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VIH/SIDA : La dure condition des veuves - Le soleil - Sénégal - 04/06/2003

Une telle situation plonge souvent une certaine catégorie sociale dans une pauvreté totale, les veuves, par exemple, étant privées des bras valides de l’époux. C’est ce qu’a fait remarquer Catherine Thérèze Gabrielle Diouf* qui présentait son étude, “ La situation psychologique, sociale et financière des veuves et orphelins infectés ou affectés par le VIH/Sida ”.

C’était lors des journées d’information et de sensibilisation sur le programme de petites subventions de l’Union pour l’étude de la population africaine (UEPA), et dissémination des résultats de recherche sur la population africaine ”. En effet, un polygame qui meurt laisse autant de veuves qu’il avait d’épouses. Mais, souligne l’UNICEF, selon elle, si “ la femme, la veuve, en particulier, et les enfants semblaient être à la périphérie du sida, aujourd’hui ils sont et doivent être au centre des préoccupations ”, à cause de leur vulnérabilité qui intéresse différents aspects de la vie, a-t-elle souligné. Ainsi, la première conséquence de la maladie, au sein de la Famille, est d’ordre psychologique.

Car soutient-t-elle, la connaissance du statut sérologique, les manifestations extérieures la douleur physique et physiologique, sont autant d’éléments qui affectent la vie affective, non seulement de la personne atteinte, mais également tous les membres de la famille qui lui sont rattachés, en particulier les enfants. Ces derniers sont généralement déscolarisés, comme l’illustre la chercheur selon qui, 53 sur 181 d’entre eux ont abandonné l’école. La perte de la capacité physique du principal pourvoyeur de ressources, sa souffrance, la connaissance par la femme de sa propre infection éventuelle, a poursuivi Catherine Thérèze G. Diouf, l’angoissent. C’est parce qu’elle se sait en sursis et qu’elle assiste, impuissante et sans aucun espoir.

La tranche de 25-40 ans prédomine

Pour minimiser les conséquences négatives de la mort de l’époux, l’entraide familiale peut prendre le relais et revêtir plusieurs aspects, indique la chercheur. “ Mais ce système d’entraide connaît des carences, du fait de la pauvreté et de la connotation sexuelle de la maladie qui suscite parfois des réactions négatives des membres de la famille et de la communauté, et cela entraîne la détérioration des relations sociales entre le malade et sa famille ”.

Thérèse G. Diouf, les veuves du sida sont caractérisées par leur jeunesse, avec une moyenne d’âge de 34 ans et des extrêmes de 17 à 54 ans. “ La tranche de 25-40 ans prédomine, ce qui veut dire que ces femmes se situent à une période propice à leur épanouissement corporel et à la procréation et où l’opportunité de contracter un second mariage leur est offerte ”.

70 sur 82 veuves, selon Mme Diouf sont infectées et ont une progéniture très nombreuse, d’autant plus que l’étude, 67 femmes dans cette situation ont donné naissance à 181 enfants de moins de 16 ans, dont 28 vivent avec le VIH. Pour elle, les enfants en subissent parfois les conséquences, négligés qu’ils sont par leurs tuteurs légaux qui avaient rejeté et abandonné leurs parents. “ Lorsque le soutien est manifesté à travers l’adoption des orphelins, les tuteurs sont généralement les grands-parents maternels qui se sacrifient malgré la modicité de leurs ressources pour entretenir leurs petits-enfants. ” C’est ce qui explique que le sida est particulièrement générateur d’orphelins infectés et très affectés, a encore souligné Catherine Thérèze G. Diouf.

Une telle situation plonge veuves et orphelins dans la vulnérabilité. Sur le plan alimentaire, cette catégorie sociale est souvent privée de nourriture. Or l’ importance d’ une bonne alimentation en quantité et en qualité n’est plus à démontrer dans l’infection à VIH sida qui favorise la malnutrition et facilite la survenue des affections opportunistes, indique Catherine Gabrielle Diouf. “ Le déficit alimentaire précipite la mort de beaucoup de malades par la faim, non par leur état sérologique comme nous avons été témoin dans notre travail d’ assistante sociale. ”

Une alimentation de qualité

Toutefois, des veuves essaient tant bien que mal de pallier ce manque en adoptant des stratégies certaines, comme le fait de confier les enfants et de demander des restes de repas aux voisins. Ce qui dénote l’état d’extrême pauvreté dans laquelle elles vivent. À ces difficultés s’ ajoute celle ayant trait à leur incapacité de s’assurer et d’assurer à leurs enfants des soins médicaux corrects et réguliers.

“Le traitement des infections opportunistes les plus courantes et les plus bénignes leur pose problème, à cause de leur caractère récidiviste, et ne leur permet pas d’en supporter les coût. Même si au Sénégal des efforts importants ont été faits pour l’ accès aux antirétroviraux (ARV), leur coût demeure élevé pour la plupart des personnes vivant avec le VIH/SIDA”. Pourtant souligne, par ailleurs Catherine Gabrielle Diouf, des veuves infectées s’évertuent à trouver des ressources pour accéder aux ARV, en temps opportun, pour reculer leur échéance. Toutes les personnes infectées ne sont pas mises sous ce traitement, parce que cela correspond à une certaine étape. C’est pourquoi, estime Mme Diouf, une alimentation en qualité et en quantité assortie d’une petite prise en charge médicale peut augmenter l’espérance de vie des personnes infectées au VIH/sida.

*Catherine Thérèse Gabrielle Diouf est une assistante sociale lauréate 2003 des chercheurs juniors de l’étude de la population africaine. C’était dans le cadre du Programme des petites subventions lancé par l’Union pour l’Etude de la population africaine (UEPA)

Saer Gueye

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=27543&index__edition=9900

 


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