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Le Soleil - 1 juin 2001
Dangers du tabagisme - Plaidoyer pour sauver les jeunes

Le groupe scolaire (école et collège) Notre Dame du Liban du Front de Terre a été décoré, hier après-midi, par le département de la Santé et de la Prévention et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour son rôle pionnier dans la lutte contre l’usage du tabac dans l‘espace scolaire.
Le ministre de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa Marie Coll Seck, a inauguré, à cet effet, une plaque de reconnaissance de bienfait en santé publique.
C’était à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, en présence du représentant de l’OMS à Dakar, le Dr Tankari Kadri, des responsables de l’école, le frère supérieur, Salim Namour, et le directeur, M. Tony Fakry, du Pr. Almamy Hann, chef du service de Pneumo-phtisiologie du CHU de Fann, de parents d’élèves et de diverses personnalités religieuses et coutumières.

Il y avait également des centaines d’élèves et de jeunes de plusieurs associations de lutte contre le tabagisme, dont ceux du Mouvement Anti-Tabac (MAT) et de l’ONG “Jamra”.
Le Pr. Awa Marie Coll Seck a profité de l’occasion pour annoncer que son département va revoir le plan national anti-tabac déjà élaboré, afin de lancer de façon décisive des stratégies aptes à faire reculer de façon appréciable le tabagisme au Sénégal.

Elle a appelé au sens de responsabilité de chacun pour bannir l’usage du tabac dans tous les lieux publics et les établissements scolaires.
“Le tabac est à l’origine de plus de 12% de l’ensemble des décès survenant dans le monde et une proportion importante de la morbidité due au tabagisme est imputable au tabagisme passif”, a dit le ministre.
Au Sénégal, le pourcentage des fumeurs est évalué à 48 % chez les hommes et 7% chez les femmes.
Une enquête effectuée en milieu scolaire et estudiantin a montré que 96 % des garçons et 86 % des filles auraient commencé à fumer entre 11 et 20 ans.

Selon le ministre et le représentant de l’OMS, le Dr Tankari Kadri, “la consommation mondiale de tabac a pris des proportions d’une épidémie à l’échelle planétaire et ne montre pas de signes de fléchissement”.
Chaque année, le tabagisme cause quelque 3,5 millions de décès, ce qui correspond à 10.000 morts par jour”.
Si la tendance actuelle se poursuit, on atteindra près de 10 millions de morts par an au cours des années 2020 à 2030, dont 7 millions dans des pays en développement.

Selon un rapport de chercheurs français, le risque de mort subite du nourrisson est multiplié par deux lorsque la mère fume, celui de bronchites augmente de 72%, le risque de crise d'asthme est majoré de 52% quand les deux parents fument, et le risque d'otites récidivantes de 48% dans ce même genre de circonstances.

Chez l'adulte soumis au tabagisme passif, le risque de développer des maladies cardiaques augmente de 25% et le cancer du poumon, de 26%.
“Cette journée donc, ont expliqué le ministre et le représentant de l’OMS, est l’occasion d’inciter de nouveau les gouvernements, les communautés, les organisations, les familles et les individus à prêter plus d’attention à la gravité du phénomène et à prendre des mesures vigoureuses pour l’enrayer définitivement par la prévention de la dépendance à la nicotine, particulièrement chez les jeunes, terreau de toute société et cible privilégiée des fabricants de tabac”.

Ils ont rappelé que le Sénégal est parmi les cinq pays pilotes choisis dans le monde pour bénéficier d’un projet soutenu par l’OMS, la Banque Mondiale, l’UNICEF et financé par la Fondation des Nations Unies.
“Ces espaces protégés de la fumée du tabac, comme celui de l’école Notre-Dame du Liban, participeront à coup sûr à la réduction des méfaits du tabagisme sur la santé des populations”, a indiqué le Pr. A.M. Col Seck Pour sa part, le représentant des ONG et des associations actives dans la lutte contre le Tabac, parmi lesquelles le Mouvement Anti-Tabac (MAT) et “Jamra”, a fustigé le caractère mensonger des publicités et des fabricants de cigarettes, ainsi que les sponsorisations par ces derniers de manifestations culturelles et sportives qui, en fait, ne servent “qu’à recruter périodiquement de nouveaux contingents pour la mort”.

Il a exigé une réactivation dans le sens d’une rigueur accrue, des textes existants, notamment la loi 81-58 et l’arrêté ministériel interdisant de fumer dans les structures sanitaires du Sénégal.
Enfin, le père supérieur du Collège a fait remarquer la disponibilité de son établissement à poursuivre sa contribution auprès des autorités sanitaires et du système éducatif dans la lutte contre ce fléau.
FARA DIAW

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=4247&index__edition=9301

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