Le
soleil - 19 juin 2001
Hôpital de Saint-louis : un futur
pôle médical
Nommé
en conseil de ministres depuis le 11 janvier 2001, directeur de
l’hôpital de Saint-louis érigé en établissement public de santé
par décret N°98-856 du 27 Août 1998, le médecin-commandant Babacar
Ngom, s’est donné comme objectif de faire de cet hôpital un centre
d’excellence avant la fin de l’année 2001.
Pour atteindre ce but, il a eu à restructurer et à renforcer les
ressources humaines par une définition de la politique de ce secteur
; à instituer un contrôle informatique fiable de l’assiduité du
personnel.
Dans le domaine de la gestion, il a eu à mettre sur pied des procédures
de références comptables.
En adéquation avec la nouvelle orientation des politiques de santé,
le Dr Babacar Ngom a entrepris une démarche de gestion participative,
en impliquant les partenaires sociaux dans toutes instances décisionnelles
et exécutives de l’établissement.
Le système de recouvrement des produits d’exploitation interne est
réorganisé.
Le système de tarification de l’hôpital est revu, avec en prime
de nouvelles réglementations strictes des gratuités et de l’accès
dans l’établissement.
La nouvelle direction a mis sur pied une politique de communication
interne et externe qui s’articule autour du renforcement des capacités
du service social, d’une meilleure politique de motivation des travailleurs
méritants, d’une humanisation de la façade d’entrée et d’une amélioration
du cadre de vie.
HYGIENE
ET SECURITE
Dans le domaine hygiène, le directeur a institué un contrôle vigoureux
du nettoiement et de la sécurité de l’hôpital, en plus de l’amélioration
des repas servis aux malades et aux travailleurs ayants-droit.
À ce jour tous les objectifs méthodologiques et organisationnels
fixés pour l’année 2001 ont été atteints.
L’hôpital, qui avait du mal à payer ses contractuels et à honorer
ses engagements auprès des fournisseurs, a pu quadrupler le niveau
de recouvrement grâce aux énergiques mesures gestionnaires prises.
Les malades ont droit à deux repas journaliers qui sont contrôlés
par une commission indépendante créée à cet effet.
C’est ainsi que l’image de cet hôpital qui s’est dégradée aux yeux
des populations est devenue plus reluisante.
Et
pourtant cet hôpital qui a été crée en 1829 par les sœurs de Cluny,
avait une capacité de 155 lits.
Il avait, pendant longtemps, été géré par les militaires.
D’ailleurs, les canaux “ secrets ” dans les sous-sol mis en place
par l’armée coloniale ont eu un effet dans les infiltrations d’eau
dans les fondations du bâtiment.
Il en compte aujourd’hui près de 300.
Sa zone d’influence s’étendait sur la Mauritanie, l’actuel Mali
et la Guinée sans compter le Sénégal qui abritait la capitale de
l’Afrique Occidentale Française.
Cette position de carrefour, est renforcée par le statut de Saint-Louis,
ville chargée d’histoire.
En sus le bâtiment de l’hôpital est classé monument historique par
l’UNESCO.
HOPITAL
MONUMENT HISTORIQUE
En
dehors de ces aspects, la ville de Saint-Louis connaît des mutations
dues en partie par le nouveau reclassement qui en a fait un bastion
du tourisme.
Sur le plan sanitaire, ce dispositif est confirmé par les défis
liés aux incidences sociales précitées qui ont pour noms paludisme,
MST etc.
Au plan de la politique sanitaire avec les nouvelles orientations
induites par la décentralisation et la régionalisation de février
1996, qui font que les compétences des hôpitaux sont transférées
aux autorités locales.
À
Saint-Louis, la situation se caractérisait par un climat social
délétère, une faiblesse du niveau de recouvrement des produits d’exploitation,
une politique de maintenance déficiente qui entraînait des pannes
et altérations des équipements, ainsi qu’une sur-utilisation du
matériel non-endommagé, et enfin une inapplication des procédures
et outils de gestion de référence.
Plus grave, à l’exception d’une ambulance, le parc automobile était
inexistant.
Sur les 313 lits disponibles, 237 étaient utilisables.
Le personnel qualifié était insuffisant, ce qui entraînait une surcharge
de travail nuisible à la qualité des soins.
FACULTE
DE MEDECINE A SAINT-LOUIS
Au
même moment, plus de la moitié des médecins et chirurgiens en service
venaient de la coopération et entamaient la dernière année de leur
contrat.
Pour le moment ces difficultés sont surmontées.
Il reste à la nouvelle direction de mettre sur pied de nouvelles
spécialités médico-chirurgicales pour rendre l’établissement conforme
au cahier de charge des EPS de second niveau.
Ceci est d’autant plus nécessaire que l’établissement, du fait de
la création prochaine d’une faculté de médecine à l’université de
Saint-louis, va devenir un Centre Hospitalier Universitaire Régional
(CHUR).
Abdoulaye Seye
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