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L'actualité de la santé en Afrique

L'épistémologie médicale - Walfadjri - Sénégal - 04/06/2003

"Il est rapporté dans une des hadiths prophétiques que les domaines de connaissances qui doivent préoccuper fondamentalement les hommes sont la médecine et la jurisprudence (charia)".
Ils participent directement à notre humanité et réalisent en même temps notre perfectibilité et l'amélioration de nos sociétés. Sur son lit de mort, Socrate intima l'ordre à son jeune disciple Alcibiade de ne pas oublier de sacrifier un coq pour Aklépios (médecin) comme pour montrer que celui-ci pouvait être le dépositaire de la vie pour soigner la maladie, conjurer le sort et sauver l'humaine condition. Ainsi la santé allait être un don ou bien simplement une prérogative divine. Les sciences médicales se préoccupent d'apporter une guérison à nos maux par des thérapies multiples. Ainsi la médecine est-elle décrite comme un art, une manière comme une autre d'introduire le talent, le raffinement ou la finesse dans une activité qui s'apparente à un simple exercice où la souffrance contrarie le bien-être, la douleur le soulagement, le réel, l'imaginaire.

Aux sources des sciences médicales, on pouvait lire très tôt la recherche imposée du bonheur face au mal repoussant qui malmène l'être, le trahit sans cesse dans sa compagnie quand celui-ci, porté par une naïveté oublieuse, se laisse aller dans un état d'autosatisfaction. La régulation des tendances du corps, le regard porté sur le psychique ont réussi à faire admettre l'efficacité relative d'une résistance inspirée par l'extérieur ou mécanisme de défense, entre l'audace d'une agression et la volonté d'une réaction.

Pour la médecine occidentale, la maladie est synonyme d'un dysfonctionnement organique, alors que pour la médecine traditionnelle, elle évoque une perturbation de la relation aux êtres. Sa déclaration subite impose l'urgence d'une guérison et l'exigence faite à la raison ou à l'esprit de trouver une solution qui implique son irréalité.

Si, pour la médecine moderne, l'introduction d'un corps étranger non assimilable par notre organisme est ce qui modifie la stabilité et l'équilibre de notre être, la solution sera donc une réponse jalouse aux sollicitations du corps, la recherche du bien ou encore ce qui participe de sa survie. Le besoin de purification relue comme un désir de propreté offre une sécurité préventive sans donner la garantie souhaitée d'une santé.

Dans l'office du ndëpp, la dimension purificatoire symbolisée par l'eau permet de laver de ses souillures le corps et de favoriser par une étape préparatoire la réconciliation de l'être avec une transcendance et le rétablissement supposé des liens affectifs qui avaient été brisés par une dissonance des rapports entre le moi et son double (rap), entre l'individu et une hiérarchie supérieure, entre le corps et la santé.

Avec une approche sensiblement différente, on peut même admettre que la prédominance de l'élément aqueux dans le rituel religieux porte la même signification d'une réplique née du ressentiment supposé de s'être mêlé à une impureté. Le zikr auquel s'adonne les soufis restitue pour l'essentiel cette dimension de l'être qui retrouve par une symbolique de l'évocation, l'élévation spirituelle qui inaugure la seule présence de la divinité.

A ce niveau peut-être la santé peut se ramener à une identification de l'être et à son désir de proximité dissoute dans une totalité transcendante. Les dimensions du sacrifice accompagné par le chant, par l'immolation d'un animal ; le versement du sang et du lait expliquent encore la réaffirmation du désir d'associer à travers un fil conducteur deux éléments complexes de la création qui fournissent l'argument épistémologique du privilège divin dont seul Dieu est dépositaire, c'est-à-dire la réunion sans risque de ce qui foncièrement relève de l'indissociable. Les chants recréent le climat de sérénité et restaurent la confiance momentanément perdue qui avait installé l'être dans une situation perturbatrice de l'équilibre.

La guérison va apparaître comme une fin en soi, un état enviable, une doléance revendiquée par le corps qui se soustrait à la douleur de la maladie.

Guérir, c'est donc recouvrir une santé, la possession d'un état de mieux-être ce qui dans l'ordre du possible est bien souvent revu comme une simple vue de l'esprit. D'où l'expression souvent usitée "guérir de sa maladie" et non guérir de la maladie. La médecine peut retrouver ses lettres de noblesse quand elle se pose comme la seule pratique humaine qui allie l'utilité des soins au désintéressement de sa finalité. L'imagerie médicale qui bouscule les frontières du possible pour une redéfinition de la santé comme une recherche du "meilleur de soi", c'est-à-dire cette endurance de l'être à nier la souffrance et à appauvrir la douleur par une technologie moderne qui restitue aux soins "un art de la victoire". Doit-on établir le lien pour une comparaison entre une prière formulée, la réclame d'une satisfaction et l'examen et la prescription urgentes d'un traitement appliqué à une maladie ?

L'urgence sera reçue comme une réponse catégorique à une sollicitation, l'abrogation de la durée inscrite sur les registres d'un possible réalisable au caractère légal pour écourter les procédures formelles de la routine et pour traduire un impératif nécessaire.

En d'autres termes, la contingence ne s'allie pas à elle, elle lui fait défaut. Quand une maladie se déclare et se répand à travers une communauté, les réactions précipitées des populations tournent souvent à l'accusation, à l'élaboration d'un registre d'interprétation à partir d'un cadre de références autour de valeurs et de représentations distillées par une conscience. La peur, l'angoisse, la crainte d'une contamination envahissent la psychose collective et poussent vers un schéma explicatif dérisoire qui s'associe à la rumeur au désir et à l'argumentation infertile. Les pandémies sont pour une société des moments d'épreuves, l'occasion de relire un comportement collectif au prix de multiples réajustements où le sentiment de culpabilité est souvent mis en relief. Mais il faut constater que l'investigation scientifique moderne pose le paradoxe inhumain d'être la source et la solution de la maladie quand elle fournit les moyens thérapeutiques et crée la possibilité de sa germination. Ainsi, dans le cadre d'une formation, il serait nécessaire des fois de proposer aux étudiants et élèves des universités et écoles de santé une relecture de l'histoire de la médecine, d'ouvrir aux psychologues, professeurs de l'économie familiale et sociale, juristes et personnes d'autres professions la formation aux politiques de santé publique par leur entrée à l'Ised (Mbour) ; de développer à l'école primaire et dans le secondaire des cours de santé pour une instruction générale sur les attitudes et comportements à avoir lors de situations qui nécessitent des pratiques de secours.

Par : Amadou SY Psychologue conseiller Ministère de l'Education

Lire l'article original : http://www.walf.sn/contributions/suite.php?rub=8&id_art=2138


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