Le
soleil - 19 juin 2001
Abdoulaye Guèye, Directeur des établissements de santé
“ La réforme ne signifie pas un désengagement de l’Etat ” “
La
réforme hospitalière n’est pas du tout un désengagement de l’Etat,
car celui-ci va continuer à subventionner les structures sanitaires
selon leur niveau dans le cadre de son budget annuel de la Santé.
Il est heureux de constater maintenant que l’information est bien
passée et que la majorité des personnels de la santé et les partenaires
sociaux adhérent à ces nouveaux pas qui mènent vers l’hôpital de
demain.
La réforme a pour but de revitaliser le service public hospitalier,
à travers une amélioration de la qualité et de la sécurité des soins,
ainsi qu’un renforcement des capacités de gestion.
Il
ne faut pas parler de rentabilité, mais plutôt d’objectif de recouvrement
des coûts.
L’Etat va supporter une partie des charges et soutenir l’usager
dans le paiement des coûts des prestations de services. Une tarification
va permettre l’accessibilité des soins aux populations et surtout
aux plus démunies d’entre elles auxquelles des tarifs sociaux seront
concédés.
L’Etat va venir maintenant en appoint auprès de ces EPS qui appliquent
ces tarifs sociaux.
Le manque à gagner sera ainsi résorbé.
Les EPS vont bien sûr s’atteler à une recherche de performance dans
l’offre de soins au bénéfice des populations, par une meilleure
motivation des personnels des établissements publics de santé (EPS).
La mission de service public va continuer et nous avons divers textes
(décrets et arrêtés déjà signés ou en voie de l’être) de régulation
notamment sur les tarifs, la charte du malade et la carte sanitaire.
D’autres
ont trait à des conventions entre les institutions de formation,
d’enseignement et de recherche, et les EPS, le classement des hôpitaux,
les manuels de procédure, l’évaluation les activités hospitalières.
Le
décor est bien campé maintenant depuis l’adoption respectivement
en août et décembre 1998, des lois sur la réforme hospitalière et
la création des EPS.
Pour l’Etat, l’idéal est de développer les mutuelles de santé et
regrouper dans un engagement bien assumé, les personnels de santé
des EPS autour d’objectifs communs.
Nous
avons maintenant dix hôpitaux qui se sont érigés en EPS.
Il y a eu d’abord, les Hôpitaux Aristides Le Dantec, Fann, Albert
Royer, Général de Grand-Yoff, Saint-Louis et Kaolack. Ils sont maintenant
suivis des hôpitaux de Thiaroye, Thiès, Louga et Diourbel.
Si demain l’apport de l’Etat devrait réduire sa subvention budgétaire,
les mutuelles de santé, les assurances et les IPM, pourront contribuer
aux coûts de santé et permettront vraiment à la réforme de réussir.
Propos recueillis par Fara DIAW
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l'article original : www.lesoleil.sn/santeenv/article.CFM?articles__id=4736
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