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L'actualité de la santé en Afrique

HOPITAL DE NINEFESCHA : Une aberration au milieu des montagnes - Walfadjri - Sénégal - 05/05/2003

"C'est de la pure folie. C'est scandaleux !", n'arrêtent pas de fulminer certains à propos de l'hôpital de Ninéfescha. Une infrastructure nec plus ultra jetée en plein milieu des montagnes, gérée par un médecin-colonel, qui accueillera les "haut des en haut", mais dont les populations locales ne pourront pas bénéficier.

Molly Melching de l'ONG Tostan s'érige en avocate de l'hôpital de Ninéfescha. Selon elle, "imaginez que des Bédiks, des Bassaris et des Cognadjis se présentent à l'hôpital de Tambacounda ou bien de Dakar pour des problèmes médicaux spécialisés, avec leurs habits et leur façon de se présenter. Vous avez vu comment les gens sont traités des fois au niveau des hôpitaux ?
Quand nous avons fait des recherches dans le milieu rural, les femmes ont dit que, des fois, elles sentent qu'elles ne sont pas respectées quand elles vont dans les milieux hospitaliers en ville. Alors, qu'il y ait quelque chose pour eux à Ninéfescha, dans leur milieu, fera de sorte qu'elles n'auront pas honte. Elles pourront aller comme elles sont et ne seront pas obligées d'aller acheter des habits, des chaussures et autres. Cela va les encourager à venir pour des consultations prénatales.
Si le taux de mortalité maternelle est le plus élevé dans ce coin, c'est parce que les gens ne vont pas se consulter. En d'autres lieux, ils sont mal reçus, car devant marcher loin, sous la chaleur, avec des habits différents de ceux des autres".

Tout ce discours pour nier le caractère aberrant, voir même scandaleux de l'implantation de cet hôpital dans un coin perdu. Dire que d'aucuns n'hésitent pas à avancer que c'est l'un des plus sophistiqués de toute l'Afrique de l'Ouest.
En tout cas, cette infrastructure d'un coût de 750 millions de F Cfa est un don du Conseil général des Hauts-de-Seine à la fondation Education-Santé de Mme Viviane Wade.
Notre visite de cet hôpital a été guidée par l'infirmière Madeleine Camara, originaire de Bandafassi.

Elle nous fait d'abord voir la section Médecine générale avec sa salle de consultations, son cabinet dentaire, sa pharmacie, sa radiologie scanner, son laboratoire. Au bloc opératoire, il y a la salle des opérations, la salle de réveil, le magasin de stockage des médicaments, la salle des opérés récents, les cases des hospitalisations pour les opérés et le bloc hygiénique. A la maternité, ce sont trois cases d'hospitalisation, des salles d'accouchement, de travail, de garde pour les matrones (comme Mme Traoré qui n'a effectué qu'un seul accouchement le 14 mars dernier - nous y sommes passés le 30 mars, Ndlr).

Au-dessus du bureau du directeur, le colonel Goumbala, on voit une antenne VHF. Notre guide indique qu'il s'y est effectué une fois une consultation par télé-médecine. On passe aussi près des deux cases pour maladies infectieuses et des studios (logements) pour le personnel composé de treize agents. Le tout, alimenté par un groupe électrogène. A l'entrée, est garée l'une des ambulances offertes au Sénégal par le Japon. Mais avant d'accéder à cette bâtisse, le visiteur est alerté par une brigade de gendarmerie, une case des tout-petits dont on dit qu'elle est la plus belle du Sénégal. On parle même d'un… héliport.

A entendre Mme Wade faire tant de bruit autour de Ninéfescha, on pense à une ville ou un village assez important. En fait, il s'agit d'un petit hameau de… trois concessions (donc de trois familles) réparties en dix-sept cases en argile surmontées de toits en paille. Le seul petit bâtiment sert d'abri au moulin. Pas loin du puits muni d'une pompe manuelle. La population totale du village est de… 87 habitants.

Selon notre guide, l'hôpital reçoit en moyenne une dizaine de malades par jour, venus surtout des villages environnants dont le plus proche, Namel se trouve à un kilomètre de là. La case des tout-petits aussi accueille les enfants des villages de Namel, de Kenda, de Ethiès, de Niapouare et de Boulel. La seule école est celle des langues nationales (du groupe des Tenda). L'école française se trouve à Ethiès. Ninéfescha est distant de 36 km de Kédougou, dans l'arrondissement de Salémata où les populations continuent d'évacuer leurs malades à l'aide de… hamacs à cause de l'état de la piste. Et pour certains habitants de cet arrondissement, "cet hôpital n'est pas fait pour nous. Il l'aurait été si nous étions consultés gratuitement ou à prix réduit. Or tel n'est pas le cas. Les consultations coûtent 1 000 F pour les adultes et 500 F pour les enfants. Où voulez-vous que nous allions trouver cet argent, nous qui n'avons même pas de quoi manger ?".

D'ailleurs, d'après des femmes boudik que nous avons trouvées sur place, dès que les travaux de construction de cet hôpital ont démarré, les habitants du village se sont déplacés pour aller habiter plus loin, sur la montagne. Ce que dément Madeleine Camara pour qui les gens se sont déplacés certes, mais pour une autre cause : "Des gens sont venus s'établir ici, dont des Peuls. Les troupeaux de ces derniers envahissent les champs des Bédiks. C'est pourquoi ceux-ci se sont déplacés pour éviter les conflits." Ce dont on peut douter, d'autant que dans ces zones, les Peuls, les Bassaris, les Bédiks, les Cognadjis et autres ont toujours cohabité en parfaite harmonie.

Par : Demba Silèye DIA

Lire l'article original : http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=1485


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