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LUTTE CONTRE LE SIDA Les ressources arrivant, le combat peut démarrer - Sidwaya - Burkina Faso - 27/12/01
L'atelier de lancement du Projet d'appui au programme national multisectoriel de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (PMLS) débuté le 18 décembre a pris fin jeudi 20 décembre 2001 à Ouagadougou sur une note d'engagement renouvelé. Le premier témoignage de l'engagement d'une personne dans la lutte contre ce fléau est sans doute la solidarité avec les personnes vivant avec le VlH/Sida.

Cette sagesse, les 240 participants à l'atelier l'ont faite sienne en contribuant pour près de 750 000 FCFA au Fonds de solidarité avec les orphelins et malades du Sida. Les contributions ont été directement prélevées sur les perdiems des participants. Le secrétaire général du ministère délégué chargé du Développement économique Dieudonné Badini, qui a clos les travaux, a lui aussi contribué au Fonds.

L'issue de la lutte contre la pandémie étant liée à la pertinence des stratégies de sensibilisation et d'éducation des populations, mais aussi à la disponibilité de resssources financières conséquentes, les participants ont recommandé la mise en place d'un dispositif devant permettre de mobiliser dans les meilleurs délais les contributions annoncées lors de la table ronde des bailleurs de fonds en juin 2001; car avec un taux de séroprévalence de 7,17%, le rang de deuxième pays le plus touché par le Sida en Afrique de l'Ouest est loin d'être flatteur pour le Burkina, et des actions urgentes et vigoureuses pour freiner sa propagation doivent être engagées. A la lumière des conclusions de la Xllè Conférence internationale sur le Sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA) tenue récemment à Ouagadougou, I'atelier a suggéré le renforcement des capacités des institutions impliquées dans le projet, en particulier les associations et réseaux à la base.

Par rapport à la vulgarisation de l'expérience du projet pilote communautaire de lutte contre le Sida à Gaoua, ils ont exhorté les responsables du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida (SP-CNLS) et du PMLS à mettre en place une équipe de travail pour approfondir l'analyse des critères d'identification des zones d'extension progressive de cette expérience qui se fera avec l'appui des structures décentralisées des ministères impliqués. M. Dieudonné Badini a assuré les participants de l'engagement du gouvernement à poursuivre la création de conditions favorables à la réalisation des objectifs du projet qui représente la phase d'opérationnalisation du Cadre stratégique national de lutte contre le Sida et les IST. "Il vous reste à vous organiser pour une mise en oeuvre efficace et efficiente des achvités sur le terrain au profit des populations et à assurer une meilleure coordination des interventions", a souligné le secrétaire général.

La Banque mondiale par l'entremise de sa représentante Miriam Schneidman, a réaffirmé son engagément aux côtés du Burkina pour réussir ce pari. "Ce pays possède sur place les éléments de succès- I'engagement politique, le leadership, le savoir- faire et (maintenant) les ressources", a déclaré Schneidman. "Dans un environnement aussi riche, le Bukina a incontestablement l'occasion de faire des cinq prochaines années un toumant décisif dans la lutte contre le fléau." Identifié en juillet-septembre 2001, le PMLS vise à freiner la propagation et atténuer l'impact socio-économique de l'épidémie VlH/Sida sur les ménages et les communautés. Il permettra notamment d'intensifier et améliorer les activités préventives en vue de réduire les risques de transmission du VIH, de développer les capacités dans le domaine des soins, du traitement et de l'assistance aux personnes infectées et affectées.

Le PMLS, qui vient en remplacement au Programme population et lutte contre le Sida (PPLS) entre en vigueur à partir de janvier 2002 et couvre une période de quatre ans (2002-2005). Son coût global est de 23,5 millions de dollars soit 16,45 milliards de FCFA, dont 15,4 milliards de FCFA de la Banque mondiale et 1,3 milliard de FCFA de l'Etat burkinabè. Les micro-projets absorberont plus de trois milliards de FCFA.

Selon les responsables du Projet, à la fin de celui-ci, le taux d'utilisation des condoms devra augmenter de 20% dans les groupes prioritaires (professionnelles du sexe, migrants, orpailleurs, etc.), le nombre de personnes vivant avec le VlH/Sida déclarant être victimes de discrimination aura diminué de 20%. De même, le pourcentage des femmes non mariées déclarant avoir deux ou trois partenaires sexuels devra diminuer de 2% en milieu rural et de 3% en milieu urbain. Abdoulaye GANDEMA

Vu et entendu

* Si rien n'est fait dans la lutte contre le Sida, environ 1 200 000 personnes mourront de la maladie d'ici à l'an 2015. C'est effrayant, mais les statistiques, c'est comme ça.

* A quand la vulgarisation du préservatif féminin ou fémidom ? Il semblerait que l'Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) tentera l'expérience bientôt. Du côté de cette association, le fémidom aurait déjà résisté à tous lestests et serait fiable. Mais du côté de Promaco, on se montre plus prudent. On voudrait vérifier une fois de plus certaines conditions d'utilisation pour ne pas obtenir le contraire de ce qu'on souhaite actuellement. On voudrait notamment s'assurer que les professionnelles du sexe n'utiliseront pas le même préservatif avec plusieur partenaires... et puis est-ce que les hommes seront d'accord avec une femme qui... ?

