Le
Soleil - 7 juin 2001
Le
Collège de Grand Yoff vainqueur du concours sur la santé de la reproduction
Dans quel type de relation sexuelle a-t-on découvert le virus du
Sida ?
Quel est le nom du professeur qui a découvert le Vih1 ? Le Vih2
?
Quelle est la différence entre séropositif, séronégatif et zéro
positif ?
Ce sont autant de questions auxquelles, les élèves du Cem de Grand
Yoff ont répondu avec brio, vendredi dernier, au siège de l’Association
Sénégalaise pour le Bien-Être Famililal (ASBEF), lors de la finale
du concours “ Génies en herbe ” sur la santé de la reproduction
des jeunes.
Ils avaient pour adversaires, l’équipe du Collège Saldia. Les jeunes
sont des membres du club ASBEF, installés dans vingt établissements
scolaires de Dakar.
L’organisation de cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’amélioration
des connaissances des jeunes en matière de santé de la reproduction.
Ces jeunes constituent, selon Abdoul Aziz Cissé, le directeur du
CSRJ de Grand-Yoff, “ une couche vulnérable ”.
“ Nous voulons leur inculquer, dès l’adolescence, des comportements
responsables ”, pense toujours M. Cissé.
La
compétition a été organisée par le centre de santé de la reproduction
des jeunes (Csrj) de l’Association Sénégalaise pour le Bien-Être
Familial (ASBEF).
Le but recherché est de renforcer les activités de ce centre en
Information Éducation Communication, mais aussi de favoriser la
fréquentation par les jeunes, des services cliniques et des centres
de santé de la reproduction…
L’adolescence
est en fait un moment où le jeune est en “ difficulté ”.
Celui-ci est constamment en conflit avec son entourage, plus particulièrement
avec les personnes plus âgées.
Les adolescents ont entre 14 et 19 ans et constituent 25 % de la
population sénégalaise.
Beaucoup de ces jeunes sont souvent confrontés à des difficultés,
surtout en matière de santé de la reproduction. C’est la raison
pour laquelle, des organisations comme l’ASBEF, le Groupe pour l’Étude
et l’Enseignement de la Population (GEEP) et le Projet de promotion
des jeunes (PPJ) du ministère de la Jeunesse, de l’Environnement
et de l’Hygiène publique font, au sein de ce groupe vulnérable,
la promotion de comportements à moindre risque en matière de santé
de la reproduction, en renforçant les compétences et les connaissances
des jeunes.
Lors de cette finale, les jeunes ont étalé leurs connaissances en
matière de santé de la reproduction.
Mais, un constat demeure : il y a un pourcentage assez élevé de
jeunes au Sénégal qui ne maîtrisent pas encore certaines “ ficelles
” de la santé de la reproduction.
L’expérience de ce concours “ génies en herbe ” sur la santé de
la reproduction devrait aider davantage à vulgariser les informations
dans ce domaine sensible.
Pour répondre aux besoins des jeunes et des adolescents particulièrement
exposés aux IST, au SIDA, aux grossesses précoces, etc., il est
nécessaire de développer des programmes spécifiques destinés à ce
groupe cible qui constitue la majorité (58 %) de la population sénégalaise
estimée à un peu plus de 9 millions d’âmes.
L’ensemble des élèves qui ont participé à cette finale sont en classe
de quatrième secondaire.
Dans cette classe, des cours sur “ la reproduction des êtres humains
” y sont dispensés.
Les finalistes sont âgés entre quatorze et seize ans.
Chaque équipe finaliste était constituée de cinq personnes, dont
trois filles et deux garçons.
Au total, 88 jeunes ont participé aux différentes rencontres. Les
compétitions ont débuté au mois de mars 2001.
Onze établissements ont participé aux joutes.
Ce sont, entre autres, le Centre polyvalent de Liberté 6, le centre
d’accueil des jeunes filles de Grand Yoff (CAEDES), deux clubs du
Cem de Grand Yoff, le Collège le Damel, le lycée Blaise Diagne,
le Collège Saldia, la maison d’éducation Mariama Bâ, le Collège
Adama Diawara, le Centre de couture de l’ASBEF.
La
qualité des réponses données par ces jeunes a agréablement surpris
le public au sein duquel on notait la présence de Mme Sara A. Holtz
de l’USAID et de M.Belgasime Dramé, le directeur exécutif de l’ASBEF.
S’adressant aux finalistes, M. Dramé a déclaré qu’il était venu
pour présider une finale mais, en fin de compte, il a beaucoup appris
en écoutant les réponses fournies par les jeunes.
En outre, a-t-il ajouté, “ ce n’est pas trop de dire qu’ils sont
des génies.
En herbe serait superflu ”.
À
l’issue de la finale, le Cem de Grand Yoff a remporté le 1e prix
avec 440 points contre 360 pour le Collège Saldia.
Les membres des deux équipes finalistes ainsi que d’autres participants
ont reçu des cadeaux dans une ambiance bon enfant.
Fatou FAYE
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=4366&index__edition=9304
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