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L'actualité de la santé en Afrique

Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo : L'unité de dialyse, une question de survie - Sidwaya - Burkina Faso - 04/06/2003

Il ne fait pas bon être insuffisant rénal d'une minute à l'autre à défaut de traitement rapide, vous perdez la vie. L'Etat burkinabè après s'être saigné pour évacuer des malades, s'être saigné encore pour implanter sa propre unité de dialyse à l'hôpital Yalgado Ouédraogo. La dialyse qui sert à traiter l'insuffisance rénale connaît des difficultés dans son exploitation ; coût élevé, problème de sélection des malades, problèmes de fonctionnement du centre.

L'hémodialyse est une modalité de traitement qui consiste à faire épurer le sang avec un dispositif qui comprend une membrane permettant à certaines substances de passer du sang à l'extérieur. Le traitement permet en cas de dysfonctionnement du rein, d'épurer le sang et de maintenir l'eau, l'électrolyse dans les conditions qui sont compatibles avec la vie. L'insuffisance rénale, en cas de complications ou d'absence de traitement conduit inéluctablement à la mort. Elle se manifeste par des problèmes de gestion d'eau dans le sang ; des problèmes de sécrétion hormonale, une hypertension artérielle, une anémie insupportable, des troubles osseux, des problèmes cardiaques, une fatigue générale.

Plusieurs méthodes de traitement se présentent : l'hémodialyse aiguë est utilisée en cas d'insuffisance rénale aiguë, c'est-à-dire lorsque les reins n'arrivent plus à fonctionner chez quelqu'un qui, apparemment, était en bonne santé. Dans ce cas, quelques séances de dialyse peuvent suffire pour que le rein recommence à fonctionner. L'hémodialyse chronique, quant à elle, est appliquée aux malades chez qui les reins se détruisent progressivement au point de ne plus pouvoir assurer le minimum vital. Dans ce cas, on supplée le rein par un dispositif avec un traitement à vie ou une greffe de reins pour assurer la survie du malade.

Comment reconnaître une personne atteinte d'insuffisance rénale ?

L'insuffisance rénale se définit par des critères biologiques. La meilleure manière de l'évaluer consiste en des filtrations globulaires, une caractéristique qui vise à éliminer les déchets qui s'accumulent dans le sang à la suite de l'utilisation des aliments et aussi de l'expulsion de l'eau. Le débit des filtrations globulaires par les clairances est donc le système utilisé dans les centres plus ou moins spécialisés. Au Burkina Faso, l'insuffisance rénale s'évalue par le taux de l'urée dans le sang mais beaucoup mieux par le taux de la créatine dans le sang de telle sorte que lorsqu'il dépasse une certaine limite, on parle en ce moment-là d'insuffisance rénale. Mais ces taux n'atteignent ces limites que lorsque déjà par rapport à des méthodes fines, la fonction rénale est déjà bien limitée. Dans les pays développés chaque année, 90 à 180 personnes par million d'habitants arrivent en phase terminale d'insuffisance rénale chronique. On a remarqué qu'aux USA, les Noirs supportent beaucoup plus l'insuffisance rénale que les Blancs. Génétiquement les Noirs éliminent moins de sels que les Blancs.

La situation au Burkina Faso

L'hôpital Yalgado Ouédraogo abrite l'unité de dialyse depuis janvier 2001. Installée pour mettre un terme à la prise en charge coûteuse des malades à Abidjan, l'unité de dialyse de Ouagadougou ne se porte pas mieux que certains malades. Sa localisation géographique fait que beaucoup de malades dans les provinces ignorent son existence ou succombent avant de l'atteindre. Selon les propos du professeur Adama Lengani Néphrologue, médecin-chef du service de dialyse, son service rencontre plusieurs problèmes. Sur le plan du fonctionnement, la disponibilité de tout le matériel n'est pas toujours un acquis ; il faut des générateurs de dialyse qui coûtent cher, un système de traitement d'eau extra-pure qui coûte également cher et des consommables nécessaires pour assurer la dialyse. Le personnel n'est pas entièrement au complet : seulement un chirurgien, un médecin généraliste, quatre infirmiers et trois agents de soutien. Malgré que la séance soit de 71 725 FCFA, coût inférieur par rapport aux pays développés, le traitement n'est pas accessible à la plupart des populations compte tenu de la situation socio-économique. Pour le professeur Lengani, la question qui se pose est de savoir quoi faire pour que l'unité d'hémodialyse soit bénéfique aux populations concernées.

