Cameroon-info.net - Le 13 juin 2001 - Pluie de préservatifs sur la capitale.
Une nouvelle opération de sensibilisation contre le SIDA a été lancée samedi à Yaoundé...

Yaoundé, le 13 juin 2001 : "Raid sur le Sida", c’est le nom de code de la nouvelle croisade lancée contre le SIDA au Cameroun.

Initiée par Nana Payong, homme d’affaire, qui s’est déjà illustré dans d’autres types d’œuvres sociales à caractère humanitaires, cette campagne aux allures internationales réunit plusieurs acteurs.
Elle se fait avec la collaboration de pilotes français et belges qui seront présents sur notre territoire pendant une dizaine de jours.
Ainsi, la dénomination de "Raid sur le Sida" n’a pas été choisie au hasard. En effet, pour mener cette campagne, un ensemble de huit aéronef fabriqués par Philippe Jeogeaguet ont été mobilisés.
Le Français, lui-même présent à Yaoundé samedi dernier, a offert gracieusement ses appareils pour la circonstance. L’escadron d’aéronefs amenée par les pilotes belges et français est partie de l’esplanade Warda située derrière le cinéma le Capitole.
Les appareils ont sillonné les quartiers de la capitale en larguant de dizaines de milliers de préservatifs.
Pour mieux attirer l’attention de la population, les pilotes l’ont fait sous la forme d’un spectacle.
Celui-ci était, comme on pouvait s’y attendre compte tenu de l’expérience et le talent des pilotes qui s’y employaient, d’excellente qualité.

Les habitants de la ville aux sept collines ont eu le yeux rivés au ciel un long moment pour admirer les figures proposées d’autant plus que les appareils survolaient les quartiers à 250 mètres d’altitude environ.
La cérémonie de lancement de cette opération qui va durer une semaine s’est faite en présence du ministre de la Santé publique, M. Urbain Olanguéna Awono et des représentants de nombreuses organisations qui militent dans la lutte contre la pandémie.
Etaient visibles, ceux de l’Organisation mondiale de la santé (OMC) ou encore de la fondation CERAC ( Cercle des amis du Cameroun).
Après avoir sillonné les quartiers de la capitale, les pilotes belges et français ont mis le cap sur Douala où des manifestations du même genre seront organisées.
Ils seront de retour dans la capitale le week-end prochain pour la cérémonie de clôture au stade Ahmadou Ahidjo qu’on annonce déjà grandiose.

Lors de son point de presse samedi dernier, M. Nana Payong nous annonçait que "l'atterrissage est prévu au stade omnisports le 16 juin, à l'occasion d'un concert qui réunira une vingtaine d'artistes d'ici et d'ailleurs".
On ne peut que saluer cette initiative prise par un particulier dans la lutte contre cette terrible pandémie qui atteint des proportions inquiétantes dans notre pays.

En janvier dernier, le Comité national de lutte contre le SIDA au Cameroun (CNLS) nous fournissait des chiffres qui donnent froid au dos.
Selon lui, le nombre de personnes vivant avec le virus du SIDA au Cameroun est estimé à 937.000.
Avec une population totale estimée aujourd'hui à 14 millions, le Cameroun se trouve ainsi lourdement atteint.
Le nombre de malades est de 22 fois supérieur à celui d'il y a 13 ans.
Le Comité national, s'appuyant sur des tests de dépistage effectués au cours de l'année 2000, indique que le taux moyen de prévalence national est passé de 7 pour cent il y a cinq ans à 11 pour cent aujourd'hui au Cameroun.

Cette évolution place le Cameroun qui a adopté sa stratégie nationale de lutte il y a quelques mois seulement, parmi les pays où la croissance du VIH/SIDA dans la population active a dépassé les 10 % et reste en pleine expansion.
Un autre constat crève les chiffres : le SIDA ravage des populations, particulièrement la frange jeune.
Il est alors un problème qui interpelle chaque communauté.

Pour tout résumer le SIDA est devenu un problème de société et de développement particulièrement en Afrique, le continent le plus touché par l'épidémie.
L'ONU/SIDA et l'OMS quant à elles estiment à plus de 90% de personnes contaminées en Afrique sur les 34 millions de personnes infectées dans le monde.
En Afrique subsaharienne, où les taux de prévalence de VIH (le virus qui cause le SIDA) ne cessent d'augmenter, le groupe des adolescents (15 à 19 ans), la gente féminine surtout, semble être plus exposée à l'infection.
Cela s'explique par le fait que les adolescentes, sont plus vulnérables à l'infection du VIH lors des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée ; cela est dû aussi, selon des études, à leur immaturité psychologique.

Il y a également une énorme proportion de nouveau-nés qui sont infectés par le virus.
Plus que jamais, il est temps que l'on prenne conscience de l’ampleur de la pandémie et qu’on se le dise, la lutte contre le SIDA devrait une affaire de tous et toutes les initiatives sont à promouvoir.
B. Z.

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