* La Banque mondiale a doté son Programme multinational de lutte contre le Sida en Afrique (MAP) d'un fonds de 500 millions de dollars US destiné à appuyer les pays dans la mise en place rapide d'actions de lutte contre le Sida. En attendant les 66 milliards de FCFA promis par la table ronde des bailleurs de fonds en juin 2001, le Burkina a signé le 6 septembre 2001 un accord de crédit de 22 millions de dollars (15,4 milliards de FCFA) avec la Banque pour financer le PMLS.

* L'expérience du Burkina en matière de lutte contre le Sida serait l'une des meilleures sur le continent, à en croire certaines indiscrétions. Si cette tendance est confirmée dans les années à venir, cette expérience "Made in Burkina" pourrait être exportée vers d'autres pays. Peut-être que l'Afrique du sud pourrait être le premier point de chute de ce savoir-faire. Les habitants de Gaoua et tous ceux qui ont pris part au projet-pilote de lutte contre le Sida peuvent être fiers d'eux-mêmes ... sans rougir.

ENSEMBLE CONTRE LE SIDA
Thérapie
DIFFICILE ACCES AUX TRAITEMENTS Le Sida a remplacé la retraite

Ibrahim, 47 ans, est Burkinabè et vit avec le virus du Sida. Comme lui, ils sont 40 millions de personnes séropositives dans le monde. Chaque jour, 16 000 personnes sont infectées.

L'Afrique subsaharienne supporte le plus gros fardeau du VIH au monde. Trente et un millions de séropositifs, selon l'ONUSIDA. Deux millions trois cent d'enfants et d'adultes en sont morts, dans cette partie de l'Afrique au cours de l'année 2001.
Le Burkina Faso, se présente comme le deuxième en Afrique de l'Ouest, après la Côte d'Ivoire, le pays plus touché par la pandémie. Le taux de prévalance est estimé à 7,17 % chez les femmes enceintes.
L'impact du VIH se fait apparent dans tous les secteurs de la société et dans la vie quotidienne de la population. Près de 40 ans d'effort de développement en Afrique sont annihilés en bonne partie par le Sida.
En Afrique australe, l'espérance de vie qui était de 59 ans au début des années 80 passera à 45 ans entre 2005 et 2010. C'est-à-dire à son niveau des années 60) Selon des chiffres publiés à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida en 1999, 83% des décès liés au Sida ont eu lieu en Afrique. Plus qu'un problème de santé, le Sida est aujourd'hui une catastrophe économique.
Une enquête réalisée dans les grandes exploitations agricoles au Kenya a montré que la maladie et la mort ont remplacé la retraite en tant que la raison principale du décès des populations jeunes entre 20 et 40 ans. L'impact négatif du Sida se fera encore sentir sur le continent noir. Et pour cause, il n'y a qu'un Africain sur 1000 qui a accès aux antirétroviraux.
Au Burkina Faso, grâce à une réduction significative des coûts de 38% à 96% depuis juin 2001, le nombre de malades qui s'approvisionnent à la Centrale d'achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) a plus que doublé, passant de 135 en 1999 à 297 aujourd'hui. Les tarifs affichés par la CAMEG oscillent entre 2 975 FCFA et 46 375 FCFA. Le coût de la trithérapie (traitement à base de trois molécules différentes), varie de 195 700 FCFA à 339 000 FCFA.
Evidemment, les obstacles sont loin d'être levés en matière d'accessibilité financière aux ARV dans un pays où 46 % de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Le Sida est-il donc une "maladie des pauvres " comme l'a si bien dit le président sud Africain, Tabo M'Beki ?

VIH/Sida Quel avenir thérapeutique choisir ?

Les communicatrices réunies du 18 au 22 décembre 2001 à Ouagadougou ont décidé d'améliorer les conditions de vie de la femme et de l'enfant. Aussi, se sont-elles intéressées à la pandémie du Sida et ont-elles sollicité l'intervention de M. Siaka Sy. Celui-ci a fait ressortir les inconvénients des ARV et a proposé une atlternative.

L'utilisation à long terme des Antirétroviraux (ARV) entraîne une résistance du virus. Aux Etats-Unis, des études très récentes (publiées le lundi 17 décembre 2001) ont prouvé que 50 % des Américains traités sous ARV ont développé des résistances. En effet, le traitement est très contraignant et difficile à appliquer à la lettre. Quel est donc le sort de l'Afrique ? Telle est la question qui a interpellé les communicatrices au cours de l'exposé de M. Sy. Celui-ci a, en outre révélé qu'une étude publiée le mercredi 18 décembre 2001 a prouvé que les 3/4 des personnes infectées le sont avec un virus qui est déjà résistant.

Par ailleurs, les ARV amènent des problèmes encore plus compliqués que le mal du VIH/Sida lui-même. Chaque molécule à elle-seule entraîne au moins dix (10) effets secondaires : hypertension, diabète, complication rénale etc.
Selon lui, il faut choisir un avenir thérapeutique qui consistera à donner à l'organisme, le moyen de résister au VIH. Il a alors proposé un traitement à base de plantes. Il s'agit de champignons d'origine chinoise. Ces champignons stimulent la production de l'interloquine qui est une substance produite naturellement par l'organisme, pour renforcer ses défenses immunitaires. C'est cette alternative que M. Sy propose aux personnes déjà infectées. A cet effet, il leur conseille d'utiliser "Immuboost" qui permet au système immunitaire d'opposer une défense efficace et durable au VIH. Aimée Florentine Kaboré

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