Moussa
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