L'actualité

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L'actualité de la santé en Afrique

La pertinence de la politique de santé du Cameroun encore saluée - Cameroon-tribune - Cameroun - 06/06/2003

Les explications de Urbain Olanguena Awono, ministre de la Santé publique, après sa récente élection à la vice-présidence de la 56e assemblée générale de l'OMS, où il a pris la parole au nom de la région Afrique.

M. le ministre, quelle lecture faut-il faire de l'élection du Cameroun à la vice-présidence de la 56e assemblée mondiale de l'OMS ?

C'est un honneur pour le Cameroun d'avoir été désigné à cette responsabilité : d'abord pour être le porte-parole de toute la région Afrique et, ce faisant, d'avoir à exprimer les choix et les positions africaines au cours de cette assemblée mondiale. Cette position est aussi la reconnaissance de la pertinence de la politique de santé qui est menée par le Président Paul Biya et mise en œuvre par le gouvernement camerounais. Cette reconnaissance est partie de la région Afrique elle-même, qui a élu le Cameroun à la présidence donc du comité régional à Harare. La désignation au niveau mondial n'a été que le prolongement de cette confiance.

En quoi la 56e assemblée mondiale de l'OMS a-t-elle été importante ?

Cette assemblée a été de l'avis de tous, l'une des plus grandes au cours des dernières décennies. Il y a eu un changement de direction et le passage du témoin entre le Dr Gro Harlem Brundtland (sortant) et le Dr John Wook Lee (entrant). De plus, cette assemblée s'est tenue dans le contexte de l'épidémie du SRAS. Les responsables de la santé ont eu à échanger longuement sur cette nouvelle maladie. Bien que de nombreux points d'ombre subsistent encore, on sait désormais que l'agent pathogène est un " coronavirus " qui se transmet par contact très rapproché (mains, bouche, yeux). Le nettoyage des mains, le port des masques et l'isolement des malades et des suspects assurent une bonne protection. De nombreuses résolutions et conventions ont été adoptées au cours de ces assises, à l'instar de la convention-cadre de lutte contre le tabac à l'échelon mondial. Le Cameroun est fier d'avoir joué, au cours de cette assemblée mondiale, le rôle qui lui a été confié.

En quoi la convention-cadre de lutte contre le tabac est-elle véritablement importante ?

Il faut d'abord relever que c'est la première convention du genre en matière de santé publique. C'est dire que les mentalités ont évolué. Les négociations y relatives ont duré quatre ans (1999-2003). Nous sommes parvenus finalement à un consensus, pour reconnaître que le tabagisme est une épidémie grave qui détruit des vies que l'on peut pourtant protéger. Les mesures que cette convention va autoriser à prendre sont tout à fait claires en termes d'actions concernant notamment la réglementation de la publicité sur le tabagisme. Lors de la dernière journée mondiale antitabac, la lutte contre le tabagisme s'est focalisée sur des vecteurs comme le cinéma et la mode. Cette convention encourage les Etats à adopter des législations fiscales assez contraignantes pour décourager aussi bien l'offre que la demande du tabac. Elle encourage par ailleurs l'adoption des mesures tarifaires visant le même objectif et des mesures d'ordre fiscal. Ce à quoi il faut ajouter la promotion d'espace non-fumeur dans les lieux publics, les hôtels, les transports… La convention insiste sur la protection de la santé des adolescents qui fument généralement par effet de mode ou pour exprimer leur maturité supposée. Reste à chaque pays d'adapter cette convention à ses réalités et de mettre sur pied des législations nationales permettant d'atteindre les objectifs susvisés.

Que faudrait-il retenir du débat relatif aux aspects du droit de la propriété intellectuelle touchant au commerce et la santé ?

C'est un problème sensible sur lequel nous avons beaucoup travaillé. Le Cameroun a exprimé sa position lors d'une rencontre avec l'industrie pharmaceutique le 18 mai 2003, la veille de l'ouverture de l'assemblée mondiale. Nous pensons que c'est très important que la santé publique prime sur les aspects commerciaux liés à la protection des brevets. Cette position camerounaise a aussi été celle de la région Afrique. Il s'agit donc de faire en sorte que le consensus de Doha de 1981 soit porteur et qu'il n'y ait pas de blocages pour dériver ailleurs les avantages de compromis de Doha. L'accès aux médicaments doit être considéré par tous comme un droit humain.

Que peut-on retenir des entretiens bilatéraux que vous avez eus avec le nouveau directeur général de l'OMS ?

