L'hépatite B est un problème de santé publique en Afrique et par
conséquent au Sénégal qui, du fait du coût élevé de cette maladie,
est à l'instar des autres pays du continent une zone à haute endémie,
a déclaré Mme Aminata Sall Diallo.
La responsable du Programme national de lutte contre l'hépatite
B au Sénégal qui introduisait samedi à l'Université de Dakar une
conférence, a notamment indiqué que ''l'Afrique noire appartient
à une zone à haute endémie contrairement au Maghreb. Le Sénégal
n'échappe pas à la règle et appartient à cette zone-là''.
''Le traitement de l'hépatite B est extrêmement onéreux, d'une efficacité
limitée n'excédant jamais 40 pour cent et d'une curance rarement
incomplète. (…) L'hépatite est un problème de santé publique au
Sénégal, sans traitement curatif et également un problème socioéconomique'',
a ajouté samedi à Dakar, Mme Diallo, Maître de conférence agrégé,
dont la conférence sur le thème: ''Problématique de la lutte contre
l'hépatite B au Sénégal'', entrait dans le cadre des activités de
fin de promotion des étudiants de cinquième année de la Faculté
de Médecine et de Pharmacie de l'Université cheikh Anta Diop de
Dakar.
L'hépatite B, maladie sexuellement transmissible, est une inflammation
aiguë du foie due à un virus, indique-t-on. La maladie se manifeste
par des troubles digestifs, la nausée, l'anorexie, des urines foncées.
Mais dans 90 pour cent des cas, il n'existe pas de signes cliniques
évidents. Au Sénégal, selon les statistiques officielles, 17 pour
cent de la population générale sont des porteurs chroniques, 12
pour cent des enfants de moins de cinq ans sont porteurs ainsi que
22 pour cent des femmes enceintes. 5000 porteurs meurent chaque
année de l'hépatite B.
Mme Diallo a insisté sur la prévention et la vaccination dans le
cadre la lutte contre cette maladie, signalant qu'il existe ''des
vaccins sûrs dont l'efficacité est prouvée et qui sont sans effets
secondaires''. Il faut donc rompre la transmission mère-enfant et
celle intra familiale (à l'intérieur d'une mème famille), vacciner
les populations risques, c'est-à-dire le personnel de santé, les
homosexuels, les prostitués, les enfants nés de mères porteurs.
Mais ''quel que soit le type de vaccin, le coût est trop cher pour
immuniser un sujet. Il faut environ deux milliards de francs Cfa
pour vacciner les enfants de 0 à cinq ans et l'Etat du Sénégal n'a
pas les moyens de faire face à de telles dépenses'', a encore dit
Mme Diallo. Les autorités ont eu recours, selon la conférencière,
à un système de recouvrement partiel dans lequel les populations
apportent une participation minimum ou encore la coopération internationale
qui ne permet pas de pérenniser cette vaccination.
''Nous avons besoin d'appui, mais il faut le dire, c'est une véritable
mafia au niveau international'', a déploré le responsable national
de la lutte l'hépatite B, faisant notamment référence au fait que
les commandes de vaccins de l'Etat au niveau de l'UNICEF, par exemple,
sont majorées de près de 30 pour cent par ''des soi-disant frais
de transit et frais administratifs''. A ce propos, la conférencière
a insisté sur le fait que ''le choix de nos politiques doit se porter
sur nos pharmacies nationales pour l'approvisionnement du pays en
vaccins. C'est le rôle de nos pharmacies de s'occuper des commercialisations
des vaccins''.
Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/Rubriques%20Infos/Cadreunejournal06052003.htm
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