La région de Dakar va être l'objet d'une vaste campagne de vaccination
contre la fièvre jaune qui démarrera le mardi 17 juin prochain,
au cours d'une cérémonie de lancement officiel à Yoff. Le ministère
de la Santé, de la Prévention et de l'Hygiène a décidé d'effectuer
cette campagne de vaccination anti-amarile, qui vise une cible de
2. 369.904 personnes pour prévenir une éventuelle épidémie.
Cette campagne fait suite "préventivement" à celles des autres
régions comme Diourbel, Kaolack, Fatick, Louga et Thiès, au sein
desquelles des cas de fièvre jaune avaient été détectés l'année
dernière. On se rappelle que Touba, où les services de santé avaient
enregistré 35 cas de fièvre jaune, avait été le foyer d'une épidémie
qui s'est étalée entre le 5 août et 17 décembre 2002 et qui avait
été vite jugulée par des mesures rapides de vaccination de masse
et de lutte anti-vectorielle, dans les districts de Touba, Diourbel,
Darou Mousty et Bambey, avant de se prolonger aux districts de Gossas,
Fatick, Kaolack, Thiès, ceinturant la région de Diourbel. Il en
a été même préventivement pour Tambacounda, où des cas avaient été
décelés par la surveillance épidémiologique.
Selon le Médecin colonel Cheikh Fall, directeur de la Prévention
: "Toute cette stratégie de prévention de la fièvre jaune par la
vaccination est faite progressivement et méthodiquement sur l'éclairage
des résultats de la surveillance épidémiologique soutenue des éventuels
cas suspects de fièvre qui seraient signalés dans des concessions
ou au niveau des structures sanitaires". Il a précisé que le gouvernement
a mobilisé près de 1, 7 milliard de Fcfa pour cette campagne régionale.
Ce fonds a permis de stocker 3 millions de doses, 2, 7 millions
de seringues autobloquantes et de cartes de vaccination, en plus
de 26.000 boîtes de sécurité pour conserver les seringues utilisées
en vue d'une incinération. Cette campagne va engager sur le terrain
les équipes de santé de 8 districts que comptent la région de Dakar,
1303 vaccinateurs, 869 volontaires.
Pour Dakar, le Dr Bassirou Johnson, responsable de la surveillance
épidémiologique, a confié que "9 cas confirmés ont été enregistrés
dans la région, dont 6 cas autochtones et 3 cas importés, c'est-à-dire
que ce sont des malades d'autres régions qui sont venus dans la
capitale pour y être pris en charge". "Chaque fois qu'il y a un
cas détecté quelque part, les équipes médicales affectées aux tâches
de surveillance épidémiologique font tout pour retrouver son foyer
de départ et, ensuite, procéder à la vaccination de toutes les personnes
de son entourage", expliqué le Dr Cheikh Fall. Le Dr Sidy Fall,
médecin chef de la région de Dakar, a souligné que "cette campagne
exige la participation de tous, notamment celle, entre autres, des
médiats, des élus locaux, des leaders coutumiers et religieux afin
de susciter une forte mobilisation sociale dans cette campagne qui
se poursuivra jusqu'au 27 juin prochain". A cet effet, Mme Aminata
Sène Diallo, chargée de l'IEC et de la mobilisation sociale du programme
de vaccination à la division de l'Education pour la Santé, a énuméré
les diverses actions développées pour une mobilisation et une information
large des populations de la capitale qui à ses propres spécificités
démographiques, sociales et économiques, du fait de sa position
de ville carrefour. Des opérations de lutte anti-vectorielle par
saupoudrage d'insecticide sont prévues très prochainement en prévision
de l'hivernage qui s'avance. Le médecin chef de la région de Dakar
a annoncé ensuite que "cette vaccination ne concerne pas les enfants
de moins de 6 mois et les femmes enceintes, ceci pour prévenir les
risques d'effets indésirables comme la survenue d'encéphalite chez
le nourrisson et le fœtus".
"Toutefois, précise-t-il, la femme enceinte devra se faire vacciner
après son accouchement". Sur ce registre, le Dr Pape Macoumba Faye,
coordonnateur national du programme élargi de vaccination (PEV)
a confié que la vaccination contre la fièvre jaune reste valable
pendant dix ans, au-delà de cette période, il faudra se faire vacciner
de nouveau.
"Il est clair, a-t-il dit, que les gens peuvent consulter leur
carnet de vaccination pour voir l'effectivité de leur immunité,
sinon ils peuvent, s'ils ne sont pas sûrs de cela, se faire vacciner
au niveau des sites fixes de vaccination installés à travers la
capitale, notamment dans les structures de santé, ou par les équipes
mobiles", a révélé le Dr Sidy Fall, qui a ajouté que le vecteur
de la fièvre jaune (à ne pas confondre avec la jaunisse ou autre
maladie qui a des signes cliniques similaires) se transmet par piqûre
d'un moustique, "l'Aedes egyptae" (à ne pas confondre également
avec l'anophèle qui transmet le parasite du paludisme). Le coordonnateur
du PEV a précisé, par ailleurs, que plus le nombre de personnes
vaccinées est grand, plus l'immunité de groupe est vaste, ce qui
entrave toute survenue d'épidémie.
Il a indiqué que la vaccination se fait maintenant avec des seringues
anto-bloquantes, donc obligatoirement à usage unique, pour éviter
toute réutilisation qui pourrait être dangereuse pour l'individu.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=27963&index__edition=9908
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