J'ai rencontré le Dr John Wook Lee, d'abord pour le féliciter, ensuite pour connaître ses priorités. Ces dernières m'ont paru correspondre aux priorités de la stratégie sectorielle du Cameroun. Notamment en ce qui concerne le développement des soins de santé primaires. Le nouveau directeur général a profité de la commémoration du 25e anniversaire de la conférence internationale d'Alma Ata sur les soins de santé primaires, pour réaffirmer cette priorité dans l'action qu'il entend mener. Permettre aux personnes disposant des revenus les plus faibles d'accéder aux soins de santé de base. Pour cela, il faut aller au niveau de la base pour renforcer l'infrastructure existante et renforcer les capacités en termes de ressources humaines, ainsi que la disponibilité du médicament et l'accès aux médicaments. Les programmes verticaux camerounais de lutte contre le paludisme, le VIH/sida, les soins obstétricaux d'urgence, la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant s'appuient sur cette réalité de promotion des soins de santé primaires.

Que va gagner le Cameroun après son accession au conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose ?

C'est encore un élément de confiance qu'environ une vingtaine de pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre aient désigné le Cameroun et le Nigeria pour siéger au conseil. Le Cameroun, d'abord comme administrateur suppléant en 2003, avant d'être administrateur plein en 2004, lorsqu'il succèdera au Nigeria. Nous allons à cette position essayer de défendre les intérêts de notre groupe de pays, pour que les requêtes de ces pays qui sont parmi les plus gravement touchés, puissent aboutir. Ensuite, pour que les mécanismes de déboursement des ressources soient aussi flexibles que possible pour qu'on ne tombe pas dans une bureaucratie pénalisante, alors que nous faisons face aux urgences.

Le taux de couverture vaccinale au Cameroun étant encore à améliorer, avez-vous eu des entretiens avec les responsables de l'Alliance globale pour la vaccination ?

Nous avons participé à Genève aux rencontres entre cette alliance et les pays bénéficiaires de ses interventions. Nous avons aussi eu un entretien bilatéral avec le directeur de ce programme. Le tour d'horizon que nous avons fait, a permis de constater qu'il y a des progrès dans le programme de vaccination du Cameroun, le taux de couverture étant passé de 43% en 2001 à 64% en 2002. Nous avons également étudié la possibilité de renforcer notre programme avec l'introduction de nouveaux vaccins comme celui de l'hépatite B. Ce qui devrait se faire au plus tard en 2004.

Peut-on s'attendre au renforcement de la coopération hospitalière à la suite des échanges que vous avez eus avec votre homologue français ?

A l'initiative du ministre français de la Santé, nous avons eu une rencontre regroupant autour de lui, les ministres des pays concernés par l'initiative inter-hospitalière en matière de lutte contre le sida qu'on appelle le projet ESTHER (ensemble pour la solidarité thérapeutique). Cette solidarité vise à appuyer nos formations hospitalières dans la prise en charge correcte du VIH/Sida. Le Cameroun a été éligible à ce programme. Mon collègue français et moi-même avons signé la convention-cadre pour fixer les axes de cette nouvelle coopération. La formation des médecins camerounais a commencé ; la phase d'identification du projet est achevée ; il reste maintenant à signer la convention financière qui va permettre de déployer des activités de formation, de recherche et la mise en place des équipements adéquats pour assurer une prise en charge correcte du VIH/Sida au Cameroun.

Vous avez réuni à Genève les ministres de la Santé de la CEMAC. Avez-vous eu à évoquer avec eux le problème de la réouverture de l'école sous-régionale de santé publique ?

Cette école est une préoccupation au niveau des ministres de la Santé de la zone CEMAC. Et à travers l'OCEAC qui est notre cadre de concertation, nous pensons que cette école doit être réouverte, parce qu'elle avait connu des problèmes liés au contexte de son implantation. Compte tenu de l'importance de cette école, nous avons décidé de la relancer. Nos experts sont en train de travailler sur ce projet. Il en est de même de la réorientation de l'OCEAC et son nouveau positionnement par rapport aux priorités actuelles de nos pays.

Que représente pour le Cameroun la visite annoncée courant juin du Dr. Piot, directeur exécutif de l'ONUSIDA ?

En marge des travaux de la 56e session de l'Assemblée mondiale de la santé qui s'est tenue à Genève du 19 au 28 mai 2003, j'ai reçu en audience Dr. Piot, directeur exécutif de l'ONUSIDA. Au cours de cette audience, l'intéressé a réitéré son intention de visiter le Cameroun. Pour le Dr. Piot, cette visite est la reconnaissance de ce qui est fait au Cameroun en matière de lutte contre le Sida grâce à l'engagement permanent du Chef de l'Etat, l'action renforcée du gouvernement et la mobilisation de la Première Dame ainsi que d'autres acteurs sociaux. En tout état de cause, elle sera l'occasion de renforcer notre coopération avec cet organisme dont l'appui auprès du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme pourrait être favorable à l'examen de notre requête.

BADJANG ba NKEN

Lire l'article original : http://www.cameroon-tribune.cm/article.php?lang=Fr&oled=j09062003&idart=8486&olarch=j06062003


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