Des contraintes qui demandent des solutions à la société

Partout ailleurs en Europe comme en Afrique, l'insuffisance rénale est traitée gratuitement ou à un très faible coût pour les malades. A son installation au Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo, aucun critère de soin n'a été établi au préalable. Le Centre est d'ailleurs resté sept (7) mois sans fonctionnement.
Quels malades prendre en charge ? Quelle modalité de financement pour le fonctionnement de l'unité de l'hémodialyse ? Voilà des contraintes qui posent des problèmes d'éthique et de sélection des malades.

Le responsable du Centre, le professeur Lengani suggère de trouver une instance décisionnelle reflétant le point de vue de la société dans son ensemble. Cette instance doit être à même de fixer les conditions de prise en charge pour le traitement et les soins. "Le problème de la sélection des malades reste un problème de société et c'est à la société de réfléchir en tenant compte de ses potentialités pour choisir le type de malade à prendre en charge".

Pour le médecin, tous les insuffisants rénaux ont droit à la vie. Certains pays européens ont fixé leurs conditions : l'âge (pas en bas de 15 ans) ; le type de maladie rénale (aiguë ou chronique) ; la sélection économique (qui va payer ?) ; la possibilité de réhabilitation sociale (le malade peut-il supporter un traitement à long terme) ; les problèmes associés (un directeur de société, un père de famille ; ne faut-il pas leur donner la priorité ?) en fin les malades sans complication à qui on peut donner une survie à long terme. Chez nous, l'on pourrait suggérer que le malade paie 50% ou selon son niveau social. Pour oser penser à des perspectives quant à la survie de l'unité de dialyse, et surtout des malades; il faut savoir ce que nous voulons ? Ce que la société doit vouloir, c'est le consensus dans les critères de sélection des malades. Cela demande beaucoup plus de solidarité, de responsabilité de la part de l'Etat par une subvention claire et la contribution de la société. Il y a un Comité d'éthique au niveau de la santé qui vient de voir le jour. Ce comité a intérêt à se pencher sur le problème de sélection des malades au niveau de l'unité de dialyse.

La dialyse est un palliatif au traitement de l'insuffisance rénale. Les insuffisants rénaux méritent autant que les personnes vivant avec le VIH/Sida une considération.

Ismaël BICABA

M. Koudewoui Gaston Jules Abouga, président de l'Association burkinabè des dialyses et insuffisants rénaux :

Notre association a été créée en l'an 2000 à Abidjan où nous étions en évacuation sanitaire. A l'époque il n'y avait pas de Centre de dialyse au Burkina. Lorsque le Centre de Ouagadougou a ouvert ses portes en septembre, l'Association a continué ses activités : défendre les intérêts des malades ; créer un cadre d'entraide mutuelle de solidarité et éventuellement sensibiliser les autorités et la population sur ce qu'est l'insuffisance rénale et ses conséquences. Il y a un autre aspect de la maladie qui mérite d'être relevé : le coût très élevé des soins qui pose le problème de la prise en charge des malades. Nous luttons pour que l'Etat et la société tout entière puissent intervenir pour soutenir les malades comme c'est le cas pour le Sida et comme on le fait un peu partout pour ce qui concerne la dialyse. I.B.

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_04_06/sidwaya.htm

 


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