77 500 cas de sida sont enregistrés au Sénégal en 2002 selon des
sources officielles. Dans ce lot on décompte 20 000 jeunes porteurs
du virus âgés de 15 à 24 ans et les femmes font plus de la moitié
avec 52 % de femmes. Les autorités médicales ont jeté les bases
d'une diversification de leur plan d'action pour faire face à la
propagation des infections sexuellement transmissibles et au sida.
Un projet d'un montant de 300 000 dollars soit 165 686 992 Fcfa
est initié pour lutter contre ce fléau dans des zones rurales.
Les communautés rurales de Malicounda dans le département de Mbour
et Gabou dans la région de Tambacounda vont servir de test. Selon
le professeur Souleymane Mboup, c'est une organisation américaine
"Sécuriser le futur" de la Fondation Gustave Mailler qui finance
l'opération. Cette dernière intervient dans des programmes de 100
millions de dollars en Afrique du sud dans la région australe depuis
deux ans. Elle vient de débuter en Afrique de l'Ouest dans 4 pays,
le Sénégal, le Burkina-Faso, le Mali et la Côte -d'Ivoire. Il a
affirmé que les projets compétitifs sont sélectionnés. Après les
actions menées dans les zones rurales,il y a un autre projet le
"Raillink" qui consiste à lutter contre les Ist et le sida dans
les pays reliés par les rails comme le Sénégal,le Mali, la Côte-d'Ivoire
et le Burkina-Faso.
Le vendredi 6 juin 2003 une équipe dirigée par le professeur Souleymane
Mboup a jeté les bases d'un projet de lutte contre les Ist/sida:
la prévention des infections sexuellement transmissibles et du sida
en milieu rural ou le Pisr. Le projet lancé dans la communauté rurale
de Malicounda au niveau du département de Mbour est pour une durée
de deux ans.
Les informations recueillies sur la base de la surveillance sentinelle
Mbour a aidé à ce choix. Mbour est de par sa position géographique
une zone économique très animée. Le taux de prévalence de 6,7 %
relativement plus élevé que dans les autres parties du pays traduit
une préoccupation dans la lutte contre les Ist /sida. Selon le professeur
Souleymane Mboup, la plupart des actions menées contre les Ist/sida
l'ont été en milieu urbain. Dans cette dynamique, il a affirmé qu'un
projet de surveillance a couvert de manière graduelle l'ensemble
des capitales régionales du pays.
Il a jugé que le temps est venu de décentraliser les activités
en milieu rural. Il a cité dans cette activité, l'Apaps (l'Agence
pour la promotion des activités de population - Sénégal) qui a travaillé
sur les problèmes de population. Le professeur Mboup, président
du Réseau de recherche sur le sida en Afrique a retenu trois points
pour l'intervention dans la zone de Malicounda : une enquête sociologique
sur les comportements combinée à une enquête de surveillance biologique
pour connaître les déterminants à l'origine de la propagation de
la maladie et savoir le taux de prévalence dans la communauté rurale
de Malicounda, en vue de définir des stratégies de sensibilisation,
d'intervention et de plaidoyer.
Il s'agit pour lui aussi de renforcer des capacités et apporter
la preuve scientifique des arguments avancés. Renforcer les capacités
des personnes porteuses du sida, faire l'approche avec les différentes
compétences ciblées en milieu rural et faire de telle sorte que
l'expérience qui sera être menée à Malicounda et dans la région
de Tambacounda à Gabou soit généralisée dans le reste du pays, constituent
les objectifs fixés.
Le choix de Malicounda s'explique par l'importance économique du
département de Mbour qui abrite beaucoup d'activités. La localité
est une zone de grand flux migratoire et abrite beaucoup de sites
touristiques. Il y'a un taux relativement élevé de prévalence du
Vih qui justifie la nécessité de tester le modèle. Ousmane Guèye
le président de la communauté rurale de Malicounda, pense que ce
ne sont pas les hôtels qui amènent le sida, il y a aussi les immigrés
dans la communauté rurale. Il s'engage à lutter contre le sida et
s'investit dans deux domaines prioritaires : la santé et l'éducation.
Il pense que la dignité des populations est fondamentale pour la
réussite de la lutte contre les Ist/sida. Car la responsabilité
des parents et celle de leurs enfants parents est engagée. Il incite
les populations à ne pas démissionner contre la perversion,la pédophilie,la
prostitution qui sont des passerelles pour la diffusion des Ist
et du sida.
Samba Niébé BA
Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/archives/14062003.htm
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