L'actualité

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L'actualité de la santé en Afrique

Dr San Koffi Moïse (Directeur du PNLT) : "Nous sommes des tuberculeux qui s'ignorent" - Fraternité Matin - Côte d'Ivoire- 06/06/2003

La situation de la maladie serait-elle si dramatique ?

En 2001, il a été notifié 17 110 cas. Pour l'année 2003, nous n'avons que des résultas partiels, la situation que vit notre pays ne permettant pas d'avoir les données sur l'ensemble du territoire. Pour la seule ville d'Abidjan cependant, il y a 8 375 cas qui ont été dépistés en 2002. C'est un accroissement de 16% pour la ville d'Abidjan par rapport à 2001. C'est dire que la tuberculose demeure vraiment un problème de santé publique en Côte d'Ivoire.

Comment expliquer cet accroissement alors que les conditions d'hygiène, ne cessent de s'améliorer ?

Il y a d'abord le problème de l'infection à VIH. Elle favorise la circulation épidémiologique au niveau de la tuberculose. D'autres facteurs comme les déplacements de la population ou la pauvreté peuvent expliquer cet accroissement. Il y a également les situations de crise comme celle que nous vivons actuellement, qui font que certains malades n'auront pas accès au diagnostic même de la tuberculose. Or, un malade qui n'est pas diagnostiqué peut contaminer 15 à 20 personnes dans son entourage. Il faut souligner que les taux de guérison ne sont pas élevés en Afrique au sud du Sahara. En Côte d'Ivoire, nous sommes à 64% de taux de guérison, avec à peu près 14% de patients qui abandonnent leur traitement. A ce niveau aussi, il faut sensibiliser la population. L'achat des médicaments anti-tuberculeux est assuré sur le budget de l'Etat, ce qui est une exception en Afrique. Il est temps que la communauté puisse jouer sa partition en entourant les malades d'affection, en les encourageant à prendre leurs médicaments. Ils ne doivent pas être rejetés.

C'est ce changement de comportement que vous allez prêcher au cours des manifestations officielles aujourd'hui à Bassam ?

Exactement. Le thème de cette journée, justement, c'est " DOT, j'en suis guéri, tu guériras aussi ". DOT, c'est la stratégie préconisée par l'OMS pour la prise en charge de la tuberculose. L'un des éléments clés de cette stratégie consiste à administrer le traitement de la tuberculose de manière supervisée. Une personne extérieure au malade doit observer celui-ci au moment où il prend son médicament. Cette stratégie a permis d'obtenir des résultats très satisfaisants en Côte d'Ivoire même. Sur certains sites pilotes, nous avons pu guérir jusqu'à 88% des cas de tuberculose, alors que l'OMS plaide pour 85%. La stratégie DOT est très importante et il y a lieu de faire sa promotion. De plus en plus, d'anciens malades vont témoigner afin que tout le monde puisse s'inscrire dans cette mouvance.

Quel est le niveau d'infection dans le monde ?

Sur 100 personnes qui sont infectées par le germe, il y a dix en moyenne qui développent la maladie. C'est dire que beaucoup de personnes sont infectées. Un tiers de la population mondiale est infecté. Mais seulement 10% vont faire la maladie. Notre souhait, c'est que ces 10%, lorsqu'elles développent la maladie, elles soient rapidement reconnues comme tel afin de ne pas contaminer d'autres. C'est la condition pour ne pas qu'il y ait d'autres infections. Celui qui est infecté n'est pas malade. Donc, il ne contamine pas. Parmi les 10%, seuls ceux qui développent la maladie sont contagieux et peuvent contaminer d'autres personnes.

Quel est le poids financier de la tuberculose sur le budget de l'Etat ?

Chaque année, ce sont à peu près 700 millions de francs qui sont déboursés par l'Etat pour les médicaments et pour les consommables des laboratoires. C'est un poids énorme dans le budget de l'Etat. Surtout que c'est fait à titre social. Ces médicaments ne sont pas vendus au malade.

Quel lien y a-t-il entre sida et tuberculose ?

La rumeur dit que les deux maladies sont liées… Il y a un lien effectivement. La tuberculose constitue la première infection opportuniste chez les personnes vivant avec le VIH. Sur dix personnes infectées par la tuberculose, il n'y en a qu'une qui va faire la tuberculose. Parmi les autres, il y en aura qui ont été infectées par le virus du sida. A un certain niveau de dépréciation de leur système de défense, la tuberculose va se réveiller. Ce réveil ne se fait pas à partir d'une nouvelle contamination, mais à partir du réveil des germes qui étaient endormis… Cela contribue à augmenter le nombre de nouveaux cas de tuberculose dans les pays où l'épidémie de l'infection à VIH connaît une forte prévalence. Il faut préciser que le traitement de la tuberculose a la même efficacité chez une personne séronégative que chez une personne séropositive. Il peut même constituer une chance pour le porteur du virus du Vih/sida. C'est lui donner encore des chances de vie, par rapport à d'autres infections qui n'ont pas un traitement aussi efficace que celui de la tuberculose.

Tout tuberculeux est-il systématiquement porteur du virus du sida ?

Pas du tout. La preuve: en Côte d'Ivoire, seuls 45% des tuberculeux sont porteurs de l'infection à Vih/sida. A ce propos, il convient sans doute de rassurer les malades : le test du sida n'est pas fait systématiquement à tous les malades. Seuls les patients qui acceptent de le faire peuvent en bénéficier. Les estimations que nous avons sont faites à partir de ces tests volontaires. Propos recueillis par ELVIS KODJO

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=20436


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